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DE SAINT-CYR A HAMBOURG - Portrait des étudiants français de l'université de la Bundeswehr

Écrit par Lepetitjournal Hambourg
Publié le 3 avril 2013, mis à jour le 28 mai 2018

16 jeunes Français étudient actuellement à l'université de la Bundeswehr de Hambourg, dans le cadre de leur formation d'officiers. Rémunérés et assurés d'une carrière, ces étudiants bénéficient de conditions de vie enviables.

"Nous sommes des étudiants privilégiés"
Attablés au "mess", les étudiants se livrent au jeu de l'interview, sans se refuser le plaisir d'un repas en commun. Le ton est à la conversation, alimentée de petites piques amicales et de connivences qu'on peine parfois à suivre. "Ça, vous ne l'écrivez pas" répètent-ils au détour d'une blague, pendant l'interview. À un uniforme et quelques expressions de jargon militaire près, ils ont l'air d'étudiants comme les autres. Et pourtant, ils le reconnaissent : ils n'ont ni le parcours ni le quotidien d'un étudiant lambda. "Nous sommes des étudiants privilégiés" concède C.


Des conditions de vie avantageuses...
Ces officiers-élèves entament à Hambourg la 3ème phase de leur formation, phase académique sanctionnée par l'obtention d'un master à l'université de la Bundeswehr. La plupart d'entre eux étudient les sciences politiques ou l'histoire. Avec 15h de cours par semaine en moyenne, les officiers suivent à peu près autant d'heures que les étudiants du civil. Le planning universitaire s'organise cependant en trimestre, ce qui permet aux officiers-élèves d'obtenir un master en 3 ans et demi. Sur le plan du logement, les étudiants vivent en colocation à 14 ou à 20 avec leurs collègues allemands. Le campus met à leur disposition des infrastructures sportives de qualité, salles de musculation, piscines et terrains tout sport... Discipline militaire oblige, les étudiants seront régulièrement testés sur leur condition physique au cours de leur formation. Enfin, sur la question du budget, fatidique pour les jeunes en cours d'études, les conditions s'avèrent très avantageuses : pas de frais d'inscription, ni de frais de logement, et une formation rémunérée mensuellement à hauteur de 1.600 euros.

...mais un parcours long et exigeant
Avant d'en arriver là, les étudiants ont tous passé un concours d'entrée et un entretien de sélection musclé à l'école militaire de Saint Cyr, afin d'intégrer cette filière dite EOFIA et de partir à l'étranger. Ils ont été jugés sur leur culture générale, leur condition physique, leurs compétences linguistiques en anglais et en allemand. Au menu aussi, des colles ("La France, pays des droits de l'homme?", "Peut-on s'expatrier sans perdre sa culture?") et un entretien de motivation trilingue particulièrement copieux. Après 21 mois de formation militaire en France et en Allemagne, 3 ans et demi de master à l'université, les étudiants rempilent pour 1 an dans leur spécialité, en école d'application.

N'est pas officier qui veut, donc ! Le parcours est long, la sélection drastique, la discipline de rigueur. À l'arrivée, 3 à 5 étudiants sur 150 sont intégrés à la filière chaque année. Et bien que les conditions d'engagement semblent avantageuses, on ne choisit pas non plus d'être officier par appât du gain. "Don de soi", "sens du drapeau et de la patrie", "envie de se rendre utile", tous ces jeunes ont choisi l'armée par vocation et non par pragmatisme. "Si je me suis engagé, c'est pour être officier de carrière et non pas pour me casser dans le civil dès que l'occasion se présente !", conclut M.

Delphine Schiltz (lepetitjournal.com/hambourg.html) Jeudi 4 Avril 2013

lepetitjournal.com hambourg
Publié le 3 avril 2013, mis à jour le 28 mai 2018

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