Sizanani : ce mot, qui signifie « entraide » en zoulou, reflète bien l'action de ce programme de parrainage mis en place il y a déjà plus de trois ans. Un programme qui permet aux lycéens de St Mary, à Alexandra, d'être guidés non seulement dans leurs choix d'études, mais aussi de découvrir leur région à travers des sorties culturelles avec leurs parrains/marraines.
(Crédit photo: Valérie Hirsch)
« Avoir un parrain fait une grande différence », nous confie Tshepiso Gwangwa, qui s'est inscrit dans un collège privé de Rustenburg pour poursuivre ses études. « Zama m'a donné beaucoup d'informations sur les formations possibles, et elle s'est toujours assurée que je remplissais bien les formulaires. Je vis avec ma gogo (grand-mère), qui n'aurait pas pu m'aider».
Tshepiso a été parrainé par Zama Makhanya, qui termine un master en psychologie à Wits. En 2010, une vingtaine de jeunes, en classe de terminale dans des lycées du township Alexandra, ont ainsi bénéficié du soutien de 16 parrains, dont la moitié était des expatriés français (notamment des VIE, volontaires internationaux en entreprises) et résidents francophones. Il ne s'agit pas d'un parrainage financier, mais d'une aide à l'orientation académique et un échange culturel.
Le projet a démarré en 2007, à l'initiative de Linda Giurich, en charge des « projets sociaux » à l'école privée St Mary à Waverley (près de Sandton). Plus de 200 lycéens d'Alexandra suivent, chaque samedi, des cours à St Mary. Ils ont ainsi plus de chance d'accéder à l'enseignement supérieur, alors que le taux de réussite au bac reste désespérément bas à Alexandra (moins de 50 %). Ces jeunes ont aussi besoin de soutien pour choisir leur filière, s'inscrire à l'université, obtenir une bourse, etc. Les parrains leur donnent des conseils, mais aussi invitent ces jeunes, qui ne connaissent pas grand-chose en dehors d'Alexandra, à des sorties, environ une fois par mois.
Une idée récente mais qui porte déjà ses fruits
«Il s'agit d'une expérience très sympa et nous avons tenu à la vivre de manière familiale en y associant nos enfants, explique Laurent Morenas, qui a parrainé deux filles, Dudu et Hope. Elles étaient ponctuelles, sympas, ouvertes et enthousiastes pour tout ! Nous les avons emmenées à des
spectacles, au restaurant, au musée Maropeng, autant d'expériences nouvelles pour elles. Hope n'avait même jamais été au cinéma ! Nous les avons aussi aidées dans leur choix d'études, qui n'était pas toujours réaliste. On a réussi à remotiver Hope, qui avait arrêté d'aller aux cours à St Mary».
Un autre expatrié français, Arnaud Zerkovitz, a parrainé 2 garçons : «Je les ai emmenés dans des endroits qu'ils n'avaient jamais vus, comme Soweto, Newtown et la mine de Cullinan. Kabelo avait déjà tout prévu pour ses études. Par contre, Chad n'aurait pas postulé pour une bourse, sans mon aide. Après la visite de la mine de Cullinan, il a décidé de s'inscrire pour un diplôme d'ingénieur des mines».
Presque tous les jeunes parrainés par Sizanani ont réussi leur «matric» (équivalent du baccalauréat en Afrique du Sud). Mais, faute de résultats suffisants ou de places à l'université, la plupart ont dû revoir leurs ambitions à la baisse et l'aide des mentors a alors été décisive, début janvier, pour leur trouver une place dans une autre filière d'études. Comme le résume la franco-congolaise Priscia Foundoun : « En donnant juste un peu de mon temps, j'ai pu faire une grande différence dans la vie de quelqu'un ».
Une réunion d'information aura lieu le 29 janvier à 13 heures à l'école St Mary.
Valérie Hirsch - www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html - Lundi 24 janvier 2011
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