François Kahn, candidat aux élections législatives des Français à l'étranger sur notre circonscription a bien voulu répondre aux questions du Petitjournal.com lors de son passage à Johannesbourg
(Crédit: FK)
Un parcours professionnel en Afrique et Proche Orient
Pharmacien de profession, après avoir travaillé quelques années dans le marketing pharmaceutique, François Kahn s'est rapidement lancé dans l'expérience entrepreneuriale sur l'Afrique et le Proche Orient. Son entreprise s'est développée autour de la fourniture d'équipements médicaux sur les pays de la zone. En reconditionnant du matériel médical déclassé en Europe, il a pu fournir des "solutions" à un bon millier de centres de soins de ces pays. Surnommé par ses clients l'"Alibaba" des produits médicaux, François Kahn revendique une parfaite connaissance de la plupart des pays de notre circonscription, où il passe plus de la moitié de son temps.
Un engagement au Centre
Lepetitjournal.com : Comment êtes-vous arrivé à cet engagement politique au Centre ?
François Kahn : Souhaitant m'engager dans la campagne d'Hervé Morin pour les présidentielles, il m'a toujours semblé évident que ma légitimé politique devait également venir des urnes. C'est pour cette raison que j'ai souhaité, avec le soutien d'Hervé, me présenter à cette élection sur la zone que je connaissais le mieux : l'Afrique et le Moyen Orient.
Naturellement, les trois autres principaux partis du Centre me soutiennent également dans cette investiture : Le parti Radical de Jean Louis Borlo, la Convention démocrate d'Hervé Charrette, et la Gauche moderne de Jean Marie Bockel qui souhaite incarner le Blairisme à la Française.
Qu'en est-il pour le soutien du MoDem ?
Le Modem n'a pas donné pour le moment d'investiture à des candidats pour ces élections des députés à l'étranger, mais il m'assure de son soutien dans ma démarche. Mon objectif est de regrouper toutes ces forces du Centre, à l'image de ce qui a été réalisé par Jean Arthuis au Sénat, afin de se battre contre un découpage ouvertement favorable aux candidats de l'UMP.
Comment voyez-vous vos compétiteurs sur notre circonscription ?
Avec les 10 candidats, notre circonscription présente des hommes et des femmes de valeur connaissant bien la région et les enjeux de cette élection. Par contre, je suis désolé du parachutage du candidat UMP, Alain Marsaud, sur notre zone. Il fait une politique d'un autre temps tant sur la forme que sur le fond, on retrouve très vite des méthodes peu glorieuses de la "France/Afrique".
Qu'avez vous retenu de votre voyage en Afrique du Sud ?
La situation des Français en Afrique du Sud n'est pas la plus difficile de la zone, mais certains semblent s'éloigner peu à peu de notre pays. Je souhaite donc renforcer les valeurs françaises auprès de ces concitoyens en devenant un réel interlocuteur et intermédiaire entre eux et les institutions en France.
Au Cap, j'ai rencontré des familles françaises inquiètes pour l'avenir du lycée Français du Cap, trop petit et ne pouvant pas fournir un enseignement standard à tous les enfants notamment à partir du collège. Cette difficulté renforce une des idées de mon programme. Je propose de supprimer la gratuité des frais de scolarités pour les élèves des Lycée Français à l'étranger, et d'allouer les 700 millions d'euros correspondants par an pour 50% à l'augmentation des bourses pour les élèves français de l'étranger et les autres 50% à un fonds d'investissement pour la réalisation des projets d'extension ou de construction de nouvelles structures scolaires à l'étranger. Ce fonds d'investissement serait conjointement géré par les représentants de l'AFE et les députés élus par les Français de l'étranger.
Sur Durban, j'ai ressenti plus de difficultés pour nos concitoyens, notamment dans la précarité de l'accès aux soins pour certains. Je souhaite donc pouvoir mettre en place un système garantissant aux Français en difficulté en Afrique du Sud et dans les autres pays d'avoir un minimum d'assistance sanitaire dans leur pays d'accueil.
Enfin, beaucoup de Français présents en Afrique du Sud m'ont fait part de leurs difficultés à créer une société dans votre pays en tant qu'étranger. Je pense qu'il sera du rôle du député, avec sa légitimité politique, d'entamer des discussions avec les autorités locales afin de faciliter cette volonté entrepreneuriale forte que j'ai ressentie au cours de mes différents déplacements en Afrique du Sud.
Enfin pour conclure, comment décrivez-vous le poste de Député de Français à l'étranger ?
Le challenge est de créer réellement ce poste, il sera forcement différent du poste d'un député en Métropole par la nature et la mixité des problèmes sur ces circonscriptions "gigantesques". Pour ma part, je souhaite développer au maximum les moyens d'échange modernes avec tous les Français de ma future circonscription : web, Facebook, Twitter, SMS?
Je veux également utiliser les conseillers AFE comme de véritable relais, en utilisant leurs expertises et leurs compétences qui finissent trop souvent aujourd'hui dans les placards des ministères.
Enfin, je m'engage à venir deux fois par an dans chaque pays de ma circonscription sur des périodes courtes afin d'être aussi présent et assidu à l'Assemblée Nationale.
Une soirée "électorale républicaine"
A l'issue de cet entretien dimanche dernier, François Kahn a souhaité organiser une soirée "électorale républicaine", en conviant les Français de Johannesbourg à partager les premiers résultats des élections présidentielles et les émissions de TV5 Monde. "Le bar sera ouvert quels que soient les résultats !", comme l'indiquait son invitation à la veille de ce premier tour.
Richard Simonnet (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html) vendredi 27 avril 2012
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