Édition internationale

RAMADAN - De grosses dépenses... mais le jeûne en vaut la chandelle !

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

Le mois de ramadan a commencéet modifiera pendant près d'un mois le quotidien égyptien. Pour mieux comprendre cette pratique partagée par plus d'un milliard de musulmans, Le Petit Journal y consacre sa semaine. Aujourd'hui, le ramadan et la fête de la consommation

Une belle table pour l'iftar, ce n'est pas donné!

Partout la même abondance, partout le même étalage de marchandises. Des fawanis (lampes traditionnelles) de khan el khalili aux dattes de Zayyeda Zeinab, le mois de ramadan déverse ses tonnes de marchandises sur tous les étals de la ville. Car le mois du jeûne est aussi un mois de grande consommation.
L'année dernière, un rapport de l'Organisme Central de Statistiques a chiffréà32% l'augmentation de la consommation des ménages pendant le mois de ramadan. Des achats avant tout culinaires, la nourriture représentant deux tiers du panier de la ménagère, selon le même rapport. "La ruée commence 15 jours avant le ramadan", explique Amin, qui travaille dans la grande distribution. "En Egypte, c'est la politique du stockage : les gens achètent par kilos le riz, les pâtes, l'huile? bref, tous les produits de base. On amasse pour ne pas manquer, mais aussi pour offrir aux plus démunis", ajoute-t-il.
L'électroménager en profite aussi. "C'est toujours notre meilleur mois de l'année", admet Abdel, gérant d'une boutique d'équipement àBab el Luq. "Avant et pendant le ramadan, je vend un tiers de réfrigérateurs et de cuisinières en plus. Les télés aussi, d'habitude, mais cette année beaucoup se sont déjàéquipés pour la coupe du monde".
Profit non équitable
Qu'on achete ou qu'on vende, le ramadan est le mois des gros chiffres. Mais si les commerçants ont le sourire, chaque année les consommateurs dénoncent les hausses de prix "frauduleuses". De plus, tous les commerces ne profitent pas également de cette course àla consommation. Certains peuvent même souffrir du mois pieux, comme certaines banques. La charia (loi islamique) interdit en effet le prêt avec intérêt; certains établissements financiers privilégient donc ? le temps du ramadan ? les formules àprofits partagés, entre autres. Difficile àchiffrer, ce phénomène aurait des conséquences, surtout dans les échanges financiers entre pays musulmans et non musulmans.
Car le jeûne a également un coût pour la productivitéglobale du pays. Le temps de travail diminue, les administrations somnolent et les entreprises tournent àbas régime. D'ailleurs, conséquence directe ou non, dimanche ? premier jour du ramadan ? la Bourse du Caire a ouvert àla baisse...
Arnaud SAINT JEAN. (
www.lepetitjournal.com) 26 septembre 2006

Publié le 26 septembre 2006, mis à jour le 9 janvier 2018
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