

Eimsbüttel est un arrondissement de Hambourg (Bezirk) au même titre que Harburg, Hamburg-Mitte ou Wandsbek. Mais, comme Altona, le nom est aussi celui d'un quartier, dont le centre est à la croisée de la Osterstrasse et du Heußweg.
Des bâtiments de brique : peintes ou nues
Les bâtiments les plus anciens du quartier datent de la fin du XIXème siècle. Comme partout dans Hambourg, pas de pierre comme matériau de construction mais de la brique. Ces immeubles de type Jugendstil sont peints et ne laissent pas apparaître la couleur rouge de la brique ; leurs silhouettes s'imposent le long de certaines rues comme des bâtiments haussmanniens dans certains quartiers de Paris. Au tournant du XXème siècle, sous l'influence de l'architecte et urbaniste Fritz Schumacher, un usage moderne de la brique se développe. Les façades de briques brutes échappent à la monotonie par des faux piliers en avancée ou des motifs. Durant la 2ème guerre mondiale, le quartier a été bombardé. Dans une même rue, il est parfois impossible de distinguer les immeubles complètement reconstruits, restaurés ou épargnés par les bombardements. Des plaques sur les bâtiments rappellent "leurs" dates : destruction (zerstört) puis reconstruction (wieder aufgebaut). Durant la reconstruction après-guerre, certains bunkers ont été démolis, d'autres reconvertis.
Un quartier qui évolue
Comme beaucoup d'autres quartiers de Hambourg, Eimsbüttel vit en ce moment une mutation : une population de plus en plus variée, de nouveaux magasins,? Autre signe qui ne trompe pas : les "Szene"-cafés, des cafés tendance ou cafés branchés, se développent. Autre trait commun à bien d'autres quartiers : les prix de l'immobilier s'envolent, à l'exception des logements sous le régime de la coopérative immobilière. Ce régime foncier permet de conserver un logement avec un loyer modéré; environ un tiers des logements hambourgeois en dépende. La plus grosse coopérative se nomme la SAGA. Autre bâtiment atypique du quartier : la première maison du MhM, une association innovante sur la thématique "Logement et société". C'est un des premiers bâtiments à énergie positive de Hambourg, avec notamment des balcons communs en façade qui servent aussi à desservir l'entrée des différents appartements. Au-delà de l'innovation technique, le projet visait à mettre en place une gestion communautaire du bâtiment : utopie ou vision futuriste ? Rendez-vous dans plusieurs dizaines d'années?
La plupart des bunkers restants sont utilisés pour du stockage d'archive ou transformés en lieu de répétition pour groupes musicaux ; des usages qui ne demandent que peu de modifications. D'autres bunkers ont été transformés en un lieu d'habitation sur leur toit et en atelier d'un artisan à l'intérieur du bâtiment (notre photo). Dans le même quartier, les églises aussi se trouvent en reconversion. Le long de la Lutterothstraße, l'une d'entre elles a été transformée en bureau. Dans une autre église, l'Apostelkirche, un étage a été créé à l'intérieur. Le rez-de-chaussée accueille une salle des fêtes et le niveau supérieur permet à l'édifice de garder son aspect confessionnel.
Mais un bâtiment moderne, cinquantenaire, a encore à ce jour des aspects de blockhaus des temps modernes; il s'agit du centre commercial face à la station de U-Bahn Osterstraße. Sombre, avec peu d'ouverture, immeuble aux faces de béton, il fait figure de bunker? Pour quelques années encore: cela n'est (hélas) pas près de changer.
Xavier HORION (www.lepetitjournal.com/hambourg.html) jeudi 29 novembre 2012
Merci à Marie-Paule pour ses explications sur le quartier.














