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PAROLE AUX APPRENTIS FRANCOPHONES – "Ces choses futiles qui me manqueront…"

Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 31 octobre 2016, mis à jour le 1 novembre 2016

 

Lepetitjournal.com Ho Chi Minh Ville a décidé de donner la parole à des élèves qui apprennent le français ! Voici le tout premier article de la sorte, écrit par Ania Tran, dix-sept ans. Ania est née à Varsovie et possède la double nationalité polonaise-vietnamienne. Elle vit au Vietnam depuis neuf ans et apprend le français depuis quatre ans dans son collège et également à L'Atelier An Phu qui nous a fait parvenir ses impressions sur le Vietnam. 

Je suis née à Varsovie, en Pologne en 1999 et j'y ai vécu 8 ans avant de partir à Ho Chi Minh ville. En déménageant au Vietnam, j'ai éprouvé des difficultés. D'abord je parlais peu vietnamien et j'étais abasourdie par les quartiers surpeuplés. Plus important encore, je n'étais pas habituée à la quantité de gens qui me ressemblaient,

Ensuite, je vivais dans un petit appartement dans le quartier 8 avec ma grand-tante. Comme toutes les maisons vietnamiennes, la maison était divisée : une boutique au fond et au-dessus, se trouvaient les lieux d'habitation. Malgré le temps qu'il m'a fallu pour m'adapter à ma nouvelle vie, je devais en plus m'habituer au bourdonnement des motos dans la nuit dans la mesure où le sommeil d'une bonne nuit ne serait pas complet sans elle.

Maintenant, en 2016, dix-sept ans après, je suis sur le point de partir pour l'université et beaucoup de choses du Vietnam vont me manquer. J'ai donc commencé à faire une liste des huit meilleures choses qui me manqueront, ces choses vont des plus évidentes aux choses les plus futiles.

1) Tout est très, très bon marché. Personnellement, je ne suis pas une grande fan de fruits et légumes (ma maman me force à les manger). Mais j'ai appris à apprécier l'abondance des fruits et légumes, leur grande variété. Le fait qu'ils viennent tout frais de la ferme est extraordinaire !

2) Les marchés du matin. Il n'y a rien de plus rafraîchissant que de se réveiller à 5 heures pour aller au marché fermier (je ne suis pas sarcastique). Une atmosphère vibrante, remplie de bavardages de personnes négociant le prix du poisson par exemple, ou les disputes animées entre les clients et les vendeurs.

3) Les routes très étroites. Les petites routes sans fin s'enfilent comme un labyrinthe où l'atmosphère y est très animée. A chaque tournant c'est une nouvelle aventure.

4) La pluie (juste un rappel, les inondations ne sont pas quelque chose qui vont me manquer bien sûr car faire du vélo quand il y a une inondation représente une douleur dans les fesses que je ne souhaite à personne). Mais la pluie apporte une fraîcheur à la chaleur torride de Saigon. Il y a quelque chose de romantique dans la pluie au Vietnam que les mots ne peuvent pas décrire : le gris intense du ciel, les odeurs qui s'échappent, le vent qui se soulève ...

5) Monter sur une moto. Vivre la vie et les rues de Saigon sur une moto est quelque chose d'unique. La sensation du vent sur votre visage procure le sentiment de liberté.

6) L'après-midi à Saigon. C'est un mélange d'immatériel et de matériel surtout à la sortie des bureaux où les vendeurs ambulants commencent à ouvrir, les étudiants dans leurs foulards rouges sont raccompagnés par leurs parents sur une moto. Lorsque le soleil se couche, ses rayons viennent frapper les petits commerces vietnamiens et l'air se refroidit.

7) L'odeur des bâtons d'encens. Ils sont utilisés lors de la prière et placés sur l'autel. L'odeur de l'encens est très distincte et très parfumée. Cette odeur me transporte dans des pagodes calmes avec en fond sonore la prière des moines. Ces bâtons sont doux-amers, car ils commémorent la mort, ils apportent une chaleur à ceux qui sont dans la douleur.

8) Les vendeurs ambulants mobiles qui vendent des « banh mi ». Avec la crise, le simple sandwich est très apprécié : rempli d'une grande variété d'assortiments, y compris du piment, des légumes marinés, du pâté et de la viande marinée. Ce que j'aime à propos de ce sandwich c'est qu'il est apprécié sans différence de classe sociale, il est tout simplement apprécié de tous.

Vous pouvez voir que toutes les choses ci-dessus paraissent futiles, cependant elles sont très importantes dans la vie quotidienne vietnamienne. Elles montrent que les petites choses de n'importe quel pays, de n'importe quelle taille, sont très importantes et que ce sont elles qui font, dans leur ensemble, l'identité du pays.

 

 


Ania Tran (www.lepetitjournal.com/Hochiminhville) 1er Novembre 2016

Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 31 octobre 2016, mis à jour le 1 novembre 2016