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Législatives 2024 - Elsa Di Méo : "Le RN joue toujours plus avec nos inquiétudes"

Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Elsa Di Méo, candidate du Nouveau Front Populaire pour la 10ème circonscription (Afrique du sud, Bénin, Emirats Arabes Unis, Egypte et tout le reste de l'Afrique), a répondu à nos questions.

elsa di méoelsa di méo
Écrit par Léa Degay
Publié le 24 juin 2024, mis à jour le 25 juin 2024

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 42 ans et je vis à Yaoundé, au Cameroun. Originaire de la région lyonnaise, j’ai d’abord travaillé au sein de l’Education Nationale, mais suis maintenant fonctionnaire française de la Caisse des dépôts et consignations et suis en poste en détachement auprès de la Délégation de l’Union européenne ici au Cameroun. Cela fait près de dix ans que je suis Française de l’étranger !

Je suis profondément attachée à l’aide publique au développement, si importante pour faire face aux nombreux défis de la période. Et, plus largement, je suis heureuse et fière d’œuvrer depuis toutes ces années pour le service public et pour l’intérêt général. 

Aux côtés d’Anne-Claire Yaeesh, engagée humanitaire, Franco-Palestinienne, installée avec sa famille au Moyen-Orient il y a plus de 15 ans, nous nous engageons pour ces élections législatives 2024 sous les couleurs du Nouveau Front Populaire.

 

Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Après le choc ressenti à l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée dans une période si instable, il allait de soi que je m’impliquerais dans cette campagne. Quand le Nouveau Front Populaire s’est formé, et qu’il a été question de ma candidature pour représenter les Françaises et les Français de ma circonscription, je n’ai pas hésité.

Mon engagement n’est pas nouveau : depuis plus de 20 ans je m’implique à défendre mes convictions, là où je travaille et là où je vis.

D’abord engagée dans le syndicalisme étudiant, puis dans des activités professionnelles au sein de l’éducation nationale et l’administration territoriale française, j’ai eu de nombreux engagements associatifs. 

Le refus des inégalités, la lutte pour l’émancipation de chacun, pour que chacun d’entre nous puisse vivre dans des conditions dignes, avoir accès à un logement, à une formation, à un travail : j’ai mené ces combats au sein de mes différents engagements. C’est autour de ces valeurs sociales que je me suis d’abord construite.

Après le 21 avril 2002, et les grandes manifestations contre l’extrême droite, je me suis engagée à gauche au Parti socialiste.

J’ai combattu la montée de l’extrême droite, notamment à Fréjus, une des dix villes ayant basculé à l’extrême droite en 2014. En tant que Conseillère municipale, j’y ai vu comment le Front National était capable de berner la population, avec l’immigration comme bouc-émissaire systématique et l’islam comme obsession idéologique. J’ai d’ailleurs publié un livre en 2015, “Dans Journal de bord d’une élue en pays FN”, où je témoigne de ce qu’est le quotidien dans une ville dirigée par l’extrême droite.

Le RN joue toujours plus avec nos inquiétudes, nos doutes, il utilise le désespoir qui a gagné une partie de la population et je ne peux pas m’y résoudre. Ce combat est au cœur de mon engagement depuis toujours et c’est le sens de mon engagement pour ces élections.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Je vis à Yaoundé depuis maintenant 2 ans, et depuis 10 années sur le continent africain. Le Cameroun est un véritable melting pot où l’on rencontre des personnes aux profils riches et variés. Des binationaux nés ici et qui se sentent profondément Français, des travailleurs humanitaires qui ont une connaissance incroyable de la région, des Français venus pour quelques années dans le cadre du travail et d’autres qui y sont restés, 10, 20  50 ans, des communautés qui saisissent parfaitement la valeur d’une France ouverte sur le monde et qui sont inquiètes, à juste titre et comme beaucoup de concitoyennes et concitoyens de l’ensemble des 49 pays de la circonscription, de la montée de l’extrême droite dans l’hexagone.

De plus en plus isolés par la réduction des moyens au MEAE, ils et elles sont aussi témoins et victimes de la casse des services publics. Ce sont elles et eux que je compte représenter à l’Assemblée nationale.

  

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?

Je suis maman de deux garçons binationaux (Franco-Algériens) scolarisés depuis près de dix ans dans des établissements du réseau de l’AEFE. Mon mari est franco-algérien et travaille pour une ONG dans le secteur humanitaire. Nous sommes donc une famille en première ligne pour ce qui est des préoccupations des Françaises et Français de l’étranger ! 

Ayant également vécu en Afrique de l'Ouest, je suis particulièrement au fait dans des pays dont les conditions de vie sont difficiles, et où les emplois rémunérateurs sont rares. C’est d’ailleurs pour cette raison que je tiens à défendre la création d’un guichet unique Citoyenneté, Protection sociale, Retraite spécifique aux Français de l’étranger.

Mon expérience longue dans le secteur de l’aide publique au développement est également un facteur qui m’a conduit à vouloir à tout prix favoriser le co-développement entre les pays pour rompre avec le paternalisme et la domination économique, culturelle et politique de certains pays.

 

Comment voyez-vous le mandat de députée ?

La clé d’une véritable représentation est à mon sens la proximité. On ne peut représenter des concitoyens aux parcours si divers et spécifiques et répartis sur 49 pays et deux continents sans être à leur écoute, sans venir à leur rencontre.

Ensuite, il faut du concret. La députée sortante se classe parmi les 25 % des députés les moins actifs, parmi les 25 % des députés les moins présents à l’Assemblée, avec quatre fois moins d'interventions que la moyenne. Elle n’a présenté aucune proposition de loi en 7 ans...Je souhaite pour ma part respecter la dignité des Français de la circonscription.

Sur le terrain des valeurs, si importantes dans cette période troublée, je porte celles du Nouveau Front Populaire : des valeurs sociales, contre les divisions qui gangrènent nos sociétés, avec un programme clair et soutenu par un chiffrage solide. Voter pour moi c’est aussi amener une députée de plus au Nouveau Front Populaire, et je compte allier mon programme pour les Françaises et Français de l’étranger au programme national.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?

Le combat contre les idées nauséabondes de l’Extrême droite pour le Pacte républicain a été au cœur de mon engagement d’élue régionale en métropole et de ma candidature aujourd’hui. En tant que mère de deux enfants bi nationaux, je ne peux pas supporter les attaques à la diversité qui fait la richesse de notre République. La promotion de la préférence nationale que le RN continue de brandir est un coup de poignard dans notre pacte républicain et à l’égalité sociale qui m’est chère.

Il faut également mettre la politique étrangère de la France au service de la Paix, dans le respect de la souveraineté des peuples. En remettant au-devant de la scène les crises humanitaires si nombreuses dans notre circonscription à travers la valorisation de solutions trouvées par nos compatriotes et des partenaires locaux. Et évidemment mobiliser notre diplomatie pour obtenir un cessez-le feu immédiat à Gaza, faire respecter le Droit International et l’ordonnance de la Cour Internationale de Justice, œuvrer pour la libération des otages détenus par le Hamas et les prisonniers politiques et pour la reconnaissance d’un Etat palestinien !

Il est enfin urgent de stopper la casse du service public et des services aux Français de l’étranger menée par la majorité sortante depuis Paris. Les moyens de notre réseau consulaire doivent être préservés, en particulier l’aide sociale à nos compatriotes les plus défavorisés et le développement de notre exceptionnel réseau de l’AEFE.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Je suis la candidate du Nouveau Front Populaire, je représente donc l’union - une union historique qui se place en résistance à la montée de l’extrême droite et à la casse de notre héritage social et sociétal de la majorité sortante en France. 

Je suis donc soutenue par de nombreux Français de l’étranger affiliés ou sympathisants des partis de l’Union, du PCF à Place Publique, en passant par Français du Monde, Génération.s, EELV, LFI. Notre campagne est portée par cette belle dynamique et s’enrichit des contributions de chacune et chacun, avec ses idées militantes et sa connaissance fine des pays de la circonscription.

Notre campagne est une campagne ouverte, à l’écoute de chacun, à l’image de ce que nous représentons, et du mandat que je souhaite mener une fois élue.

  

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élue ?

Je prioriserai trois axes principaux : plus de solidarité et de justice sociale ; l’accélération de la transition écologique ; et la promotion de la France dans le monde.

De toute urgence, il faudra abroger les réformes injustes : retraites, assurance chômage, la loi immigration inspirée des idées d’Extrême droite et votées par les élus Renaissance.

Ensuite je compte me battre pour renforcer l’égalité des droits et lutter contre les violences sexuelles et sexistes.

Une mesure-phare que je souhaite défendre : La priorité : la facilitation de la poursuite des études pour les étudiants des écoles françaises à l’étranger et notamment une simplification des demandes de bourses et d’inscription au Crous.

 

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