Édition internationale

Retour économique en force: 9 milliards d'euros de contrats pour la France au Vietnam

La visite d’Etat qu’Emmanuel Macron vient d’achever au Vietnam se solde par un bilan impressionnant sur le plan économique, avec pas moins de quatorze accords majeurs signés. Des contrats d’un montant cumulé de 9 milliards d’euros ont été annoncés, donnant à ce déplacement une dimension stratégique inédite. Aéronautique, satellites, vaccins… C’est à croire que le Vietnam est sur orbite française.

Retour économique en force: 9 milliards d'euros de contrats pour la France au VietnamRetour économique en force: 9 milliards d'euros de contrats pour la France au Vietnam

L’un des faits les plus marquants de ce lundi 26 mai, qui est certainement un jour à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des relations franco-vietnamiennes, reste sans conteste l’accord conclu par la compagnie Vietjet Air et Airbus, accord portant sur l’acquisition de 20 avions gros-porteurs. A lui seul, ce contrat pèse déjà plusieurs milliards d’euros, selon les estimations de l’avionneur européen.

Mais ce n’est pas tout. Airbus Defence and Space a, pour sa part, signé une déclaration d’intention portant sur la fourniture de satellites d’observation de la terre, faisant ainsi de l’espace un nouveau terrain de coopération pour Paris et Hanoï.  

Pour ce qui est du sanitaire, le groupe Sanofi a mis en place un partenariat stratégique avec le gouvernement vietnamien pour développer des solutions vaccinales localisées et aider ainsi le pays à s’orienter vers une production pharmaceutique autonome.  

Energies, infrastructures, cybersécurité : les fondements d’une alliance industrielle

La France avait à cœur de se positionner comme partenaire de référence pour tout ce qui touche au nucléaire civil vietnamien, et ce en dépit d’une rude concurrence internationale. Elle a néanmoins réussi à s’immiscer dans le débat, ne serait-ce qu’en vertu du partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) dont elle est l’un des principaux promoteurs.  

Les infrastructures ne sont pas en reste. Témoin l’accord qui a été conclu dans le secteur de la coopération ferroviaire, et qui s’articule essentiellement autour de transferts de technologies, avec un soutien aux entreprises locales et une implication de plusieurs groupes d’ingénierie français.  

A noter aussi un accord de défense portant sur la cybersécurité et la lutte contre le terrorisme.

« Nous ne faisons pas de l’amitié à crédit. Nous installons des bases solides », a résumé un haut conseiller diplomatique français.  

Macron et To Lam


Hai Phong : CMA CGM à la manœuvre

Parmi les groupes français qui ont su tirer profit de ce déplacement présidentiel au Vietnam, il convient de mentionner CMA CGM (Compagnie Maritime d’Affrètement – Compagnie Générale Maritime), qui a officialisé un investissement de 527 millions d’euros dans un terminal portuaire à Hai Phong : une infrastructure stratégique qui devrait permettre de fluidifier le trafic maritime vers l’Europe et de renforcer la connectivité logistique entre l’Asie du Sud-Est et la façade atlantique de la France.

Cet investissement est en tout cas tout à fait représentatif de la stratégie indopacifique de la France qui vise en l’occurrence à offrir une alternative aux projets d’infrastructures chinois.

Une stratégie d’influence

A Hanoï, Emmanuel Macron aura donc jeté les bases d’une alliance industrielle multidimensionnelle, qui va de l’aéronautique à la cybersécurité en passant par les infrastructures.

A l’heure où les géants s’affrontent, la France se fraye donc un chemin singulier, en jouant la carte de l’équilibre: un choix risqué, mais lucide.

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