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STEFAN SAKOSCHEK - « Défendre les Français de l'étranger »

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 30 mai 2017

Les éditions du petitjournal.com se sont mobilisées pour aller à la rencontre des 11 candidats qui se présentent aux législatives dans la 10ème circonscription des Français établis hors de France dont l'Afrique du Sud fait partie. Interview de Stefan Sakoschek, basé à Johannesbourg et récemment investi par le Front National.


Retrouvez la liste complète de tous les candidats de la 10ème circonscription des Français de l'étranger ICI 

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Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous résumer votre parcours et nous préciser quelles ont été vos motivations pour entrer en politique ?

Stefan Sakoschek : C'est la politique qui est venue me chercher plutôt que le contraire. Je suis tout d'abord un entrepreneur. Dès mon arrivée en Afrique du Sud en 1994, j'ai travaillé avec Bureau Veritas, une des sociétés françaises implantées dans le pays. Cinq ans plus tard, j'ai décidé d'ouvrir une société de contrôle technique, et mon premier client fut Bureau Veritas !

En parallèle, je me suis impliqué dans la vie associative en tant que Président du comité de gestion du Lycée Jules Verne à deux reprises. J'ai aussi été élu trésorier puis président de la FSACCI et est occupé ces fonctions de 2006 à 2012.

J'ai vendu mon entreprise en 2014 pour créer la chambre de commerce européenne, un regroupement de toutes les chambres bilatérales européennes en Afrique du Sud. Et ce pour défendre les intérêts des entreprises européennes et les exportations en Afrique du Sud principalement dans un contexte législatif.

Je tiens à préciser que j'?uvre pour la défense des entreprises européennes, mais je ne suis pas d'accord avec le fonctionnement de Bruxelles et de la Banque centrale. Aujourd'hui, en Europe comme en Afrique Australe, les importations de produits en provenance de Chine par exemple nous font concurrence déloyale. Une des propositions du FN est de renforcer la protection de nos industries, en raffermissant le contrôle des exportations, en augmentant les droits de douanes, et en exigeant l'augmentation des standards de fabrication et de qualité des produits importés.

Aux alentours de 2006, j'ai été sollicité par Jean-Louis de Quelen, à l'époque représentant des Français de l'étranger à l'Assemblée des Français de l'Etranger, pour être candidat à ce poste, qui est maintenant celui de conseiller consulaire ? c'était ma première approche de la politique. J'ai été investi par Les Républicains jusqu'en début 2016. Dans les mois qui ont suivi ma démission, le Front National (FN) m'a approché dans le cadre des élections législatives. Je connaissais déjà personnellement Marine Le Pen de par le soutien de ma mère pour le parti il y a 20 ans. Je n'ai pas eu un intérêt immédiat mais je me suis renseigné sur le programme économique, je me suis notamment entretenu longuement avec Bernard Monot, directeur du programme économique du FN, et j'ai décidé d'accepter car cela rejoignait mes convictions en termes de fonctionnement de l'Europe et de la zone Euro. J'ai rejoint le parti fin 2016.

Etre député de la 10e circonscription, qu'est-ce-que ça représente pour vous? Quels sont vos liens avec cette circonscription et plus particulièrement l'Afrique du Sud ?

J'habite en Afrique du Sud depuis 23 ans. J'y suis tout d'abord pour des raisons professionnelles et de par mes activités je me déplace dans l'ensemble des pays de la 10e circonscription où j'ai développé un réseau personnel et professionnel, aujourd'hui j'ai un bureau de soutien dans tous les pays de la circonscription.

Je me suis lancé dans cette campagne au vu des résultats de la présidentielle au deuxième tour et des chiffres des sondages officiels (une intention de vote pour le FN de 20%, et peu d'intention de vote pour la République En Marche). La 10e circonscription est très à droite, étant constituée d'agents de l'Etat, d'individus exerçant des professions libérales et des chefs d'entreprise, donc majoritairement des personnes avec des intérêts « business ».

Quelles sont vos priorités parmi les problématiques concernant les Français vivant à l'étranger ?

Il y a, en fait, six priorités importantes dans le programme, les autres se rajouteront au fur et à mesure au cours du mandat.

? Tout d'abord la santé : on a deux poids deux mesures, avec des Français locaux qui ne bénéficient pas de la couverture sociale française et souscrivent donc à une assurance médicale privée locale, et ensuite des Français expatriés qui cotisent à la Caisse des Français de l'Etranger (CFE) et doivent avancer les frais médicaux sur place. J'aimerais obtenir une équivalence entre la CFE et les groupes hospitaliers dans la circonscription. Ce sera un des gros chantiers de mon mandat.

? La scolarité : le Ministère de l'Education nationale a un budget de 11.000 euros par élève par an pour assurer aux jeunes français la scolarité gratuite. Les enfants d'expatriés tombent sous la tutelle de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) dont le budget alloué par élève est de 1.500 euros. J'aimerais récupérer 4.500 euros de contributions supplémentaires pour l'AEFE. Avec cet apport supplémentaire, nous pourrions proposer un rabais de frais annuel ou bien une année gratuite de scolarité pour les élèves de terminale, ce qui permettrait aux parents d'économiser pour les frais des études supérieures. A terme, j'aimerai que la scolarité soit gratuite.

? La fiscalité : aujourd'hui il y a deux cas de figure, l'un où les Français résidant au sein de l'Union Européenne ne payent pas la contribution sociale généralisée (CSG) et cotisent à la CFE, et l'autre où les Français résidant hors Europe payent la CSG mais n'ont pas les avantages de CFE. Et c'est pourquoi je propose l'annulation à terme de la CSG. De plus, j'aimerais redistribuer le montant conséquent d'un milliard d'euros investi dans la protection universelle maladie (PUMA), anciennement la couverture maladie universelle (CMU), vers la scolarité et la santé des français de l'étranger.

? La protection des femmes d'expatriés : c'est le cheval de bataille de ma suppléante qui n'apparait pas sur les programmes des autres partis. Il y a 1.8 millions de français à l'étranger, dont la moitié des femmes. Ces dernières sont exposées à un tas de problèmes durant leur expatriation tels que le veuvage, des divorces dans le pays d'accueil. Pour venir en aide à ces femmes dans la difficulté ? le nombre est estimé à 100.000 dans la circonscription - , je propose de créer un comité de soutien à Paris et mettre en place une « hotline » avec un budget de 5.000 euros par femme concernée afin de contribuer aux frais de rapatriement, de réinstallation, de conseil et de scolarité par exemple.

? Entreprises françaises : étant moi-même un entrepreneur, dans la zone depuis 20 ans, je connais bien les problèmes auxquels les PME et grands groupes font face. C'est dans ce sens que je souhaite défendre les intérêts des entreprises françaises dans la zone de la circonscription.

? Sécurité : on est dans une circonscription à risque, on ressent les problèmes de sécurité en Afrique du Sud en partie mais par exemple à Madagascar, où des postes consulaires ont été fermés, la situation est encore plus délicate. Je propose de rouvrir certains consulats, d'augmenter les effectifs et de restructurer et d'étoffer le concept d'ilotage, un dispositif de sécurité animé par des Français volontaires. J'aimerai redynamiser ce réseau, placer des militaires comme îlotiers et réduire la superficie des îlotages. Il y a un gros problème de soutien pratique et logistique pour évacuer les compatriotes dans certains pays de la circonscription.

Quel bilan portez-vous sur l'action du député sortant ? Sur quel (s) plan (s) auriez-vous agi différemment ?

J'ai beaucoup de respect pour Alain Marsaud et son travail. Durant mes échanges avec les résidents de la circonscription, on m'a rapporté qu'Alain Marsaud n'était pas très présent dans la zone et se manifestait pendant les campagnes électorales. Il fait au mieux, c'est une énorme circonscription à couvrir. D'ailleurs pour ceux qui sont intéressés, tout son travail est disponible sur son site web et aussi sur sa newsletter. C'est important que les gens aillent aussi à l'info. Le parti Les Républicains est en pleine implosion. Et selon moi, il ne représente pas un parti représentatif de la majorité des résidents de la circonscription. De plus, un détail important, il n'est pas expatrié et vit à Paris, il est difficile de saisir tous les problématiques qui concernent les Français de l'étranger. Ses préoccupations sont très centrées sur le terrorisme, qui n'est pas le premier souci de notre circonscription. C'est un sage de la France qui, à mon avis, a maintenant plus sa place au Sénat qu'au Parlement.

Quelle est votre réaction à l'élection d'Emmanuel Macron ? Si vous êtes élu, allez-vous soutenir son travail ou être dans l'opposition ? 

Nous serons dans l'opposition. Pour qu'En Marche obtienne une majorité absolue, Emmanuel Macron devra composer avec un ou deux partis d'opposition, il y aura donc un gouvernement de coalition. Une configuration droite-gauche n'est pas saine pour une démocratie. Nous serons dans l'opposition ferme mais une opposition saine avec des propositions intelligentes afin de faire vivre une vraie démocratie.

Un dernier mot ?

Oui, par rapport à mon ressenti sur la campagne électorale dans la circonscription. Je suis surpris par les commentaires et aussi par l'image obsolète est associée au Front National, notamment en lien avec la xénophobie et l'homophobie. Il y a encore des stigmates liés au parti de Jean-Marie Le Pen. Il faut que nous travaillions sur l'image du parti en continuant le dialogue. Mais il faut aussi que les électeurs se plongent dans les programmes.

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(www.lepetitjournal.com) Mardi 30 mai 2017

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Publié le 30 mai 2017, mis à jour le 30 mai 2017

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