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RICHARD YUNG - "L’expatriation est une chance pour la France et pour les Français"

(Photo : Richard Yung)
Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 17 mars 2014, mis à jour le 18 mars 2014

M. Richard Yung est, depuis 2004, sénateur des Français établis hors de France. C´est à ce titre qu´il  est invité par l´association  ADFE- Français du Monde à venir au Portugal cette semaine, les 21 et 22 mars.

Il occupe par ailleurs d´autres postes de responsabilité puisqu´il est membre de la commission des finances, secrétaire de la commission des affaires européennes, président du groupe d´amitié France-Madagascar et pays de l´Océan indien ainsi que président du comité national anti-contrefaçon. Nous avons été à sa rencontre en tant que sénateur des Français de l´étranger, pour en savoir plus sur sa venue à Lisbonne.

Lepetitjournal.com/Lisbonne : Quelle est la raison de votre visite au Portugal, en ce mois de mars?
Richard Yung : Cette visite est l'une des nombreuses que je fais pour rencontrer nos communautés françaises hors de France. Depuis mon élection en 2004, j'ai ainsi visité 65 pays et 148 villes. C'est la seconde fois que je  vais au Portugal puisque j'ai déjà rendu visite aux communautés françaises de Lisbonne et de Porto en tant que Sénateur des Français établis hors de France.

(Photo : Richard Yung)

Quel est plus précisément votre programme ? Irez-vous à Lisbonne et à Porto ?
Je n'irai cette fois qu'à Lisbonne et le programme comporte notamment une visite du Lycée Français le vendredi 21 au matin, un déjeuner de travail avec les membres de l'association Entreprendre.pt dans le centre de Lisbonne et une soirée francophonie proposée par Français du Monde également le 21.

Quelles questions pensez-vous aborder avec la communauté française au Portugal ?
Lors d'un petit-déjeuner conférence qui aura lieu le samedi matin, j'aborderai plus précisément la problématique de la fiscalité des Français au Portugal. J'évoquerai aussi tous les autres sujets qui concernent les Français de l'étranger, notamment la mise en place du nouveau système de bourses et la réforme de la représentation des Français établis hors de France.   

Quels sont, selon vous, les préoccupations  et les défis majeurs qui se posent aux communautés françaises qui résident en Europe et hors d´Europe ?
J'ai pu constater, au cours de mes visites aux communautés françaises à l'étranger, la récurrence de certaines préoccupations. La première d'entre elle est l'enseignement français à l'étranger. Il s'agit de garantir aux enfants d'expatriés un continuum scolaire et pédagogique avec les élèves de la métropole. De ce point de vue, la poursuite d'une politique de bourses scolaires mais aussi l'élargissement de l'accès à des offres éducatives complémentaires (CNED par exemple) sont essentielles pour répondre au défi de l'accroissement de la demande. Le second enjeu pour les années qui viennent est sans doute celui de la modernisation de notre réseau consulaire. La simplification des démarches, déjà engagée (je pense par exemple au système de tournée consulaire avec les valises ITINERA ou à la mutualisation de la gestion des certificats d'existence), doit se poursuivre. Il faudrait ensuite mieux structurer notre réseau, autour de pôle régionaux consulaires, et l'adapter aux besoins locaux. La coopération consulaire européenne est également une voie qui doit être davantage explorée. Troisième préoccupation que je fais mienne : garantir aux Français de l'étranger un cadre fiscal plus lisible et plus juste. J'ai défendu à plusieurs reprises des amendements visant à permettre la déductibilité des charges pour les non-résidents fiscaux percevant des revenus de source française et à mettre un terme à la différence de traitement sur la taxation des plus-values immobilières. J'espère que la réforme fiscale annoncée par le Premier ministre permettra d'aborder ces questions. Enfin, il me parait important de favoriser la mobilité internationale, ce qui suppose de voir l'expatriation comme une chance pour la France et pour les Français. De nombreuses barrières à la mobilité doivent être levées : il faut avancer sur la reconnaissance mutuelle des diplômes et qualifications, soutenir l'implantation de jeunes entreprises françaises à l'étranger, mais aussi, ne l'oublions pas, améliorer les conditions de retour en France des expatriés.

Sur tous ces points, l'intégration européenne est une chance car elle permet d'offrir un cadre règlementaire relativement stable et unifié qui facilite l'installation des Français dans un pays de l'UE. Il ne faudra cependant pas oublier les Français établis hors zone UE pour lesquels les problèmes peuvent être plus nombreux et nécessitent une attention particulière.

Il y aura les 24 et 25 mai prochain une élection visant à élire les nouveaux conseillers consulaires à l´échelle locale, or ceux-ci participeront pour la première fois à l´élection des sénateurs des Français de l´étranger. Qu´en pensez-vous ?
Jusqu'en 2011, seulement 155 conseillers AFE élisaient les 12 Sénateurs des Français établis hors de France, ce qui était probablement le plus faible ratio de grands électeurs par sénateur. J'avais souhaité, dans une proposition de loi déposée en 2009, augmenter le nombre de grands électeurs et je me réjouis donc qu'ils seront trois fois plus nombreux à voter en 2014. Au-delà de cet aspect propre aux modalités d'élection des Sénateurs représentant les Français établis hors de France, la création des conseillers consulaires répond à une exigence de renforcement de la démocratie de proximité. Ces élus locaux seront en effet consultés sur de nombreux domaines qui intéressent directement les Français de l'étranger : bourses scolaires, action sociale, emploi, sécurité, etc.   

Sénateurs des Français de l´étranger, député des Français de l´étranger puis maintenant des conseillers consulaires. N´y-a-t-il pas le risque d´une certaine confusion des rôles auprès des communautés françaises à l´étranger ?
Je ne crois pas. Nous avons en France, comme dans la plupart des démocraties occidentales, un système politique bicaméral qui assure un équilibre des pouvoirs. Il est donc normal d'avoir des représentants des Français établis hors de France dans chacune des deux chambres parlementaires. Les Français de métropole et d'outre-mer ont bien à la fois des députés et des sénateurs qui les représentent. Ils ont en outre, à l'échelon local, des conseillers municipaux, des conseillers généraux et des conseillers régionaux, chacun ayant des domaines de compétences bien définis. Il en va de même pour les Français établis hors de France qui auront leurs propres élus locaux : les conseillers consulaires. J'ajoute enfin que tous les Français de l'étranger, y compris ceux résidant hors de l'UE, seront également amenés à choisir leurs représentants au Parlement européen au mois de mai.  

Propos recueillis par Custódia Domingues et Maria Sobral (www.lepetitjournal.com/lisbonne) mardi 18 mars 2014

En savoir plus  :
http://www.francais-du-monde.org/site-section/portugal/
http://entreprendre.pt
https://www.facebook.com/events/757984180886273/

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Publié le 17 mars 2014, mis à jour le 18 mars 2014

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