A l’occasion de son passage à Hong Kong au Fringe Club le vendredi 28 avril sous le parrainage de l’Alliance Française, nous avons interrogé le jeune artiste français Tim Dup
Les collaborations artistiques enrichissent mon univers musical
Tim Dup vous venez de sortir « Les Immortelles » et participé à Du Ciel De la Neige avec Cécile Hercule, pouvez-vous nous parler de ces titres?
L’album est sorti en effet fin février. Une grande partie des chansons sont interprétées en solo et j’ai une collaboration avec la rappeuse roubaisiennne Eesah Yasuke. J’aime beaucoup m’associer à d’autres artistes, occasion d’intégrer des influences différentes comme l’électro world avec Synapson, le hip hop avec Gaëlle Faye, un superbe duo avec Véronique Sanson ou encore Alexandre Tharaud, Thonas Enhco ou la comédienne Anais Demoustier. Je ne sais si les textes ou la musiques sont les plus importants. Quoi qu’il en soit c’est par la musique que je suis arrivé à la chanson, ayant connu le piano dès l’âge de 7 ans mais contrairement au monde anglo-saxon où les paroles sont parfois secondaires par rapport à la composition musicale, il me parait essentiel de composer des textes au moins aussi présents que la musique en langue française. C’est pour cela que même si je varie les orchestrations, la base de mes compositions reste un piano et une voix. Les arrangements de mes premiers albums ont souvent été faits par moi-même ou avec quelques amis. Plus récemment, j’y accorde une place plus importante.
J'aime raconter des histoires avec mes chansons
Depuis votre premier album Mélancolie Heureuse en 2017, votre succès ne se dément pas. Comment vivez-vous cette célébrité ?
La notoriété n’est pas et n’a jamais été une quête pour moi. Je dirais même que cela peut faire peur. Après quatre albums, disons que je peux me promener dans la rue sans que tout le monde me reconnaisse. En revanche il est légitime en tant qu’artiste de rechercher une forme de reconnaissance, de confirmation. En ce sens, j’apprécie de jouer devant des salles pleines, même si je garde ma vie privée dès les représentations terminées. Ce que j’apprécie aussi c’est de voir s’ouvrir des portes pour des collaborations artistiques plus nombreuses. Dans la période d’urgence que nous vivons, je me méfie du succès éphémère et préfère construire progressivement sur le long terme. Ainsi, je crois beaucoup au format du disque qui jalonne cette progression et permet à chaque fois de raconter une histoire
L'échange avec le public me stimule
Pour Hong Kong, vous serez en piano-voix. Pourquoi ce choix ?
Disons que nous sommes dans un format de voyage et c’est plus facile ainsi. Maintenant, je trouve que le style piano-voix comme j’aurai la chance de pouvoir le faire à Hong Kong ce vendredi, permet de privilégier la spontanéité et de revenir à une épure authentique. C’est vrai que sur mes albums, je vais travailler un peu plus les accompagnements mais les concerts sont aussi une occasion d’échanges avec le public. En ce sens je suis très excité par ce concert de Hong Kong, ne connaissant pas encore le public. Sera-t-il uniquement composé d’expatriés ? Y aura-t-il des Chinois ? Des familles ou bien des plus jeunes ? Je ne veux pas le savoir afin de ménager la surprise et de pouvoir communiquer et m’adapter au public que je trouverai.
Ce concert est le premier depuis la sortie de votre album. Que nous préparez-vous pour cette soirée exceptionnelle ?
Ce sera surement l’occasion de rejouer plusieurs titres de tous mes albums et de voir les chansons qui plaisent le plus. Par ailleurs, comme j’aurai l’occasion de chanter des chansons d’autres artistes, je pourrai aussi jouer des chansons demandées par le public, du Barbara ou Léo Ferré pourquoi pas. Jeune, j’ai été très influencé par Vincent Delerm, Thomas Fersen, Barbara, Brassens ou encore Léo Ferré, que me faisaient écouter mes parents. Aujourd’hui, en plus de la chanson française, j’écoute aussi des classiques de la pop anglo-saxonne ou de la soul afro-américaine : les Beatles, Supertramp, Pink Floyd ou le label Motown…mais ma base reste française
Les voyages sont autant d'inspirations
Vous arrivez du Vietnam je crois. Êtes-vous déjà venu en Asie et quelles sont vos impressions ?
L’Asie m’attire énormément bien que je n’y revienne que pour la seconde fois après un séjour jeune au Japon. Je viens de faire une randonnée parmi les ethnies du Nord-Ouest du Vietnam et je mesure à quel point ce continent est fait de singularités culturelles. Par le passé, j’ai beaucoup été influencé par les voyages comme l’Italie. Je suis certain que ce séjour aura également une influence, une fois les souvenirs décantés.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille sur mon roman prévu pour 2024 ainsi que sur ma tournée en Europe et en France en automne. Pour mon roman, c’est une fiction qui joint des aspects intimes, sociaux et générationnels. C’est un nouvel exercice de rigueur qui me plait énormément que j’ai entrepris sous l’impulsion d’une amie éditrice. Cela correspond encore une fois à mon envie de raconter des histoires bien que dans ce cas, ce soit pour moi moins naturel que la musique. La découverte de ces 300 pages vides à remplir m’a donné un sentiment de liberté extrême, aussi j’espère que cela se ressentira à la lecture. Pour la tournée, j’espère que ce sera l’occasion d’y retrouver mon public de Hong Kong à l’occasion d’un voyage ou bien leur famille.
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