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BORNEO – Comment voir des éléphants en Malaisie ?

Écrit par Lepetitjournal Kuala Lumpur
Publié le 31 juillet 2012, mis à jour le 20 novembre 2012

Le Kinabatangan est le plus long fleuve de Malaisie : 560 km ! Les orangs outans, singes nasiques et calaos ne sont pas les seuls à profiter de la douceur de vivre du confluent boueux. La population d'éléphants pygmées de Bornéo qui vit sur les bords du Kinabatangan est petite mais unique. Suivez lepetitjournal.com dans sa pirogue à leur rencontre !


Des éléphants à Bornéo

Comment reconnaître ce drôle d'animal ? Il s'agit en réalité du plus petit éléphant d'Asie. Comparé aux pachydermes d'Afrique, le mammifère ferait presque figure d'éléphanteau. L'éléphant pygmée de Bornéo est petit certes mais ce n'est pas là sa seule spécificité.  Des analyses ADN ont en effet montré que ces éléphants  constituent une espèce indigène et génétiquement distincte d'éléphants d'Asie. Pour WWF Malaisie, les pachydermes de Bornéo présentent bien des différences. "Ils sont dociles et de tempérament calme comparés aux autres éléphants d'Asie" indique Tengku Zainal Adlin, vice-président de WWF Malaisie. A l'écouter, on aurait presque envie d'en adopter un.

 

Controverse scientifique sur l'origine des éléphants pygmées
L'origine des éléphants de Bornéo reste un mystère? Une théorie suggère qu'ils seraient les descendants d'éléphants domestiqués offerts au Sultan de Sulu par la Compagnie anglaise des Indes orientales au 17e siècle. Toutefois, une seconde théorie soutient qu'ils ne proviendraient pas de Bornéo, mais de Sumatra. Des troupeaux auraient traversé au moyen d'un pont de terres marécageuses. Le niveau des mers s'est en effet abaissé pendant la période glaciaire. Ces pachydermes voyageurs auraient été piégés sur l'île à mesure que l'eau remontait coupant la liaison avec Sumatra.

Le débat sur leur origine a poussé les scientifiques à se demander si les éléphants de Bornéo formeraient une sous-espèce génétiquement distincte. Avec la permission de l'Etat du Sabah, WWF et S.O.S Rhino ont alors collecté des bouses d'éléphants dans différentes zones du Sabah afin d'effectuer des analyses ADN. Leurs observations montrent que les éléphants de Bornéo ont été isolés de leurs cousins du continent asiatique et de Sumatra, 300.000 ans auparavant. Ils sont alors devenus plus petits avec de grandes oreilles, une queue plus longue, et des défenses moins courbées. L'histoire évolutive des éléphants de Bornéo justifie ainsi leur reconnaissance comme unité évolutive séparée. L'analyse a aussi infirmé la théorie de l'introduction au 17e siècle.

 

Ou apercevoir les éléphants ?


Parceque l'Asie du Sud-Est a perdu bon nombre de ses éléphants, ceux de Bornéo sont considérés comme la population la plus importante de la région. Pourtant, on estime à moins de 1500, le nombre d'animaux dans l'Etat de Sabah. Les rencontrer dans les basses terres et les vallées est donc une chance, sinon un luxe. La joyeuse bande est menacée car ces animaux ont des besoins très spécifiques : de grands espaces pour se nourrir et une population suffisamment nombreuse pour se reproduire. La transformation de plus en plus fulgurante de leur habitat naturel en champs de palmiers à huile n'est pas pour arranger leurs affaires ! La disparition des forêts a également amené les éléphants à être davantage en contact avec les humains, augmentant ainsi le nombre de conflits. La renommée du Kinabatangan comme lieu unique où apercevoir la faune tropicale qui compte le fameux éléphant pygmée est plein d'ironie. C'est en réalité l'avancée des cultures humaines qui pousse les populations animales à se regrouper près du fleuve où des touristes les attendent là un appareil photo à la main.

 

Une rencontre au fil de l'eau
Néanmoins, les safaris sur la rivière du Kinabatangan ont un goût d'exceptionnel, qui n'a rien à envier à ce genre d'activité en Afrique. Imaginez  le marron de la rivière, le vert de la forêt tropicale (qui semble intacte), le rose des nénuphars et le bleu du ciel. Autour de vous, toute la jungle semble s'être donnée rendez-vous pour saluer le passage de votre embarcation : calao, héron, macaque, crocodile, singe nasique, orang-outan?

Lepetitjournal.com recommande au moins une nuit sur place. D'abord, parce qu'atteindre un "jungle camp" prend bien trois heures depuis Sandakan. Ensuite, parce qu'apercevoir des animaux est une affaire de patience. N'espérez pas rencontrer chaque espèce en une unique croisière de deux heures ! Les touristes qui auront pu faire de la pirogue à moteur avec des éléphants nageant autour d'eux, auront en général multiplié les heures sur l'eau et les croisières. Face aux touristes, les gros pachydermes s'épanouissent dans les endroits reculés le long de la rivière et les guides doivent se donner le mot pour les retrouver. En réalité, la majorité des intrépides vacanciers auront fait le voyage de loin sans réussir à apercevoir les fameux éléphants et devront "se contenter" de la magnifique faune et flore aux alentours.

Sachez que le jeu en vaut la chandelle ! Observer des éléphants se baignant à quelques mètres de votre pirogue est un privilège rare qui vaut bien toutes les heures en bateau du monde. D'autant que la paisible ballade est des plus agréables et qu'il est difficile de savoir combien de temps cette espèce en voie d'extinction sera encore visible. Restez cependant sur vos gardes ! Il n'y a qu'à voir les arbres tomber sur leur passage et la place nette qu'ils laissent après pour comprendre que petits éléphants ou pas, nous sommes en présence d'un des plus imposants animaux de la jungle.

Le soir venu, la nuit dans un "jungle camp" reste une expérience unique. L'ambiance détendue ressemble à votre enfance de scout et vous écoutez avec passion les anecdotes rocambolesques des guides. Les logements sont en général peu luxueux mais  le côté rustique est compensé par la joie de se réveiller avec un tapir en dessous ou un orang-outan au-dessus de votre bungalow.  Un supplément vous permet encore de profiter d'une croisière de nuit. Armé d'une seule lampe de torche, vous pouvez apercevoir crocodiles, chouettes et serpents venimeux. Frisson garanti !

Le matin, Il est possible aux premières heures du jour de prendre un bateau pour visiter mangrove et nénuphars ou encore vous baladez à pied dans la jungle. Attention, pour cette dernière activité, à disposer de solides chaussures et être suffisamment couverts contre sangsues et serpents ! Une fois, la balade terminée, vous laverez sans doute avec précaution vos souliers dans l'eau maintenant que vous y avez vu des crocodiles. Décidément, le Kinabatangan vous réserve plus d'une aventure et vous vous en souviendrez longtemps, avec ou sans mémoire d'éléphant !


Photos et texte de Marion Le Texier  (www.lepetitjournal.com/kuala-lumpur.html) Mardi 31 juillet 2012

 

Des "jungle camps" :

Les prix varient selon le nombre de jours sur place, les croisières et la qualité de la location

Kinabatangan Jungle Camp (Bilik) : 2jours/1nuit = 400 RM. Ambiance chaleureuse dans camp où les guides ont à c?ur de vous faire découvrir le meilleur de la jungle. Des animaux se promènent régulièrement dans ce lieu à l'écart des autres camps. Robert est le spécialiste dans l'endroit. Sa femme tient l'enchanteur Labuk B&B à Sepilok. De quoi faire une pierre, deux coups ?

http://www.kinabatangan-jungle-camp.com/

Nature Lodge Kinabatangan (Bilik): L'une des meilleures adresses pour les backpackers en quête de nature. A partir de 300 RM, le séjour de 2 nuits et 3 jours comprenant les repas, trois croisières et trois treks.

http://www.naturelodgekinabatangan.com/index.php

 

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Publié le 31 juillet 2012, mis à jour le 20 novembre 2012

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