Un personnage entouré de mystères qui est sans doute une des figures les plus importantes et les plus marquantes de l’histoire du Pérou
Qui était véritablement Tupac Amaru II?
Jeunesse
José Gabriel Condorcanqui Noguera , de son vrai nom, est né en 1731 dans une petite ville de l’actuel département de Cusco, nommée Surimana. Descendant direct de Túpac Amaru I, le dernier Qhapaq Inca de Vilcabamba, héros de la résistance quechua face aux envahisseurs européens.
Scolarisé au “Colegio San Francisco de Borja”, dédié à l’éducation des enfants issus de la noblesse inca, il completa son cursus scolaire à la "Universidad Mayor de San Marcos". Sa vision dite “libérale” et proche des idées des Lumières, est inspirée par ses lectures des ouvrages de Voltaire et de Rousseau , pourtant interdits à cette époque.
En 1764, il hérita de son père décédé le titre de “Curaca” et réclama également le titre de comte d’Oropesa, un titre nobiliaire créé par la couronne espagnole en faveur de l’héritier au trône “impérial” inca. Dès lors, il adopta définitivement le nom de “Túpac Amaru II” en l' honneur deson illustre ancêtre et se proclama “Inca” du Tawantinsuyu
“José Gabriel Condorcanqui s’auto-proclama “inca” et prit le nom de Túpac Amaru, Seigneur des Césars et des Amazones. Il prêta serment sous le nom de José I, par la grâce de Dieu, Roi Inca de tout le Pérou, Santa Fe, Quito, Chile,Buenos Aires et des continents des mers du sud (...)” extrait de la proclamation de Túpac Amaru comme “Inca”
Contre les impôts trop lourds et les injustices...
La fin de la décennie de 1770 fut marquée par une conjoncture économique peu favorable causée par une augmentation des impôts coloniaux imposés par les “corregidores”.
José Gabriel Condorcanqui décida alors de se soulever pour lutter contre les injustices sociales en particulier le traitement discriminatoire et violent des Espagnols contre les populations indigènes et métisses.
Le 4 novembre 1780, il arrêta, jugea puis finalement exécuta le “corregidor” espagnol Antonio de Arriaga. Cet événement marqua le commencement d’une révolte contre le pouvoir colonial.
« Après un an de combats contre les forces coloniales royalistes, Túpac Amaru II fut capturé à la suite d’une trahison de deux de ses lieutenants. »
Transporté à Cusco, il fut jugé par les autorités puis condanmé à être exécuté sur la place d’armes de la ville avec sa femme et son fils ainé.
Ses restes furent divisés et éparpillés dans plusieurs villes de la région.
En divisant son corps on condamnait son âme à errer car elle ne pourrait jamais se matérialiser dans le “Hanan Pacha” , le monde des cieux. C’est ce que nous connaissons comme l’Inkarri.
De plus, il existe une légende dans les Andes qui dit que le jour où les morceaux du corps de Túpac Amaru II seront unis à nouveaux, il reviendra libérer son peuple de l'oppression.
La figure de Túpac Amaru II a laissé un héritage qui a été repris par une grande quantité de personnages de toutes classes. Túpac Amaru II est devenu le symbole de la résistance des peuples andins contre l’oppression et de la revendication du passé pré-colonial. Son héritage et sa vision sont toujours célébrés avec ferveur et fierté.
Pour conclure cet article nous pouvons rappeler les paroles d’un huayno composé par le Jilguero del Huascarán en honneur de Túpac Amaru qui illustrent parfaitement cette figure historique et le symbolisme derrière:
“José Gabriel Condorcanqui Noguera precursor de la independencia
José Gabriel Condorcanqui Noguera máximo jefe de altos gobernantes
por redimir tu imperio tu patria fue humillada
por implantar justicia en tanta tiranía por abolir las mistas
y libertar esclavos
te consume el suplicio del descuartizamiento.
Túpac Amaru,
digno descendiente de los incas.
Nuestra patria vive latente de tu inminente patriotismo”
Fragment de “Túpac Amaru”, Jilguero del Huascaran (huayno traditionnel péruvien)
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