Retour sur la résidence artistique du peintre Marc Goldstain en Malaisie
Diplômé de l’École d’arts appliqués Duperré, Marc Goldstain est l’auteur d’une nouvelle exposition à l’Alliance Française de Kuala Lumpur. Inaugurée dans le cadre de la célébration de la Francophonie le 18 mars dernier, l’exposition Une Alliance verte – Tales of Concrete Jungles & Inner gardens / Une Alliance verte – Récits de Jungles de bétons et de jardins intérieurs sera présentée jusqu’au 20 mai prochain à Kuala Lumpur.
Elle représente une synthèse du travail de l’artiste. Elle s’inscrit à la fois dans une dynamique de renouvellement et dans une continuité, dans la mesure où les œuvres renvoient directement à une évolution assumée par l’artiste :
- une série de peintures empreintes d’un « réalisme sensible », basée sur des photographies ou réalisée sur le motif à la manière des impressionnistes ;
- une série rendant compte d’un processus de libération, initiée plus récemment et directement issue de la pratique psycho corporelle de la « méditation perceptive » que l’artiste explore depuis une trentaine d’années.
Les « jardins intérieurs » de l’artiste sont le moteur de l’inspiration. Mais dans le 1er corpus, cette inspiration reste fidèle à la vision rétinienne de Goldstain. Alors que dans le 2ème, les couleurs comme le geste de l’artiste sont libérés, ils jaillissent spontanément et ne sont plus une représentation fidèle de la réalité.
Si le quotidien continue à nourrir son travail, l’artiste laisse apparaître au fur et à mesure que l’œuvre prend forme des éléments renvoyant à des thèmes mythologiques ou imaginaires.
La vie à Paris, dans sa banlieue et la province française constituent le substrat du travail de l’artiste, mais les sensations et expériences sensorielles glanées au fil de ses résidences en Amérique Latine et en Asie sont venues enrichir cette base. La densité de la couleur dans ses œuvres récentes est ainsi à mettre en lien avec l’intensité des expériences vécues par le peintre et avec son ressenti dans des villes loin de l’hexagone.
C’est en cela que l’appui des Alliances Françaises a été essentiel : au Brésil d’abord (à Belo Horizonte puis à Brasilia), en Chine (à Shanghai, Wuhan et Tianjin) et, finalement, en Malaisie (à Kuala Lumpur).
Notons que l’invitation de Marc Goldstain par l’Alliance Française de Kuala Lumpur s’est orientée autour de deux directions :
- une exposition visant à réunir des œuvres d’hier et d’aujourd’hui, de France et de Malaisie (5 des 29 œuvres qui habitent actuellement l’espace de l’Alliance ont été réalisées in situ en mars dernier)
Fleurs de Petronas - Marc Goldstain – gouache sur papier – 30 x 40 cm - 2023
- un projet d’éducation artistique, mené avec le jeune public de l’AFKL, qui représente environ 25% de l’ensemble des inscriptions en cours internes. Ce travail, dans un pays où le système éducatif public n’est guère enclin à laisser sa place à ce type de projets, est lui-même en lien avec une autre dimension phare du projet d’établissement de l’AF de Kuala Lumpur : « Une Alliance verte », centré sur les enjeux du réchauffement climatique.
Pendant près d’un mois, l’artiste a encadré des ateliers en français destinés à des enfants et des adolescents âgés de 4 à 15 ans. Ces ateliers ont abouti à la réalisation d’une œuvre collective inspirée de la biodiversité malaisienne : « La fresque des enfants de l’Alliance Française de Kuala Lumpur ».
Les élèves ont été tout particulièrement réactifs au temps de méditation préalablement prévu par l’artiste – toujours en français - en préambule au travail créatif.
Ces moments de découverte (la fluidité du tracé du pinceau sur la feuille, l’expressivité de la couleur,…) serviront peut-être de détonateurs à des vocations de jeunes artistes en herbe. Dans tous les cas, ces (souvent) premières expériences à la peinture, bercées par la musicalité de notre belle langue française, constitueront très probablement pour bon nombre d’entre eux l’un de ces souvenirs clés que l’on se remémore à l’âge adulte.
N'est-il pas bon et constructif d’insuffler des pauses dans notre quotidien frénétiquement bouillonnant ? A tant courir en quête d’une perpétuelle nouveauté, n’en oublie-t-on pas que pour bien (perce)voir, mieux sentir, mieux réfléchir, il peut être utile de s’affranchir des incessantes exigences de vitesse et d’immédiateté, de prendre son/du temps ?
C’est aussi tout l’intérêt des résidences artistiques portées – quand elles le peuvent et entre mille autres activités - par les Alliances Françaises, de par le monde.
Mais la Francophonie à l’AFKL en 2023, c´était aussi ça !
ARTS VISUELS
L’invasion des tentacules : une incroyable aventure de Jack Cave : une autre exposition, résultat d’un processus créatif de plusieurs semaines en mots et sur les murs, révélée au public malaisien dans le cadre d’un « finissage ».
INSTALLATION
Rencontre entre la tradition du Wayang Kulit (théâtre d’ombre du sud-est asiatique) et les nouvelles technologies : une sortie de résidence de presque 1 mois en Malaisie des artistes Pascal Marquilly, Rodolphe Collange et Jean-Marc Delannoy.
Installation à l’AFKL – avril/mars 2023
Résidence en Malaisie de Pascal Marquilly - « Rencontre entre la tradition du Wayang Kulit et les nouvelles technologies »
CINÉMA
Papicha, de Mounia Meddour, pour rappeler l’importance des droits des femmes partout dans le monde, encore et toujours.
África mía, de Richard Minier avec Édouard Salier et Boncana Maïga.
Cléo de 5 à 7, d’Agnès Varda. Le film a servi de support à une exposition d’affiches proposant un voyage à travers l’histoire du cinéma français.
WEBRADIO
De nouveaux épisodes/interviews de francophones en Malaisie pour « My French Web Radio, la radio des Alliances Françaises de Malaisie ».
POÉSIE
Un concours « Avril des poètes » proposée aux étudiants et usagers de la médiathèque (de tout âge).