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EDUCATION - HELP, une université presque comme les autres

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 11 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018


Les universités ont été la cible de nombreuses critiques de la part des  étudiants lors des récents événements de Bersih 3.0. Après Taylor's, lepetitjournal.com s'est rendu à l'Université HELP (Higher Education Learning Program), à Pusat Bandar Damansara. Le but ? Approcher la réalité du système universitaire malaisien et les préoccupations de ses acteurs


Ne vous fiez pas à son nom qui signifie "Au secours" en anglais. L'université Help aurait de quoi faire pâlir n'importe quelle institution française. Des locaux modernes, flamboyants et entretenus, construits en 1991 lors du déménagement de l'Université à Pusat. De grands escaliers, d'immenses couloirs, une petite cascade entourée de plantes. Et à quelques pas, le bureau luxueux du Dr Khong Kim Hoong, vice-directeur adjoint de l'Université.

Pourtant tout n'a pas toujours été aussi aisé. "A nos débuts, nous n'avions qu'un statut de formation privée indépendante, sans véritable reconnaissance. Il n'y avait d'ailleurs que 300 élèves", se rappelle-t-il.

 

Le chemin du succès
Aujourd'hui, avec près de 7.000 étudiants et 180 professeurs, l'Université peut se targuer d'une belle réussite. Un succès conquis étape par étape avec,en 2005, la reconnaissance officielle par le ministère de l'Education du label "University College" puis, en novembre 2011, celui d'Université à part entière. "Nous avons franchi plusieurs paliers, résume le Dr Khong. Dans les années 1980, la mise en place d'une formation supérieure privée était quelque chose de nouveau pour le pays. Avant cela, il n'existait que des écoles préparatoires destinées à former des étudiants qui visaient des concours pour intégrer l'administration publique. Cela a pris du temps pour que les gens acceptent les nouveaux venus dans l'enseignement supérieur. Mais, nous y sommes parvenus".

Aujourd'hui, l'Université peut même se permettre de s'intéresser à des programmes humanitaires. Ainsi, en 2011, elle a organisé des concerts de charité au profit des réfugiés Birmans et met en place chaque année des événements au bénéfice d'orphelinats ou de dispensaires. "Ces projets permettent d'impliquer nos étudiants, commente le Dr Khong. Cela leur donne conscience des problèmes de notre société". Une sorte de complément moral de leurs études !

Mme Chandra est enseignante d'anglais et de chimie. Elle déplore que les difficultés du corps enseignant soient finalement assez universelles : "Je suis préoccupée quand les étudiants ne travaillent pas ou pas bien. Les difficultés surviennent alors et ils ne veulent pas reconnaître qu'ils sont les propres responsables de leur échec. Et leurs parents sont furieux contre eux, explique ce professeur qui a passé une dizaine d'années à Singapour. Mais cette Université est vraiment le bon endroit pour les étudiants qui veulent vraiment travailler. Il y a beaucoup d'offres de formation". En effet, entre business, psychologie, technologie de l'information, communication, droit ou encore économie, la palette des choix offerts est large.

 

Une politique d'ouverture
Si l'Université ne reçoit aucune aide du gouvernement, elle est désormais reconnue au niveau national et même international. En effet, avec 20 % d'étudiants étrangers dans ses salles et des annexes franchisées ouvertes à Hanoi et Ho-Chi-Minh, l'Université peut se vanter d'avoir su franchir les frontières. Elle dispense d'ailleurs tous ses cours en anglais. Ses partenariats avec le Royaume-Uni et l'Australie notamment, lui permettent de proposer les mêmes diplômes que les plus brillantes Universités du monde. Un moyen efficace d'attirer les nouveaux étudiants à l'affût d'un diplôme prestigieux à moindre coût !

Bien sûr, en tant qu'université privée, l'inscription à HELP est bien plus chère que chez ses concurrentes publiques. Mais ces dernières appliquent un système de quotas. "Dans le public, 70 % des étudiants doivent appartenir à l'ethnie malaise", précise le Dr Khong. Les universités publiques ferment ainsi leurs portes à de nombreux étudiants contraints alors de se tourner vers l'enseignement privé. Dans cette catégorie, l'Université HELP propose les prix les plus attractifs dans un souci de viser le plus large public possible.

 

Des étudiants enthousiastes
En dehors de son coût attractif, "l'Université est surtout très réputée pour la qualité de ses cours et notamment pour son cursus de psychologie", explique Rachel, 17 ans, étudiante en ressources humaines nouvellement inscrite. Assis à quelques pas, Jonathan, 21 ans est étudiant en business. Pour lui, c'est l'acquisition du statut d'université à part entière qui a changé les choses. "Cela a permis à l'université de se forger une solide réputation. Et puis l'avantage, c'est qu'elle est bien située. C'est important".

Ce que confirment Kevin et Justin respectivement étudiants en business et en finance. Ils ont 20 ans et le sourire aux lèvres. "C'est vrai que la fac est bien située et qu'elle est deux fois moins chère que certaines autres". Une estimation ? Rires. "Oh c'est difficile à dire, on ne sait pas vraiment".

Dans le bureau pour les étudiants étrangers, Aznaya bataille avec l'administration. "C'est compliqué, il y a beaucoup de procédures", dit-elle en récupérant son passeport et en le fourrant dans son sac. Cette Philippine de 23 ans a quitté son pays en 2001 pour suivre à Kuala Lumpur sa mère qui travaille à l'ambassade. "Il n'y a pas d'association d'étudiants étrangers, dit-elle. Et en fait, je crois que je suis la seule étudiante philippine de la fac". Le temps d'une photo devant le majestueux escalier et elle s'éclipse.

"C'est une super Université et c'est le bon choix à faire de pouvoir suivre un programme d'enseignement à l'étranger", explique Anan, 21 ans, originaire des Maldives et étudiante en droit. "So far so good", conclut-elle. Son amie lui glisse quelque chose à l'oreille. "Il faut qu'on y aille". Nous aussi.

 

Ainsi, si les prix pratiqués par certaines universités privées sont prohibitifs, l'Université HELP s'attache à pouvoir rester accessible au plus grand nombre. De plus, son engagement pour les causes humanitaires lui permet de véhiculer une bonne image. Alors que se cache derrière cette philosophie ? Véritable philanthropie ou plan marketing affûté ? Peut-être bien les deux.

 

Photos et Texte de Antoine Mariaux (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) Vendredi 11 mai 2012

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Publié le 11 mai 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

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