Le Vietnam est devenu hier soir champion de l'ASEAN Cup en battant la Thaïlande lors du match retour à Bangkok, avec un score de 3-2. Toute la ville s'est ensuite animée, les supporters restant fidèles au "đi bão", littéralement "faire la tempête". Klaxons, fumigènes, vuvuzelas, tambours : retour sur cet événement festif spectaculaire qui a secoué le Vietnam.
Ce dimanche 5 janvier, l’équipe nationale vietnamienne de football a vaincu 3-2 la Thaïlande lors du match retour de la finale de l’ASEAN Cup à Bangkok. Le Vietnam a remporté le championnat d'Asie du Sud-Est de football pour la troisième fois avec un score final de 5-3. Moins de 10 minutes après le coup d’envoi, le Vietnam a ouvert le score grâce à un but de Tuan Hai, suivi d’une réalisation de Hai Long.
ASEAN Cup 2024 : Le Vietnam s'impose face à la Thaïlande 2-1
Les Vietnamiens scelleront le score en inscrivant le troisième but dans les arrêts de jeu, profitant d'une cage thaïlandaise laissée vide à la suite d'une offensive totale de l'équipe adverse. L’équipe thaïlandaise a cependant trouvé à deux reprises la faille dans la défense vietnamienne, rendant ce match particulièrement intense et riche en émotions pour les supporters des deux camps. Après 15 minutes de temps additionnel en seconde mi-temps, le score est resté figé, déclenchant une vague d’enthousiasme parmi les supporters de l’étoile dorée.
Alors que certains chantaient l’hymne national, d’autres agitaient des drapeaux et couraient dans les rues des grandes villes. Peu à peu, les supporters, comme mus par un élan collectif, ont enfourché leurs scooters pour déambuler en masse. Très vite, des centaines de milliers de personnes se sont regroupées en véritables cortèges de deux-roues, klaxonnant sans relâche. Vuvuzelas, casseroles, tambours : tout était bon pour faire du bruit et célébrer.
"Faire la tempête"
Dans cette atmosphère de chaos festif, des fusées de détresse et des feux d’artifice illuminaient les cieux urbains. Selon plusieurs médias locaux, plus d’un million de personnes auraient participé au « đi bão » – littéralement « faire la tempête ». À Hanoï, des foules compactes envahissaient les boulevards, tandis que des scènes similaires se déroulaient à Saïgon, Hué, et dans les grandes villes du pays.
« Ce genre de rassemblement a vraiment commencé à devenir populaire en 2018, lorsque le Vietnam est arrivé en demi-finale de la Coupe d’Asie U23. Au début, les gens étaient surpris de voir autant de monde dans les rues, mais maintenant, cela fait partie des coutumes. Beaucoup de participants ne s’intéressent pas particulièrement au football ; ils sont juste fiers de brandir le drapeau vietnamien, d’être patriotes, et de soutenir leur pays », explique Ngoc, une supportrice sortant d’un Bia Hoi.
Des slogans comme « Việt Nam vô địch » (le Vietnam est champion) ou « Thái Lan, tới luôn » (une formule difficilement traduisible avec politesse) ont été scandés par des foules en délire. L’atmosphère était suffocante, amplifiée par une pollution record ces derniers jours, mais la ferveur collective a suffi à réchauffer les cœurs dans tout le pays.
Sur le même sujet
