Souvent méconnu et mal compris, les services consulaires exercent une activité essentielle pour assurer la sécurité et le bien-être des Français résidant à l’étranger. Afin de briser les stéréotypes, nous sommes partis à la rencontre du Consulat de Lima au Pérou et avons interviewé le consul Brice Sardain.
« Alors tu te rappelles ce que tu dois dire au journaliste » plaisante le consul à Laurent Delmas, responsable du service des visas.
La première impression frappante dès le 1er pied posé à dans le consulat est l’ambiance chaleureuse qui contraste avec le caractère formel propre aux milieux diplomatiques. Il n'est pas possible de perdre trop de temps non plus. Les élections législatives anticipées ont rajouté encore du travail à un emploi du temps déjà surchargé.
Qu’est-ce qu’un consulat ?
A rebours de l’idée reçue faisant du consulat et de l’ambassade deux entités distinctes, le consulat est en réalité une section de l’ambassade, au même titre que la section défense, le service culturel ou la section économique.
« On dit faussement consulat, mais c’est une section consulaire » précise Brice.
Cette section consulaire, est elle-même structuré en plusieurs branches, ayant chacune des missions spécifiques. On a d’abord le service de l’administration des Français, qui a en charge, la délivrance des passeports, des cartes nationales d’identités, mais aussi la gestion des procurations et des votes lors des élections. Il y a également un service chargé des visas. Il délivre une grande variété de visas permettant de se rendre en France.
Un volet « affaires sociales » a pour charge de venir en aide aux familles françaises les plus précaires, en délivrant, entres autres, des bourses scolaires. Le Secrétariat général, fait aussi partit du consulat, il a la responsabilité de la gestion des Ressources humaines au sein de l’ambassade.
Brice Sardain est aussi le responsable de la régie consulaire, service assurant la bonne utilisation des deniers publics attribué par la métropole. Enfin, d’autres employés du bâtiment se chargent d’assurer les services que sont le standard téléphonique et la sécurité.
Pourquoi s’inscrire au registre du Consulat ?
Lors de notre entretien, Brice Sardain, fait un constat quelque peu regrettable : « Il y a 3600 Français inscrits au Registre du Consulat, mais beaucoup n’y sont encore malheureusement pas inscrits ».
Bien que cette inscription soit facultative, elle offre de nombreux avantages et peut être réalisé facilement en ligne. Vous serez automatiquement inscrit sur la bonne liste électorale. Vous recevrez les bulletins d’informations du consulat décrivant les actualités consulaires du Pérou. Vos démarches administratives seront plus rapides et vous obtiendrez l’accès à des tarifs avantageux.
Enfin, en cas d’urgence, comme un tremblement de terre ou une crise sanitaire, vous serez inclus au plan de sécurité de l’ambassade, ce qui vous permettra de recevoir les consignes à suivre et facilitera un rapatriement, le cas échéant.
Les Français restant moins de six mois au Pérou ne peuvent s’inscrire au registre au même titre qu’un expatrié mais peuvent néanmoins s’inscrire au registre de protection, afin d’assurer leur sécurité en cas de crise.
« Et ces données sont évidemment strictement confidentiels » clarifie le chef de section consulaire.
L’activité pendant les élections
Les tumultueuses élections européennes et législatives ont poussé l’équipe du Consulat à s’adapter pour faciliter au mieux la participation des Français au Pérou.
« Déjà, il faut s’avoir qu’il n’y a qu’à l’étranger , que les Français peuvent voter par Internet » nous explique Brice Sardain.
Le législateur a permis cette exception pour encourager la participation. Pour les français de passage, « on a essayé de faciliter au maximum les procurations ».
Les consuls honoraires, bénévoles œuvrant, dans des relais consulaires à Arequipa, Cuzco et Iquitos ont permis aux touristes français de ne pas être contraint à se rendre à Lima pour réaliser leur procuration.
« Pour ces élections on a remarqué un nombre de procuration record » se réjouit le consul.
En s’immisçant dans les coulisses du Consulat, on a découvert une équipe grandement dévouée à servir les Français à l’étranger. Des gens qui travaillent d’arrache-pied afin d’apporter un petit bout de France aux expatriés, avec les services publics qui vont avec. Dû aux normes des professions diplomatiques (changement de pays tous les 3 ans pour les diplomates), Brice Sardain sera contraint de changer d’ambassade et de s’installer dans un nouveau pays, emmenant toute sa famille avec lui.
Si l’exercice de ce métier d’intérêt public lui apporte un grand sentiment de fierté, les sacrifices qu’imposent la profession sont conséquents. Pourtant, certains français oublient parfois les humains derrière l’administration.
La consule honoraire de Cuzco le déplore : « C’est vrai que parfois certains français, surtout des touristes, peuvent être peu cordial, surtout en ce moment pendant les élections, c’est dommage surtout que moi j’exerce cette fonction 100% bénévolement pour aider les Français».
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