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LECTURE - Un rajah blanc à Bornéo: la fabuleuse histoire de James Brooke

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

Besoin d'une idée de lecture sur la Malaisie ?  Plongez-vous dans « Un rajah blanc à Bornéo, la vie de Sir James Brooke » ! Nigel Barley, anthropologue et ex-conservateur au British Museum revient sur la vie passionnante de James Brooke, aventurier du XIXème siècle.

James Brooke, le rajah du Sarawak (credits: Flickr)

 

Des rêves de grandeur?

Jeune aventurier, mais également homosexuel désireux de quitter la rigidité de la société anglaise du début du XIXème siècle, James Brooke s'engage d'abord dans la Compagnie des Indes Orientales. Mais rapidement, cette entreprise ne correspond plus à ses envies d'ailleurs (il a pour modèle Raffles, celui qui contribua tant à donner à Singapour sa puissance actuelle). Il veut voir plus loin, plus grand, et décide de s'établir en son nom propre sur l'île de Bornéo dans la région du Sarawak.

Dès 1939, l'Anglais parvient à se faire nommer ?Rajah?, l'appellation pour les seigneurs d'une région qui appartient alors au Bruneï. Par ce titre, il établit une dynastie qui durera jusqu'en 1946. L'aventurier construit ainsi une société où Chinois, Dayaks (les fameux coupeurs de tête), Malais et musulmans arrivent à vivre dans une certaine communion sur une base communautariste à l'anglaise.

 

La question d'un lointain désirable, une utopie ?

James Brooke n'aura jamais été aussi heureux que sur l'île de Bornéo. Jeune, il fait partie de ces gens qui veulent aller explorer le monde comme les Kessel, Loti et autres Malraux. Pourtant, il finira sa vie seul, au fin fond du Devonshire dans un cottage anglais. Lui qui toute sa vie a voulu croire en ce lointain désirable, cet autre lieu de tous les possibles, a compris avec l'âge que c'était une utopie à proprement parler.

Il explique ainsi dans ses mémoires : ?Apparemment, l'imagination est attirée par tout ce qui est éloigné. Vu de loin, tout paraît enchanteur ? l'écart temporel atténue les crimes et les erreurs des morts ? et l'espérance elle-même n'est réelle que lorsqu'on la contemple à une certaine distance. Bref, la distance est un grand principe encore inexploré.?

 

L'histoire de ce rajah blanc de Bornéo rappelle la prose du rappeur blanc du Calvados, Orelsan, qui explique dans sa chanson « La Terre est ronde » :

?Au fond j'crois qu'la terre est ronde,

Pour une seule bonne raison?

Après avoir fait l'tour du monde,

Tout c'qu'on veut c'est être à la maison.

Tu peux courir à l'infini,

Et à la poursuite du bonheur la terre est ronde autant l'attendre ici.?

 

La vie de James Brooke est finalement l'histoire de cet homme qui est allé voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Il ne l'a pas trouvée plus verte mais différente et a planté ses graines en respectant le sol et sans couper les racines existantes.

 

Le livre : Un rajah blanc à Bornéo: La vie de Sir James Brooke, de Nigel Barley, Petite bibliothèque Payot, 320 pages, 2009.

Plus d'informations.


Renaud Voisin (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) mercredi 11 avril 2012


logofbkl
Publié le 11 avril 2012, mis à jour le 5 janvier 2018
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