Raquel del Caprio – O’Donovan est entrée dans l’histoire en tant que première Péruvienne à recevoir l’Ordre du Canada, la distinction civile la plus prestigieuse du pays.
L’Ordre du Canada (en anglais Order of Canada et en français Ordre du Canada) est une reconnaissance exceptionnelle attribuée aux personnes qui incarnent le noble idéal de "désirer une patrie meilleure" (Desiderantes meliorem patriam), une devise tirée de l'Épître aux Hébreux (11:16).
Une carrière exceptionnelle à l’université McGill
Professeure de radiologie à l'Université McGill, Raquel del Caprio – O’Donovan est acclamée pour son dévouement envers les soins aux patients. En tant qu’éducatrice et mentor respectée, elle a encadré des centaines d’étudiants en neurologie au Canada, en Amérique latine et bien au-delà. Son engagement et ses contributions ont non seulement consolidé la réputation de l’Université McGill, mais ont aussi positionné le Canada à la pointe de la neuroradiologie mondiale.
Pionnière de la résonance magnétique au Canada
Raquel del Caprio – O’Donovan a marqué un tournant décisif dans sa carrière en 1986 lorsque l’Institut neurologique de Montréal a acquis le premier appareil de résonance magnétique du Canada. Cette technologie, alors révolutionnaire, a permis de révéler des détails inédits du cerveau, ouvrant la voie à des découvertes jusqu’alors inaccessibles.
"Le résonateur nous montrait des pathologies que nous n’avions jamais connues auparavant", se souvient-elle.
Le contexte de cette époque, avant l’avènement des téléphones cellulaires et des outils modernes de communication, rendait la tâche particulièrement exigeante. Toutefois, son enthousiasme pour cette technologie n’a jamais faibli.
"C’était un amour sans fin", confie-t-elle, en soulignant que jusqu’à ce jour, elle continue d’appeler ses étudiants pour partager les cas fascinants qu’elle découvre.
Cette curiosité constante pour la neurologie inspire ses étudiants à explorer les merveilles de l’anatomie et du fonctionnement du cerveau.
L'intégration au Canada : un nouveau départ
Arrivée à Montréal en 1976, année des Jeux olympiques, Raquel se souvient avec affection de cette période festive, marquée par l’exploit de Nadia Comaneci qui a obtenu le premier 10/10 en gymnastique.
"C’était une fête jour et nuit", raconte-t-elle, évoquant une rue piétonne de Montréal qui lui rappelait le Jirón de la Unión à Lima. Son intégration dans la société canadienne s'est faite naturellement. "Je ne me suis jamais sentie différente", ajoute-t-elle.
Ses proches venaient lui rendre visite, mais avec le temps, elle a su que sa vie et son avenir étaient au Canada.
Un honneur inattendu et une immense responsabilité
Lorsqu'elle a appris qu'elle était la première Péruvienne à recevoir l’Ordre du Canada, Raquel del Caprio – O’Donovan a ressenti un mélange d’émotion et d’étonnement.
"J’ai été surprise, émue, et j’ai pleuré", dit-elle en se remémorant ce moment.
Mais au-delà de la joie, cet honneur est aussi une immense responsabilité.
"Recevoir cette décoration, c’est un engagement à être à la hauteur de ce qu’elle représente."
Aujourd'hui, elle reste éternellement reconnaissante envers le Canada, un pays qui lui a offert d'innombrables opportunités et qui l’a honorée d’une distinction nationale aussi prestigieuse.
"Je vis dans une profonde gratitude envers ce pays qui m’a donné tant de chances", conclut-elle avec fierté.