Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie … Et le Pérou ?
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La ville de Lima compte plus de 4 millions de chiens et chats qui errent dans la ville. Il existe des auberges qui recueillent et soignent ces animaux abandonnés, mais est-ce suffisant ?
Publié le 30 juin 2024, mis à jour le 30 juin 2024
Ce 29 juin 2024 est la journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie.
Leur abandon est en effet monnaie courante en Europe à l’approche des vacances et ce malgré les campagnes de sensibilisation et la mise en place de lois pour les droits des animaux.
Anissa Putois, responsable communication chez Peta France, interviewée par National Geographic explique d’ailleurs que « l’abandon sur la voie publique d’un animal domestique est considéré comme un acte de cruauté dans le code pénal, et pourtant, la France détient « la Palme d’Or » en Europe. »
Le Pérou doit faire face aux mêmes problèmes, se retrouvant avec une surpopulation d’animaux dans les rues. Les centres d’accueil qui tentent d’aider ces animaux peinent à s’en sortir et ont besoin d’aide.
@Wasiwau
Un centre d’adoption d’animaux
Wasiwau est l’un de ces centres qui recueille et soigne les animaux abandonnés. Wasiwau a été créé il y a environ 8 ans pour faire face au manque d’espaces et vit actuellement de donations.
Mariajose, associée et administratrice générale de Wasiwau explique que le centre accueille des chiens recueillis dans la rue, qui ont été abandonnés par leurs propriétaires ou qui viennent d’autres centres ou encore de personnes qui partent en vacances.
Elle confie que « à la différence de l’Europe où les abandons sont plus importants en été, quand les gens voyagent et n’ont nulle part où laisser leur animal de compagnie, ici au Pérou, c’est toute l’année que les animaux sont abandonnés, mais encore plus après les fêtes… Pourquoi ? C’est une question de philosophie, une manière de penser qui voit l’animal comme un membre de la famille et qui l’inclut dans les plans familiaux. Les gens offrent souvent un animal comme si c’était un objet et lorsqu’ils n’en veulent plus, ils l’abandonnent dans la rue. »
@Wasiwau
Carole, vétérinaire française qui exerce à Lima évoque les risques sanitaires liés aux chiens errants. « Il y a bien évidemment les risques de morsure (ou griffure) qui peuvent entrainer des plaies infectées et imposent la mise en place une prophylaxie anti-rage.
A ma connaissance Lima est heureusement indemne de rage mais le dernier cas humain au Pérou est celui d’une femme décédée suite à la morsure d’un chien dans la région d’Arequipa en octobre 2023. Il y a aussi d’autres risques de zoonoses surtout pour les enfants ou les adultes immuno-déprimés. Certains vers digestifs du chien, comme les ascaris, se transmettent facilement aux enfants qui ingèrent accidentellement les oeufs microscopiques de ces vers. ll y a également le risque d’atteintes dermatologiques comme la teigne ou la gale ou encore de maladies bactériennes comme la leptospirose. »
Depuis 2021, la loi « Ley 4 patas » a été votée au Pérou pour combattre l’abandon des animaux et mettre en place une campagne de stérilisation des chiens et chats errants afin d’éviter leur surpopulation.
C’est déjà une bonne chose mais Mariajose insiste à ce sujet sur l’importance que « la stérilisation et la castration soient faites de manière correcte, avec examens pré-chirurgicaux et dans des espaces adaptés. Il ne s’agit pas simplement d’opérer l’animal pour ensuite le jeter à la rue comme cela se fait actuellement dans les campagnes de stérilisation. »
@Wasiwau
Enfin, tout le monde s’accorde pour dire qu’une adoption responsable serait déjà une première solution pour réduire le nombre de chiens dans les rues. Carole nous explique que cela consiste, en tant que futur propriétaire d’un animal domestique, à « bien se renseigner sur la race. Il y a un grand nombre de races de chiens et de chats avec leur spécificité, leur points forts et leur faiblesse. De la même façon si on adopte un compagnon dans un refuge, il faut s’informer au mieux sur son passé et son caractère. Coté budget, il faut garder en tête qu’entretenir un Bouvier Bernois sera plus onéreux d’un Chihuahua ! A cela il convient de respecter des règles sanitaires, d’hygiène, d’alimentation et d’éducation. A l’adoption il y a beaucoup à faire comme l’identification électronique, les protocoles de vaccination et de vermifugation puis la stérilisation si l’animal n’est pas destiné à la reproduction. Les choses se simplifient à l’âge adulte. Enfin il faut être bien organisé quand on s’absente ou quand on envisage de voyager avec son animal de compagnie. »
Et si vous souhaitez adopter ici à Lima, Wasiwau travaille avec la plateforme De Wuf, https://www.wuf.pe, une association sans but lucratif à travers laquelle il est possible d’adopter un animal, et ce de manière responsable !
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