Édition internationale

En Afrique du Sud, les autorités régulent l’activité des sociétés de sécurité privées

Elles sont omniprésentes. Les caméras de surveillance ont été installées dans de nombreux quartiers pour lutter contre l’insécurité. Elles sont partout. Les patrouilles d’agents de sécurité privées, armés et en uniforme, circulent dans les rues et sont prêtes à intervenir à la moindre alerte. Les autorités cherchent à réglementer les modalités de fonctionnement des sociétés de sécurité.

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Écrit par Philippe Petit
Publié le 28 avril 2025, mis à jour le 30 avril 2025

A Johannesburg, en Afrique du Sud, l’usage caméras de télévision en circuit fermé va être réglementé.

Le conseil municipal de Johannesburg (CoJ) a récemment publié un arrêté relatif aux caméras de surveillance en circuit fermé.

Celles qui scrutent en permanence les voies et lieux publics. On les voit fixées par grappes aux intersections.

 

Johannesburg: caméras aux carrefours

 

Dans certains quartiers hautement sécurisés, elles ont fleuri aux carrefours, dans les rues, et filment largement l’espace public. Ce qui est considéré comme une atteinte aux droits à la vie privée des personnes par les autorités est jugé nécessaire pour diminuer la criminalité et lutter contre la délinquance par les sociétés privées de sécurité.

Les caméras qui sont installées dans des propriétés privées mais dont l’objectif couvre les zones publiques sont également visées par le projet d’arrêté.

Pour la municipalité, ce nouveau règlement vise à promouvoir et encadrer l’utilisation légale et constitutionnelle des caméras de surveillance en circuit fermé, et à préserver les droits à la vie privée des personnes, la liberté de circulation et le bien-être dans la cité.

Les questions soulevées par l’installation et le fonctionnement de ces caméras sont nombreuses :

  • Quel est leur usage réel ?
  • Qui a accès aux images ?
  • Combien de temps les enregistrements sont-ils gardés ?
  • Comment sont traitées les images des propriétés privées enregistrées par les caméras installées dans le domaine public ?
  • Les administrations ont-elles toutes accès aux enregistrements ? Avec quel mandat, et dans quelles limites ?

 

Caméras aux carrefours à Johannesburg

 

Que va changer la nouvelle réglementation ?

Pour installer des caméras de surveillance sur le domaine public, une autorisation devra être demandée. Une pré-évaluation sera faite sur la base des documents fournis. Seules les installations ayant obtenu une réponse positive pourront être mises en place dans les trois mois. Des frais seront perçus par la ville. Chaque caméra sera enregistrée, répertoriée avec les coordonnées de son utilisateur.

Les autorisations devront être renouvelées chaque année.

Les caméras temporaires ne doivent pas être maintenues plus de 30 jours.

Les drones de surveillance sont interdits.

Les entreprises installant ou exploitant ces caméras devront être assurées, notamment pour couvrir les risques techniques causés par les installations et les risques d’actions contre l’atteinte à la vie privée.

Ces systèmes de surveillance sont actuellement très largement utilisés par les sociétés de sécurité qui affirment que cet arrêté va diminuer leur efficacité dans la prévention et la lutte contre la délinquance.

 

Un amendement au port d’armes par les agents de sécurité

Un projet de texte du ministère de la police publié le 28 mars contrarie également les responsables des entreprises de sécurité qui emploient des centaines de milliers de  personnes.

Les amendements au texte existant, le Private Security Industry Firearms Regulation Act, ont pour objet d’intensifier les contrôles sur les armes à feu :

  • En interdisant les gardes armés dans les entreprises sous investigations
  • En réduisant les possibilités de port d’armes par les gardes de sécurité dans les lieux publics
  • En imposant des tests psychologiques annuels
  • En interdisant certains types d’armes comme les taser ou de projectiles comme les balles en caoutchouc.
  • En renforçant la traçabilité des armes à feu

Les entreprises de sécurité ont, là-encore, soulevé un certain nombre d’objections sur ce projet, arguant que cela diminuerait leur efficacité dans la lutte contre la criminalité.

 

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