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LANGKAWI – Patrick, un pâtissier installé sous les cocotiers

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 18 mars 2013, mis à jour le 18 mars 2013

Entre atolls, soleil et farniente sur la plage, Langkawi séduit très vite les touristes de passage qui s'y verraient parfois bien vivre. Alors que cette idée reste pour beaucoup un rêve, Patrick, pâtissier de formation, en a fait sa réalité. A La Chocolatine, il accueille aujourd'hui chaleureusement ceux qui veulent faire reposer leurs coups de soleil à l'ombre d'une terrasse sympathique tout en grignotant une douceur française.

Un pâtissier chevronné, habitué aux tropiques
Patrick, le patron de la Chocolatine, connaît bien son affaire. Il travaille depuis plus de trente ans en tant que pâtissier et a ouvert sa propre boulangerie-pâtisserie pour la première fois il y a vingt-cinq ans à Saint Martin aux Antilles. Originaire de l'Essonne, le patron s'est depuis longtemps habitué à la vie dans les îles. "Je suis parti à Saint Martin parce que mon oncle vivait là-bas, et qu'il organisait des concerts de rock aux Antilles. On a vu passer Patrick Juvet, Lagoya? Quand il m'a dit qu'il pensait sentir un bon filon pour la pâtisserie, je me suis lancé". Après vingt-cinq ans  au soleil, la situation aux Antilles devient peu propice aux affaires et Patrick se met à chercher un autre havre de paix où faire prospérer ses viennoiseries. "Avec la crise américaine en 2007 et 2008, le tourisme américain dans les îles a pris un coup dur, et Le Colibri (boulangerie à Saint Martin) aussi. En plus, aux Antilles, la vie est chère, ça reste très franco-français, on continue à payer des taxes? Mon associé malais m'a annoncé qu'il souhaitait retourner vivre en Malaisie ; je l'ai donc suivi".   

Un certain temps d'adaptation


En 2009, le pâtissier s'installe donc à Pantai Tengah. Les premiers mois n'ont pas été faciles, car il a fallu former un nouvel assistant. "J'ai mis du temps à trouver mon assistant actuel. Quand je l'ai engagé, il n'avait aucune expérience. Depuis, je lui ai tout appris, et il a fallu qu'il s'ajuste à mes critères, mes horaires. De mon côté, j'ai dû m'ajuster aux réglementations malaisiennes. Les pinceaux utilisés pour les glaçages ou les brosses à farine sont en soie, et non plus en poils de sanglier. J'ai dû faire ma place sur l'île, ce qui a été assez dur au début. A un moment, j'ai pensé à tout laisser tomber, mais je suis quelqu'un de têtu. Finalement, je n'ai aujourd'hui aucun regret". En revanche, il n'a pas pu se résigner à traduire la vitrine des viennoiseries et pâtisseries, qui arborent comme aux jours  d'antan les noms des douceurs en français sur de petites ardoises rectangulaires. "Après tout, ce sont des spécialités françaises, ça ne peut pas se traduire !".

Patrick a également dû s'adapter au climat des îles, qui fournit un obstacle supplémentaire pour la bon rendu des produits. Les conditions de transport et de conservation des ingrédients, la plupart importés, sont extrêmement importantes dans l'élaboration d'un pain ou d'une pâtisserie. "La plupart de mes produits sont importés depuis la France. Je travaille avec du vrai beurre français, de la farine française, de la levure française. Il est impensable pour moi de travailler avec de la margarine ou de l'huile végétale, comme certains le font. La qualité du produit vient de l'expérience mais aussi des ingrédients", explique-t-il. Avec cette exigence de qualité, Patrick nous prouve que ce n'est pas parce qu'on est à l'autre bout du monde que l'on ne peut pas retrouver le plaisir de croquer dans une bonne baguette.

Plutôt fier de son succès, Patrick songe même aujourd'hui à s'agrandir et ouvrir une deuxième boulangerie-salon de thé à Pantai Cenang, dans la ville voisine. Si tout va bien, il prendra sa retraite d'ici trois ans, pour voyager, découvrir et rencontrer des gens. Mais les projets ne s'arrêteront cependant pas là : son maître d'apprentissage lui ayant communiqué la passion du métier, le pâtissier aimerait plus tard à son tour transmettre son savoir et enseigner aux plus jeunes les méthodes de sa profession.

Aujourd'hui, la Chocolatine est recommandée par le Lonely Planet, le guide du Routard et est même classée 4e sur Trip Advisor. Autant dire que le patron peut être fier de sa montée fulgurante, qui promet encore quelques belles années à venir, pour le plus grand plaisir des papilles des clients ! 

Noëmie Sor (http://www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur) Lundi 18 Mars 2013

Infos utiles :

La Chocolatine
N°3 Jalan Teluk Baru
Pantai Tengah
Langkawi, Malaisie
Tel : 04 955 8891

 

 

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Publié le 18 mars 2013, mis à jour le 18 mars 2013

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