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FRANCOPHONE DE MALAISIE - Du LFKL à Miss Monde Malaisie

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 13 juin 2016, mis à jour le 14 juin 2016

Tatiana Kumar, tout juste 18 ans, est née en Malaisie d'une maman Française et d'un papa Malaisien Indien. Comme beaucoup de jeunes de son âge, elle s'apprête à passer le Baccalauréat au Lycée Français de Kuala Lumpur Henri Fauconnier. Majorité française fraîchement acquise, dilemme de l'orientation, série d'épreuves dès le mois de juin, l'année du chamboulement s'est bel et bien amorcée. C'est au milieu de tous ces événements qui peu à peu poussent chaque adolescent vers le monde adulte, que va débuter pour cette jeune fille, une aventure très particulière. Petite, Tatiana baignait déjà dans l'univers du mannequinat. Séances de photos-shoot et castings, un simple jeu pour cette dernière qui n'aurait jamais imaginé concourir un jour, à la finale d'une sélection nationale pour représenter la Malaisie, lors de la compétition Miss Monde 2016.

(Crédit photo : Raisa Nor Azzam)

Petite fille ?model?

Des cheveux bruns, une silhouette fine et élancée, un regard déterminé, du haut de ses 1m76, la jolie Tatiana a très vite suscité l'intérêt des agences de mannequinat. Dès son plus jeune âge, sous l'impulsion de sa maman, la fillette fait ses premières apparitions dans le monde de la publicité, tandis qu'à 13 ans et alors que son physique lui donnait l'air d'en avoir 15 ou 16, l'adolescente réalise ses premières photos pour un magazine. ?Pour moi le mannequinat est comme un jeu. Je ne me suis jamais dit que je ferai ça toute ma vie. C'est quelque chose que je fais à côté, histoire de gagner un peu de sous, et d'avoir un peu plus confiance en moi?. De cette époque, Tatiana n'a rien laissé s'effacer et conserve même de très bons souvenirs. ?J'avais 12 ans lorsque j'ai posé pour une publicité Mc Do. Je m'en rappelle très bien?, raconte-t-elle, le sourire déjà aux lèvres, ?il fallait que la photo soit parfaite. Du coup on m'a donné beaucoup de burgers, encore et encore. Je pense que j'en ai mangé au moins 10 ce jour là ! À la fin, je n'en pouvais plus !? s'exclame-t-elle en riant. Des anecdotes sur cette activité extra-scolaire peu commune, Tatiana en possède à foison, ?mon plus gros photos-shoot, c'était quand j'avais 9 ans. J'étais partie à Bangkok faire une séance photos pour des bouteilles de shampoing. Après ça, j'avais ma tête sur tous les shampoings de la marque qui étaient destinés à être vendus dans des pays comme l'Inde ou le Pakistan. Quand ma mère est allée en Inde, elle a rapporté au moins... je ne sais pas... 10 bouteilles !?. Il s'agissait du premier voyage que Tatiana effectuait dans le cadre du mannequinat. Le premier, mais aussi le seul jusqu'à présent, car tous ces castings obligent l'étudiante à jongler avec son agenda scolaire, et pour Tatiana, l'obtention de son bac reste une priorité absolue. Elle a ainsi récemment refusé une opportunité à Singapour et décidé sous les directives de sa mère, de suspendre le mannequinat durant son année de Terminale. 

Un papa coach 

L'un des plus grands fans de Tatiana, est incontestablement son papa. Ce dernier a toujours souhaité voir sa fille poursuivre photos et publicités. C'est d'ailleurs en grande partie sous son élan que Tatiana s'est lancée dans la compétition, non sans une certaine appréhension. Loin d'avoir provoqué cette participation, c'est en fait le concours qui est allé à sa rencontre. Un jour, Tatiana reçoit un message sur Facebook. L'émettrice n'est autre que Miss Malaysia 2015, qui recherche des jeunes filles pour prendre sa couronne. Un peu perplexe, se demandant comment cette miss l'avait trouvé, en quoi consistait exactement ce qu'on lui proposait et surtout, s'il elle voulait s'engager dans ce projet qu'elle n'avait pas une seule seconde envisagé, Tatiana finit par en discuter avec sa mère. La jeune fille envoie alors des photos à l'organisatrice de l'événement, mais voilà qu'on lui annonce qu'elle va devoir manquer l'école. Annonce qui aura rapidement fait de la décourager, ne souhaitant absolument pas négliger son examen de fin d'année. Encore fallait-il expliquer à son père, qu'elle ne voulait plus participer. La jeune fille de 18 ans demande donc à l'organisatrice de prendre contact avec lui. Au bout du fil, son plus fidèle supporter lance un enthousiaste ?oui?. C'est sur ces paroles que tout a commencé. 

(Crédit photo : Raisa Nor Azzam)

De Miss Malaysia à Miss Monde

En réalité, Miss Monde n'est que la deuxième partie d'une première sélection nationale. Avant l'ultime étape, Tatiana va d'abord devoir affronter les 19 autres finalistes malaisiennes âgées de 17 à 25 ans, toutes prétendantes au titre très convoité de Miss Malaysia. L'élection aura lieu le 27 août. Si elle gagne, elle prendra alors part au mois de novembre, au célèbre concours de beauté international. Aussi lui faudra-t-il se défendre au travers d'une série de défis. Elle sera entre autre jugée sur une épreuve de talent, un défilé en bikini, diverses questions, et un autre défilé en robe de soirée. Les candidates se verront ensuite départagées par un jury, mais aussi par le public qui peut dès à présent et jusqu'au 25 août, voter en ligne via Facebook, afin de désigner qui des participantes deviendra la prochaine miss réseaux sociaux. 

Tatiana n'a jamais véritablement respecté de régime alimentaire. Gourmande, elle ne s'est au contraire jamais privée de manger. Pour le concours, la jeune fille a toutefois dû se mettre de manière intensive à la gym. Son programme de préparation consiste le week-end à faire autant de sport que possible, travailler sur sa démarche, sa façon de s'asseoir, regarder des vidéos pour apprendre à se présenter et aller courir avec l'entraîneur que son père lui a trouvé. Si pour l'instant dégager du temps pour la compétition s'avère compliqué, une fois les épreuves du bac passées, Tatiana aura deux mois pour s'y consacrer pleinement, quitte à faire une croix sur ses annuelles vacances d'été en France. Du reste, la jolie brune a déjà son petit club de supporters.  Après les deux jours de pré-sélection, des photos de la jeunes fille ont inondé la toile à la grande surprise de celle-ci. Les messages d'encouragements ont commencé à pleuvoir, accompagnés inévitablement de quelques critiques. ?Je ne comprenais pas ce qui était en tain de se passer. C'était la première semaine, maintenant ça s'est calmé?, explique t-elle. Au lycée, l'information a également fini presque aussi rapidement à circuler. ?Lorsque sur Facebook on m'a annoncé que je serai finaliste, je ne voulais pas que ça se sache à l'école. Je voulais garder ça pour moi. Le jour d'après, je suis arrivée et tout le monde m'a appelée Miss Malaysia. Même les surveillants me demandait comment ça se passait. Mes copines me taquinent toujours un peu avec ça?

Fière de mes origines  

Son charme, Tatiana le puise aussi dans son métissage. Un parfait mélange entre l'Asie et l'Occident, dont elle tire une fierté toute particulière. ?Je suis super contente d'avoir plusieurs cultures. Ça m'a permis de découvrir énormément de choses tant du côté européen, que du côté asiatique. J'arrive à comprendre la mentalité des uns et des autres. Je suis à l'école française. J'ai un papa asiatique, et une maman française. Les week-ends quand je suis avec mon père, je découvre toute la culture indienne et malaise. Lorsque je voyage en Europe avec ma mère, je peux aller dans des pays comme l'Espagne et l'Italie. Je trouve que c'est vraiment bien équilibré?. Cet équilibre idéal dont parle Tatiana, est présent jusque dans sa maîtrise des langues. Français, anglais, espagnol, mais aussi chinois et un peu de malais. Pourtant, son avenir, Tatiana ne l'imagine pour l'instant ni en France ni en Malaisie, ses deux pays de c?ur. À la rentrée prochaine, la jeune fille s'est inscrite dans une université en Australie pour suivre des études de communication de masse. Quant au mannequinat, ?l'année prochaine, je serai toute seule, il faudra que j'arrive à payer ma nourriture et m'assumer financièrement. Si je n'arrive pas à trouver un autre métier, je sais qu'il y aura toujours le mannequinat, donc je pense que je vais continuer. J'ai l'impression que pour ma mère c'est priorité Bac et que mon père, c'est priorité compétition. Pour moi c'est priorité bac, mais j'aimerais aussi réussir la compétition car si je gagne, ça m'ouvrira énormément de portes derrière?.

Pour l'heure, Tatiana se concentre donc sur ses examens, dont elle sera très bientôt délivrée, ce qui ne l'empêche pas pour autant de rester à l'affût de sponsors pour sa coiffure, son maquillage et ses robes, espérant secrètement être à la hauteur des autres candidates le jour de la finale. 

(Crédit photo : Raisa Nor Azzam)

(www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) mardi 14 juin 2016

Crédit photo page d'accueil : Raisa Nor Azzam

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Publié le 13 juin 2016, mis à jour le 14 juin 2016

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