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VALLEE DU NIL - De Louxor à Assouan - Les Dahabiehs

Écrit par Lepetitjournal Le Caire
Publié le 26 août 2015, mis à jour le 26 août 2015

Avant la rentrée, lepetitjournal.com/le-caire vous plonge dans le récit d'un voyage de vacances le long du Nil, à la découverte de l'Histoire de l'Egypte. De quoi se tourner déjà vers les prochaines escapades dans un pays qui ne manque jamais de lieux à découvrir et à s'approprier. Aujourd'hui, la suite de la croisière nous fait découvrir une embarcation mythique et historique du fleuve nourricier.

 

Les dahabiehs, pionnières du Nil

Alors que remontés à bord de notre ferry, celui-ci met en route ses machines. Et quand nous passons sous le grand pont Ad Dabiyah, c'est le signal du début de notre croisière sur le long fleuve de l'Histoire de l'Egypte.

En me prélassant sur le pont supérieur, pas encore dans la piscine, je peux voir naviguant à côté de nous un étrange bateau, à la forme rectangulaire, élancé et mené par deux larges voiles triangulaires. Doucement anachronique, ce bateau suscite ma curiosité et je m'empresse de demander à Khaled notre guide quelle est cette surprenante embarcation.

Khaled me répond avec un sourire penseur « C'est une dahabieh ». Khaled me dit qu'il a déjà été sur un bateau comme celui-ci, et profitant du temps qu'on avait avant l'heure du repas, voulut me raconter leur histoire.

Khaled me ramène aux temps des barques sacrées des dieux, des rois, et celle de la reine Hatchepsout dont on a vu l'embarcadère au temple d'Amon. Il me dit que c'étaient les premières dahabiehs, et que ces bateaux très raffinés, par la relation unique entre l'Egypte et son fleuve, sont de vrais témoins de la grandeur de l'Egypte. J'apprends que les préfets romains les utilisaient déjà comme cortèges somptuaires lors de leurs campagnes ou voyages personnels à travers l'Egypte alors province de l'Empire, et que tous les administrateurs suivants de l'Egypte conserveront la tradition des dahabiehs comme appartements d'apparat pendant leurs longs voyages sur le Nil, à l'époque où bien sûr, le train n'existait pas.

 

Symbole de la Belle Epoque

« Il fallait 4 mois pour aller du Caire à Assouan, et deux mois, en profitant du courant, pour revenir. Les égyptiens ou les voyageurs qui étaient très riches, ils avaient ces bateaux et c'étaient comme des maisons pour eux. Ils avaient leurs habits dans des grandes malles en bois, en cuir, et avec des bijoux, ils avaient leur bureau, leur cuisine, leur salon de manger (sic) et tous les propriétaires de dahabiehs voulaient que la leur soit la plus belle. Alors elles étaient décorées comme des villas, il y avait des meubles en acajou, de la soie, des matières précieuses. » Khaled me dit que des grands explorateurs qui partaient vers le lac Nasser utilisaient aussi les dahabiehs. 

Je m'imagine donc Thomas Cook dans un bateau à l'élégance rendue toute britannique, sorte d'Orient Express sur l'eau, de solides malles aux motifs tartans rangées près d'un bureau en bois et en dorures, faisant sa cartographie et sa correspondance entouré par le climat doux des berges du Nil.

Mon bermuda, le transat sur lequel je suis allongé et le gazon synthétique qui moquette tout le pont supérieur me ramène à ma modernité de manière brutale.

Mais Khaled continue. Il me dit que pendant la première moitié du XXème siècle encore, la grande bourgeoisie cairote, alexandrine et étrangère installée en Egypte possédait encore de somptueuses dahabiehs. Le roi Farouk possédait bien sûr la plus belle.

« Après Nasser, il y a eu les bateaux à moteur, et les dahabiehs ont disparues. Maintenant, on en voit à nouveau, par exemple celle du khédive Abbas II a été reconstruite comme à l'époque. Moi j'ai pu faire une saison sur une dahabieh qui a été refaite comme les anciennes. Les croisières durent plus longtemps, on va moins vite, mais on profite différemment. Il y a moins de passagers, six, dix, peut-être douze maximum, et on mange ensemble avec la vue sur les rives du Nil, et comme on va moins vite, on voit plus de détails. Et puis c'est bien de remonter l'Histoire de l'Egypte, les temples, les mythes, avec un bateau qui fait aussi partie de l'histoire. »

Nous arrivons à Edfou notre première escale quand Khaled finit son récit et je vois d'autres de ces bateaux sortis tout droit de l'Egypte Belle Epoque. Le guide me dit qu'il va essayer de me faire monter à bord de l'un d'entre eux demain après notre visite du temple dédié au Dieu Horus, le deuxième plus grand d'Egypte après Karnak.

 

Relire les précédents épisodes :

Partie 2 : http://www.lepetitjournal.com/le-caire/tourisme/223525-vallee-du-nil-croisiere-louxor-assouan-soleil-et-mythologiesouan-soleil-et-mythologie-partie-2

Partie 1 : http://www.lepetitjournal.com/le-caire/tourisme/vallee-nil/223221-tourisme-vallee-du-nil-croisiere-louxor-assouan-soleil-et-mythologie 

 

Quentin Boissard (www.lepetitjournal.com/le-caire) - Mercredi 26 août 2015

Photos : Ludovic MAISANT & Gérard GUITOT

 

Publié le 26 août 2015, mis à jour le 26 août 2015

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