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FESTIVAL ARABESQUES – La coopération franco-allemande : et si on parlait d’avenir ?

Écrit par Lepetitjournal Hambourg
Publié le 29 janvier 2013, mis à jour le 29 janvier 2013

Le festival Arabesques met à l'honneur les 50 ans du traité de l'Elysée; il a poursuivi son programme mercredi dernier lors d'un débat organisé à la Bucerius Law School sur l'avenir de la coopération franco-allemande en Europe. Succédant à la soirée du Thalia Theater du lundi 21, le débat qui semblait de moindre envergure a su prouver le contraire tant sur la forme que le contenu et s'adresser à un jeune public.

Civilité, ouverture, écoute? Des valeurs sûres pour un débat comme pour l'Europe
Il est des débats où l'on se demande si l'on assiste bien à une discussion d'idées tantôt divergentes, tantôt convergentes, ou bien si les participants ne sont là que pour procéder à un échange ping-pong où chaque point sera ponctué d'applaudissements, sans pour autant avoir nécessairement un lien avec le point précédent.
La rencontre de Mme Ulrike Guérot (Senior Policy Fellow et représentante de l'Allemagne pour le European Council on Foreign Relations, ECFR) et de M. Etienne François (Professeur ém. en histoire à la Freie Universität Berlin et à l'université Paris-I, Panthéon-Sorbonne), sous la houlette de M. Jochen Bittner (rédacteur politique pour le journal DIE ZEIT), a prouvé qu'il est aussi de tout autre débat, fort heureusement !
L'échange entre les deux participants était un modèle de respect et d'écoute, en somme un exemple à reprendre pour de nombreux pays européens à l'heure de la crise économique. Selon M. François, « les différents pays devraient passer moins de temps à se concurrencer et plus à trouver des solutions communes pour mieux s'entendre et aller de l'avant. » Avec Mme Guérot, ils ont tous deux su, mercredi soir, passer directement à la deuxième étape.

Traité de l'Elysée : entre amitié franco-allemande et mariage de raison, on remet les pendules à l'heure
Pour parler d'avenir, il faut connaître le passé. La phrase est tellement utilisée qu'elle en devient banale, mais pour autant elle reste toujours bel et bien actuelle. La discussion a donc commencé par un rapide descriptif des conditions dans lesquelles le traité de l'Elysée a été signé et des suites directes. En 1963, on ne parlait pas de traité de l'amitié franco-allemande mais de contrat, de partenariat, d'alliance. A la signature et aux festivités a rapidement suivi? un calme plat. Aucune festivité pour fêter les 10 ans du « contrat », déjà presque oublié. Ce n'est que plus tard, lors de la réactivation de la coopération franco-allemande, qu'il a fallu trouver une origine à cette ambition. Le traité de l'Elysée était alors le meilleur candidat.
D'autres événements plus récents confirment que tout n'a pas toujours été rose et qu'il ne faudrait pas, sous prétexte d'un traité devenu quinquagénaire, idéaliser la relation franco-allemande. La création de l'euro, la politique européenne de Sarkozy avant « Merkozy », la politique énergétique ou le Mali sont autant d'exemples qui prouvent les difficultés des deux pays à mener un projet sans anicroche.

Les grands challenges de la coopération franco-allemande

Malgré tout, la coopération a lancé à ses débuts des actions encore actuelles mais qu'il faut absolument raviver, comme celles concernant la jeunesse. Si les échanges scolaires ont connu un grand succès il y a quelques décennies, de nos jours banalité, évidence, voire même méfiance de la part des Français vis-à-vis de l'Allemagne ont remplacé l'enthousiasme d'antan.
Du côté allemand, le gouvernement aurait tout intérêt à se rappeler qu'il existe une thèse de l'hégémonie généreuse selon laquelle on peut faire profiter les autres pays de son avantage.
C'est aussi au niveau militaire, administratif et social que la coopération franco-allemande devra relever les défis de ces prochaines années.
Pour terminer, un paradoxe dont il faudra rapidement inverser la tendance : l'Allemagne a fortement baissé son taux de chômage mais son taux de natalité en fait de même. A l'inverse, les Français ont beaucoup d'enfants mais le taux de chômage des jeunes avoisine les 25%. Entre un problème culturel et un problème structurel, lequel sera le plus simple à résoudre ? Espérons que la France et l'Allemagne sauront mener des politiques solidaires, profiter de leurs expériences individuelles et parler d'une même voix au sein de l'Europe.


Violaine Leiße (www.lepetitjournal.com/hambourg.html) Mardi 29 janvier 2013

Site web : www.arabesques-hamburg.de
Article Le petit Journal sur le festival Arabesques:
L'événement sur le site de la Bucerius Law School
FESTIVAL ARABESQUES ? Daniel Cohn-Bendit a enthousiasmé les intellectuels de Hambourg

lepetitjournal.com hambourg
Publié le 29 janvier 2013, mis à jour le 29 janvier 2013

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