L’exploration urbaine (urbex), est la visite des lieux abandonnés, pour la plupart interdits, cachés ou difficiles d'accès. Lepetijournal.com est allé à la rencontre d’HK URBEX, un collectif anonyme et citoyen qui vise à découvrir et documenter ces sites cachés de Hong Kong.
Urbex à Hong Kong
Quand et comment HK URBEX a été créé ?
Jenkins : entre 2013 et 2014. Pendant le repérage pour un tournage nous avons réalisé que Hong Kong avait beaucoup d’immeubles abandonnés.
Comment choisissez-vous les sites ?
Knox : on fait un effort de documentation et souvent on est dans l’urgence lorsqu’un endroit est sur le point d’être détruit. Généralement on est les derniers à photographier certains endroits, il y a une sorte de responsabilité là-dedans.
Jenkins : de la recherche, beaucoup de recherche.
Difficultés et risques de l'urbex
Quelle a été la visite la plus difficile ?
Knox : une fois dans une mine abandonnée, on a dû laisser des traces avec des bâtons lumineux pour retrouver le chemin du retour, le niveau d’eau a augmenté et les bâtons ont commencé à disparaître. Lorsqu’on est coupé du monde à 100 m de profondeur la valeur de chaque ressource est pondérée de manière très différente.
Prenez-vous des risques lors de vos sorties ?
Knox : on a fait des excursions qui nécessitent des bateaux et des drones, parfois on doit grimper dans des zones un peu risquées ou sauter de haut, il nous arrive de tirer à la courte paille pour choisir qui prend les devants.
Comment est perçue l’exploration urbaine ?
Knox : malgré la mauvaise presse concernant l’exploration urbaine, nous ne sommes pas malintentionnés. J’éprouve le besoin de préciser notre position : nous tenons à ces endroits et à leur préservation. Nous sommes extrêmement respectueux, nous avons comme règle de laisser ces lieux tels que nous les avons trouvés.
Préservation du patrimoine à Hong Kong
Prônez-vous la conservation du patrimoine ?
Knox : oui, nous aimons tous explorer cette ville et il est naturel de faire campagne pour la conservation de son héritage, sans ville à explorer on devient inutile.
Jenkins : personnellement, je ne dirais pas que nous prônons la conservation du patrimoine mais plutôt que cela s’est fait naturellement de parler conservation et héritage lors de nos visites.
Selon vous, que faudrait-il faire de ces sites ?
Knox : je dirais que tout a une date d’expiration, ce qui fait la différence c’est ce qu’on fait avant que cette date n’arrive. Ces endroits vont disparaître, et quelqu’un devrait les documenter avec des photos ou des vidéos pour en garder une trace.
Est-il possible d’équilibrer conservation et développement dans une ville comme Hong Kong?
Knox : Non, on est dans une situation géopolitique où notre ville est condamnée par le prix de la terre. J’ai grandi ici et je sais comment cela fonctionne. Le devoir de conservation est un combat difficile car il détruit le tissu du marché immobilier.
Jenkins : il doit y avoir un équilibre entre gentrification, développement et préservation. Hong Kong est un endroit unique, environ 33% de l’espace a été utilisé à des fins commerciales, industriels et résidentiels, je suis le premier à admettre mon ignorance en matière de droit du développent et de la façon dont le gouvernement gère ses ressources mais il doit y avoir un moyen de développer Hong Kong sans qu’elle ne devienne une jungle de béton à part entière.
Des histoires pour préserver la mémoire de Hong Kong
Y a-t-il des nouveaux endroits que vous voulez visiter ?
Knox : si je le dis je ne pourrais plus y aller, demande-moi la prochaine fois !
Jenkins : la totalité des tunnels qui vont de Ice House Street jusqu’à Mid-levels.
Que faudrait-il faire afin de sensibiliser le public à la question de la conservation du patrimoine?
Jenkins : raconter des histoires, Hong Kong est en constante évolution et souvent les endroits qu’on chérit se transforment en tout autre chose en un clin d’œil. Nous essayons autant que possible, de tout documenter pour la postérité. Continuez de raconter des récits d’un autre temps et l’histoire de Hong Kong ne sera pas oublié.
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