Déjà pratiquée en Suède, l’Allemagne pourrait bien voir la pornographie féministe financée par l’Etat. Le SPD pointe effectivement du doigt les dangers de l’industrie pornographique. Il paraît donc étonnant de vouloir la financer… Cependant, la pornographie féministe se veut égalitaire et souhaite combattre les clichés. Comment et pourquoi le SPD veut-il que l’Etat finance la pornographie féministe ?
La pornographie de masse en cause
Le SPD de Berlin a décidé, ce week-end, lors de la convention de son parti, de travailler pour que l’Etat puisse financer la pornographie féministe. Le SPD est parti d’un constat, l’industrie pornographique prend de plus en plus de place, et cette dernière est misogyne. La vision de la femme est dégradante, elles y sont traitées comme des objets et ces films regorgent de clichés. Selon le SPD, cela influence négativement la société moderne car les jeunes ont des « imaginations irréalistes sur la vie sexuelle ». Ces films sont alors intériorisés en normes sociales. La proposition a été votée par les partenaires de la coalition sociaux-démocrates d'Angela Merkel lors d'une assemblée générale à Berlin.
La pornographie féministe, à quoi ça ressemble ?
Le premier objectif défendu par le SPD et la pornographie féministe est de mettre en avant l’égalité entre les deux sexes. En effet, le travail n’est généralement pas vécu de la même manière pour les hommes et les femmes dans le monde de la pornographie. La pornographie féministe entend leur donner des conditions de travail et un salaire égaux. Le but est donc qu’il n’y ait aucune discrimination sur l’un des deux sexes.
La pornographie féministe se veut également plus diverse, notamment d’un point de vue ethnique. Elle souhaite en finir avec le racisme, encore très présent dans la pornographie.
Enfin, la pornographie féministe doit être une alternative à la pornographie de masse classique. Elle doit ainsi être plus réaliste et faire des points de prévention.
Financer la pornographie féministe
Un budget de 50 000€ a servi à réaliser ces films. Ils pourraient être distribués grâce à trois canaux.
1. L’agence nationale et fédérale pour l'éducation politique et l'éducation sanitaire, qui dispose d’un un budget pour produire des projets multimédias.
2. Dans le cadre d'une cérémonie de remise des prix, les réalisateurs avec leurs idées de films pourraient recevoir des financements
3. Les films qui répondent à aux souhaits du SPD seront achetés et mis à disposition gratuitement.
Si la proposition est adoptée, les films seront disponibles sur ARD et ZDF.
Source : ARD
AB (www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 26 juin 2018
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