Au cœur du vieux quartier de Hanoï, le photographe français Eric Sanger Monteros transforme la galerie Ka Koncept en un lieu de contemplation. Avec « Reflets de l’Infini », il propose une expérience où l’eau, la lumière, les parfums et le vin dialoguent dans un même mouvement. Pas de retouches, pas d’artifice : seulement l’instant pur, capté au moment où l’eau devient abstraction et où l’image ouvre la porte à la méditation.
Le photographe Eric Sanger Monteros expose depuis une semaine à Hanoï, au cœur du vieux quartier de la capitale. Intitulée « Reflets de l’Infini », cette exposition immersive réunit ses photographies aquatiques ainsi qu’une série de foulards en soie imprimée. Autodidacte, Eric Sanger Monteros consacre depuis plus de quinze ans son travail à un sujet unique : l’eau. Jour après jour, il en observe les reflets, les mouvements, les lignes éphémères.
« Sur l’eau, on photographie tout l’univers », confie-t-il. Sans retouche ni artifice, il traque l’instant où la matière devient abstraction, où l’eau cesse d’être eau pour devenir sensation. Ses images ne cherchent pas à expliquer, mais à faire ressentir : l’émotion doit surgir immédiatement, « avant que le mental ne reprenne le dessus ».
La galerie Ka Koncept a été choisie comme écrin de l’événement : un espace intimiste, minimaliste, pensé comme un cocon artistique. « Avec une ambiance, des teintes de lumière et un accueil on ne peut plus chaleureux », précise Eric. Il souligne que le projet a pu voir le jour grâce « au formidable soutien » de Galerie Chau & Co et de l’agence TiA Talent et Palinoia Visual co-organisateurs de l’expo avec Ka Koncept. Les photos d’Eric seront exposées pendant un mois.
Éric Sanger Monteros exposera à Hanoï : rencontre avec un photographe passionné
Une expérience multisensorielle
Dans le vin comme dans la photo, chaque année on essaye de faire mieux. Chaque année on pousse le processus plus loin
Installer l’exposition au sein d’une parfumerie n’a rien d’un hasard : ici, les arômes flottent dans l’air et se mêlent aux notes du vin servi lors du vernissage, créant une expérience sensorielle inédite. « Le vin, le parfum, la photo… c’est la même quête : sublimer la nature. Un bon vin te saute au nez comme une photo te saute au regard. Tu n’as plus besoin d’expliquer, tu voyages », explique l’artiste.
À travers les œuvres, l’eau devient abstraction et pousse le spectateur à laisser parler son imaginaire. En écho, la collection de vins haut de gamme « Flow of Emotions : Dialogue between Water and Wine », présentée par Clynk and drink, sponsors de l’événement, prolonge l’expérience en ouvrant une parenthèse hors du temps.
Cette recherche d’émotion pure rejoint la philosophie d’Eric : « Dans le vin comme dans la photo, chaque année on essaye de faire mieux. Chaque année on pousse le processus plus loin. » À la manière dont un nez façonne un parfum, essence après essence, ou dont un vigneron affine la texture de son vin, le photographe traque dans la nature l’instantanéité du « beau », du moment parfait.
Une connexion intime avec le Vietnam
Séduit dès ses premiers pas par Hanoï, Eric dit retrouver ici quelque chose d’essentiel, presque oublié. « À Hanoï, ce que j’aime, c’est que tout est simple. Pour un projet, tout le monde va dans le même sens. Il n’y a pas de problème d’ego. Faire une exposition ici a du sens : les gens sont plus humains. L’art, c’est une histoire d’êtres humains. Pas une histoire d’argent. »
Au fil des soirées, un phénomène revient : les visiteurs ne regardent pas les œuvres, ils y entrent. Certains restent immobiles, absorbés par une seule photographie. « Certains restent quarante-cinq minutes devant une seule photo. Ils n’en décollent plus. »
Car ici, l’image n’est pas faite pour être comprise, mais pour être ressentie. « Il ne faut rien chercher dans la photo. Si tu cherches, tu redescends au niveau du mental. » Face aux œuvres, l’eau se transforme en abstraction. Les contours disparaissent, les repères aussi. La lumière devient matière, les reflets deviennent mouvements. On ne sait plus s’il s’agit d’une rivière, d’un ciel ou d’un souvenir. « On doit parvenir à une contemplation, une méditation dans laquelle on est au-delà du temps, au-delà de l’espace, et on se perd dans la photo. »
Pour Eric, une exposition réussie est celle où le spectateur bascule hors du temps, jusqu’à se laisser traverser : « Cet abandon crée un dialogue intime entre la conscience et l’âme. Il ne s’agit pas de reconnaître ou d’identifier des formes, mais simplement de ressentir. »
Si vous êtes intéressé par l’exposition, veuillez-vous rendre au 3 P. Hai Bà Trưng, Hoàn Kiếm, Hanoï. Si vous souhaitez acheter l’une des photographies exposées, veuillez contacter : contact@ericsangermonteros.com
chauandcogallery@gmail.com
