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L’élan de solidarité lancé par Audrey Lencou à Huanchaco

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Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 6 mai 2020, mis à jour le 6 mai 2020

« Beaucoup de familles nous envoient des messages de détresse car elles n’ont plus les moyens de se nourrir. Nous avons donc décidé de les aider à notre échelle en lançant une collecte pour leur distribuer des sacs de nourriture ».

Française expatriée à Huanchaco dans le nord du Pérou, Audrey gère, avec son compagnon péruvien Joan, un petit hôtel depuis septembre 2019. Huanchaco est une petite ville côtière juste à côté de Trujillo qui vit principalement du tourisme. Quand l’état d’urgence a été décrété au Pérou mi-mars à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus, c’est toute la vie économique locale qui est paralysée : plus de touristes, la quarantaine, les hôtels ferment tout comme celui d’Audrey. Et comme pour beaucoup d’autres, elle commence à vivre sur ses économies.

« Je me sentais beaucoup plus utile ici qu’en France ».

Malgré l’incertitude de la situation, Audrey nous explique qu’elle ne s’imagine pas du tout quitter le Pérou pour rentrer en France. « Je me sentais beaucoup plus utile ici qu’en France ». Audrey est alors témoin de nombreux appels au secours de la part des péruviens sur place. Une souffrance que beaucoup de familles démunies affichent jusque sur leur porte.

Audrey Lencou huanchaco coronavirus
"Nos enfants ont besoin de nourriture.
Aidez-nous s'il vous plaït".

Dans un pays où 20,5% de la population vit dans la pauvreté (données de la Banque Mondiale, 2018), l’économie informelle est très fortement répandue. De nombreux péruviens survivent au jour le jour grâce à de petits boulots. La quarantaine a donc eu pour conséquence de confronter une grande partie de la population à une véritable crise économique. Si la vie était déjà difficile pour beaucoup de familles péruviennes avant la crise, l’état d’urgence les a plongées dans une situation réelle de famine.

Dans les quartiers les plus pauvres de Trujillo (troisième ville du pays en nombre d’habitants), nombreuses sont les familles qui n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins depuis le début du confinement. Elles restent dans l’attente de l’aide promise par l’Etat, un soutien financier fixé à 380 soles (environ 100 euros) par famille, visant à couvrir leurs dépenses pour deux semaines.

300 sacs distribués dans plusieurs quartiers de Trujillo et Huanchaco

Pour Audrey, le temps n’est pas à la résignation mais à la solidarité. Avec ses amis, elle décide de venir en aide aux plus démunis de sa région. « Suite à de nombreux messages que nous avons vu passer sur les réseaux sociaux de personnes demandant de l’aide car elles n’avaient pas reçu le bon du gouvernement et ne pouvait plus s’acheter de quoi se nourrir, nous avons lancé une cagnotte solidaire afin de distribuer des sacs de nourriture ».

Depuis le lancement de la collecte de fonds, début avril, ce sont environ 300 sacs de nourriture qui ont pu être distribués à Huanchaco et dans plusieurs quartiers de Trujillo, cela grâce à un peu plus de 2600 euros de dons récoltés à ce jour. Un sac pour une famille et pour une semaine coûte 40 soles soit environ 10 euros.

Audrey Lencou huanchaco coronavirus

« Nous ne pouvons malheureusement pas aider tout le monde »

« Mais malheureusement, les appels à l’aide se multiplient et il est de plus en plus difficile de répondre à toutes les demandes », souligne Audrey. « Nous espérons pouvoir aider encore plus de familles car la situation est de plus en plus difficile pour elles... Les personnes que nous aidons vivent et travaillent au jour le jour et n’ont pas ou très peu d’économies. Ce sont en général des familles avec beaucoup d’enfants. Elles vivent dans des maisons très précaires, parfois sans eau ni électricité ».

« J’espère que la distribution des sacs pourra continuer, malheureusement nous avons presque dépensé la totalité de la cagnotte pour distribuer ces 300 sacs mais nous continuons à communiquer sur la situation pour recevoir de nouveaux dons ».

Cliquez ici si vous souhaitez soutenir son initiative 

guillaume flor
Publié le 6 mai 2020, mis à jour le 6 mai 2020

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