Les minibus, autrefois un pilier du système de transport à Hong Kong, voient leur rôle évoluer. La survie de cette icône du transport local dépend aujourd'hui de la volonté du gouvernement d'apporter un équilibre entre les besoins des résidents et les réalités du marché.


Un avenir incertain pour les minibus
Ces derniers temps, de nombreux chauffeurs de minibus ont arrêté leur activité et rendu leur licence, qui ne représente plus qu'une fraction du montant des années passées. La raison
est le changement profond dans la manière dont les Hongkongais naviguent désormais dans la ville, alimenté par l'extension des lignes ferroviaires et de bus classiques, la construction de nouvelles routes et de nouveaux ponts et de la manière dont les habitants passent leur temps libre. Si de nombreux chauffeurs admettent que l'ère du minibus hongkongais semble révolue, beaucoup expliquent que celui-ci a encore sa place dans le réseau de transport de la ville, quitte à le subventionner. Le déclin constaté est affecté par les nombreux départs à la retraite de chauffeurs âgés avec peu de jeunes intéressés pour reprendre.
Une évolution rapide des transports à Hong Kong
Le secteur du minibus est à la fois une particularité et un symbole de Hong Kong, basé sur l'offre et la demande. Limités par la réglementation à 4 350 véhicules, ils se répartissent en deux catégories : les bus à toit rouge, qui ont la liberté de choisir comment, quand et où ils circulent, et les bus à toit vert, qui doivent respecter des itinéraires et des horaires fixes. Depuis des décennies, les minibus représentait la seule option de transport pour de nombreux habitants qui vivaient ou travaillaient dans des zones situées hors de portée des bus réguliers à deux étages et du réseau ferroviaire. Avec un maximum de 16 ou 19 passagers selon le type de véhicule, les minibus pouvaient se faufiler dans les ruelles de Hong Kong ou emprunter des routes serpentant à flanc de colline, souvent bien après que les lignes franchisées aient cessé leurs services pour la nuit. Pourtant aujourd'hui, le nombre de passagers est en baisse. Les minibus ont transporté plus de 1,46 million de résidents par jour l'année dernière, soit une baisse de 17 % par rapport aux 1,76 million de personnes transportées quotidiennement en 2019.
Réglementation et concurrence des minibus
Les possibilités de circulation des minibus se sont aussi réduites avec des itinéraires obligatoires et surtout des tarifs fixes et chauffeurs salariés. Après avoir bénéficié pendant des années d'un marché de niche, les chauffeurs sont aujourd'hui confrontés à la concurrence croissante du reste du réseau de transport de la ville. Le réseau MTR s'est largement étendu lors des deux dernières décennies, passant d'une poignée de lignes à un réseau s'étendant dans presque tous les coins du territoire. De même, la construction de nouveaux ponts et d'autoroutes permettent désormais aux grands bus de circuler dans toutes les parties de Hong Kong.
Face à cette situation, de nombreuses voix s'élèvent parmi les derniers chauffeurs en exercice mais à l'heure de la connectivité élargie avec la Grande Baie, l'arrivée des opérateurs de Chine continentale pour le tourisme organisé et l'électrification de la flotte de transport en commun de Hong Kong, il n'est pas sûr que le gouvernement soit à l'écoute.
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