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Législatives 2024 - Sandra Larose : "Sans étiquette pour faire la différence"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Sandra Larose, candidate sans étiquette pour la 10ème circonscription (Afrique du sud, Bénin, Emirats Arabes Unis, Egypte et tout le reste de l'Afrique), a répondu à nos questions.

sandra larosesandra larose
Écrit par Léa Degay
Publié le 24 juin 2024, mis à jour le 28 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Sandra Larose, 51 ans, mariée et maman de trois grands enfants, je travaille à Doha au Qatar. Fonctionnaire avec plus de vingt ans d’ancienneté, je suis aussi représentante du personnel. Je souhaite mettre au service de mes compatriotes une connaissance pratique du fonctionnement de l'administration ainsi que l'expérience de nos expatriations familiales dans cinq pays différents. Au cours de ma carrière certains temps forts comme par exemple mon travail au centre de réponses téléphoniques de la cellule de crise Iraq, ouverte à Paris en 2003, ou bien mon implication importante pendant les évacuations Afghanistan à Doha en 2021, m’ont fait réaliser que j’ai une appétence pour tout ce qui touche à l’humain. Tout au long de ma carrière j’ai continué à me former pendant mon temps personnel. Actuellement je prépare une spécialisation dans les ressources humaines.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Je me présente, en toute indépendance, sans étiquette, pour faire une différence. L’inclusion et la cohésion sociale sont nos objectifs principaux. Les Français de l’étranger ont besoin de personnes qui les comprennent pour les représenter. L’expérience du vécu développe l’empathie.

Devant le chaos politique qui secoue notre pays et cette élection surprise, devant les crises majeures qui ont touché les pays de cette circonscription, entraînant l’évacuation de nos compatriotes au Soudan, ou actuellement avec le climat anxiogène qui touche de nombreux autres pays de cette zone en particulier aujourd’hui le Liban : il faut agir.

Tous les ministères font face depuis des années à des baisses de budget et de personnels. Les Français de l’étranger le constatent au quotidien. C’est pour cela que je souhaite apporter des aides concrètes et pratiques à mes compatriotes. Pas des promesses de campagne vides de sens. Elire, pour représenter les Français de l’étranger, un parachuté de Paris sous le nom d’un parti, qui sera très éloigné des réalités de terrain, est par essence contre-productif.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je suis résidente à Doha, au Qatar depuis août 2020. Il s’agit d’une expatriation familiale, mon mari et moi sommes ici dans le cadre de notre travail. Nous sommes arrivés en plein Covid avec des restrictions importantes, c’était aussi la fin du blocus. Je travaille au quotidien avec des Français de l’étranger, tout comme Frédéric mon suppléant qui lui est à Oman. Bien évidemment notre zone de 49 pays est très vaste et je ne connais pas aujourd’hui tous les autres pays et leurs spécificités, mais c’est le cas aussi des autres candidats aux élections législatives. Certains des pays de notre zone sont complexes avec des situations sécuritaires instables et des avenirs incertains.

L’objectif, si je suis élue, est d’ouvrir le dialogue avec les 90 000 électeurs enregistrés dans la circonscription, afin de mieux les connaître et mieux les aider.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

J’ai passé une partie de mon enfance en outremer et pendant ma vie d’adulte, 20 ans à l’étranger. Je connais l’essentiel des préoccupations des compatriotes car elles sont aussi les miennes au quotidien.

Je développerai une attention particulière concernant le travail à fournir pour tous les pays en guerre ou qui ont des circonstances difficiles.

 

Comment voyez-vous le mandat de députée ?

Un député est indépendant et doit le rester. Son rôle est de voter les lois et contrôler l’action du gouvernement. Si les électeurs de la circonscription 10 me font confiance et que je suis élue, je commencerai dès mon premier jour de travail, par établir et publier un compte rendu d’activité qui sera au minimum mensuel, avec un détail des dépenses des frais de mandat. Être élue du peuple cela signifie servir le peuple, être à son service : pas se servir. L’éthique liée à cette fonction est un aspect très important pour moi.

De façon très simplifiée, je compare le mandat de députée avec mon expérience de représentante du personnel. L’élection professionnelle comme toute élection est une marque de confiance. L’électeur vous donne sa voix basée sur ce que vous avez promis de faire. Donc il faut s’y tenir et rendre des comptes. Faire respecter le droit, négocier des ménagements au cas par cas, proposer des améliorations, protester, convaincre, demander l’application du droit. Je quitterai mon poste à Doha le mois prochain en ayant atteint les objectifs demandés par mes collègues/électeurs, par exemple la mise en place du CDI, du congé maternité de 16 semaines, d’une assurance maladie et surtout d’un règlement intérieur. C’est un minimum qui pourtant n’existait pas avant car ce n’est pas le droit du travail français qui s’applique initialement au personnel recruté sur place, mais uniquement le droit local. La mise en place d’un règlement intérieur permet ainsi d’améliorer durablement les conditions de travail des personnels employés localement, en s’appuyant sur des améliorations qui existent en droit français.

J’ai été acceptée l’an dernier en Master 2 RH, et cette formation enrichissante, que je suis en cours du soir en ligne avec la Sorbonne, me permet de prendre de la hauteur sur de ma vie professionnelle, tout en réalisant que de très nombreuses améliorations restent encore à mettre en place et ce dans toute la fonction publique. Cela nécessitera du temps, beaucoup de communication, de bienveillance et un travail collectif acharné, mais j’espère pouvoir y participer. Je serai aussi à même d’utiliser tout le bénéfice de ma recherche universitaire pendant le mandat de député. Car la base du travail reste l’humain.

Si je suis élue, et lors de visites des pays de la circonscription, je rencontrerai tous les Français lors de réunions, pas juste un concentré des élus locaux et quelques chefs d’entreprises. Il est primordial de rencontrer tous les français qui le souhaitent. Si jamais les voyages dans des zones sont déconseillés, je proposerai des réunions virtuelles.

Mais je prendrai aussi systématiquement un temps réservé sur chaque visite pour rencontrer les agents français dans nos postes à l’étranger (consulats et ambassades), spécifiquement ceux qui sont au service du public.

 


Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Les défis sont multiples et varient en fonction de chaque pays. Mais un choix de vie à l’étranger devrait permettre à nos compatriotes un retour en France simplifié. Cela reste pourtant un défi majeur, commun à tous les français établis hors de France, et hors de l’Europe. Nous sommes face à des crises multiples donc je pense surtout aujourd’hui au retour comme un point à étudier avec attention.

 


Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Je suis sans étiquette donc notre campagne est simple, financée uniquement sur mes économies, fruit de mon travail. Il n’y a ni don ni soutien financier de qui que ce soit. Il n’y aura aucun remboursement de frais de campagne demandé à l’Etat. La campagne est réduite au strict minimum vu les délais, avec une communication principalement dématérialisée qui correspond aussi à nos idées écoresponsables. Je suis soutenue par mes proches, mon mari, ma famille, mes amis et collègues. Frédéric mon suppléant sera aussi mon premier soutien à Paris si je suis élue. Je tiens d’ailleurs à remercier tous les collègues qui à travers le monde sont mon inspiration pour cette campagne.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Une des premières actions, sera de lancer une réflexion pour faire changer le mode d’inscription des candidats aux législatives pour les Français de l’étranger. Je découvre par cette élection qu’il faut effectuer les formalités à Paris obligatoirement et c’est pénalisant pour nos compatriotes établis à l’étranger. Cette élection doit être ouverte à tous les Français où qu’ils soient.

Ensuite, je serai focalisée sur toutes les problématiques décrites dans notre profession de foi : éducation, formation, handicap, retour en France et bien d’autres.

Je précise que mon objectif sera toujours de rester en contact étroit avec les électeurs, et de les interroger régulièrement avec par exemple un sondage par mail avant chaque vote important, de façon à comprendre en temps réel ce que pensent les électeurs.

 

 

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