Le Malaisien Jimmy Choo a indéniablement laissé sa trace dans l'histoire de la mode. Aujourd'hui, Madonna, Natalie Imrbuglia, Katie Holmes ou même Michelle Obama courent après ses chaussures. Le créateur n'a rien à envier aux plus grands !
De simple cordonnier à créateur de luxe
C'est en observant le cordonnier au travail que l'on en devient un. Jimmy Choo a retenu la leçon. Né en 1961 à Penang, le petit Jimmy apprend dès son plus jeune âge le métier auprès de son père. Ce dernier voulait que son fils suive ses traces et reprenne le business familial. A 11 ans, Choo réalise sa première paire de chaussures. "Au départ, mon père ne m'autorisait pas à fabriquer. Il disait "Assieds-toi, et observe. Assieds-toi, et regarde".J'ai fait cela durant des mois et des mois". Son talent dans la création de chaussures permet à Choo d'étudier en Angleterre au début des années 1980 au Cordwainers Technical College, aujourd'hui le London College of Fashion.
Sur le chemin du succès
La carrière de Choo démarre petit à petit. Il décide de résider en Angleterre à Hackney où il ouvre son premier magasin en 1986, dans un des bâtiments d'un ancien hôpital. Sa réputation ne met pas longtemps à s'étendre. Après deux ans, le magazine Vogue fait déjà apparaître quelques-unes de ses chaussures. De manière fulgurante, Choo devient l'icône des dames, en particulier d'une certaine Princesse Diana, qui affiche les créations du jeune cordonnier partout à toutes ses apparitions.
Toutefois, c'est la relation que le créateur entretient avec Vogue qui permet à sa carrière de décoller. Malgré sa popularité, le magasin de Choo reste une humble structure, où le jeune homme travaille au rythme d'une vingtaine de paires de chaussures par semaine. Tamara Yeardye Mellon, accessoiriste chez Vogue, pressent le talent du créateur et envisage pour ce dernier un avenir brillant. Choo accepte alors la proposition de sa collègue et les deux associés lancent une ligne de chaussures prêtes-à-porter, tout en gardant l'idée d'une marque de grand standing. Heureusement, le Malaisien n'a plus à fabriquer chaque paire de chaussures lui-même. La première boutique des deux associés ouvre à Londres et fabrique les chaussures en Italie. A la fin des années 1990, Jimmy Choo peut être fier de compter des magasins à Los Angeles et New York, ainsi qu'une jolie brochette d'admiratrices parmi les actrices hollywoodiennes, comme Julia Roberts ou Renee Zellweger.
Retour aux sources
Dans les années 2000, le nom de Choo est connu partout dans le monde de la mode et devient une marque internationale. La marque se diversifie et offre des sacs à main, des lunettes de soleil et d'autres accessoires de mode. Toutefois, le créateur ne se trouve pas à l'aise avec ce système de fabrication quasi industriel, et se sent nostalgique à la pensée de ses jeunes années, lorsque la fabrication de chaussures nécessitait c?ur et savoir-faire. En 2001, Choo vend la moitié de son entreprise à Robert Bensoussan, directeur de Equinox Luxury Holdings, pour la somme de 30 millions de dollars. Aujourd'hui, Jimmy Choo travaille dans une des premières boutiques qu'il a ouvertes à Londres, et qui sert également de QG pour sa ligne de couture. C'est là que le créateur fabrique un nombre réduit et chaussures chaque semaine, et c'est là aussi qu'il forme un groupe sélectionné d'étudiants à l'art de la cordonnerie de luxe. Pour le Malaisien, la transmission de son savoir est une priorité. Ces dernières années, il a joué le rôle d'ambassadeur pour le département de Footwear Education au London College of Fashion et a obtenu la récompense d'officier de l'Ordre de l'Empire britannique par la Reine Elizabeth II. Malgré son attrait pour le monde de la mode en occident, Jimmy Choo revient toujours six fois par an en Malaisie. "Bien que j'aie vécu en Grande-Bretagne, la Malaisie reste mon pays. [?] C'est un endroit spectaculaire qui peut tant offrir", commente-t-il en tant qu'Ambassadeur du Tourisme en Malaisie.
Jimmy Choo reste un homme d'affaires occupé, et lance régulièrement de nouveaux produits. Le dernier en date est son deuxième parfum, "FLASH". "J'ai créé FLASH pour la femme Jimmy Choo, urbaine et sûre d'elle : elle est sexy, rebelle et sophistiquée à la fois. J'ai imaginé le bruit de ses talons qui claquent sur l'asphalte des rues de New York, Londres et Paris", explique Christine Nagel, le parfumeur de Jimmy Choo. Disponible en France dès le 1er février 2013, le parfum ne pourra envoûter les sens des Malaisiens qu'à partir du mois de mars.
Cet homme parti de rien dans une province de Malaisie a rapidement trouvé sa voie dans la confection de produits de luxe, et est aujourd'hui adulé par de nombreuses admiratrices. Bien installé avec sa femme et sa fille à Londres, bien dans sa peau et dans son métier, on peut dire qu'à 51 ans, le créateur a trouvé chaussure à son pied !
Noémie Sor (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) Vendredi 7 Février 2013