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Rencontre avec Mathieu Ducamp, l’amoureux du terroir qui ravit Francfort

De l’entrain et de la bonne humeur, ça ne manque pas lorsqu’on fait la connaissance de ce professionnel de la gastronomie française. Depuis une quinzaine d’années, Mathieu Ducamp est au service du goût français de l’autre côté du Rhin. Et c’est avant tout avec le fromage qu’il a une grande histoire d’amour. On vous en dit plus.

Écrit par Emma Granier
Publié le 7 août 2024, mis à jour le 8 août 2024

Tout commence, ou presque, avec les plateaux de fromages qui ornaient la table familiale lors des repas dominicaux de son enfance. “Ces repas étaient très importants, nous explique Mathieu. On cuisinait ensemble, c'était un beau moment de cuisine partagé.”
 

L'amour du terroir au coeur de sa formation

Quand j’étais jeune, pour les vacances, mes parents nous emmenaient visiter les régions de France avec en ligne de mire les régions viticoles et productrices de bons produits. Mon père et mon grand-père m’ont beaucoup appris. C’est lors de ces vacances que j’ai commencé à goûter d’excellents fromages et à sentir le vin. Ils me demandaient de décrire ce que je goûtais, si j’aimais et pourquoi. C’était très formateur.

Pendant ses études en école de commerce, le secteur de la “food” comme on dit dans le jargon, l’attire toujours et c’est naturellement qu’il commence par un stage chez Danone… à Francfort ! “On est attiré par les grands noms de l’industrie au début pour se former. Puis lors de mon apprentissage, j’ai pu faire une première année dans un secteur du vin à Bordeaux et une seconde en tant que commercial de secteur pour Fromi de nouveau à Francfort." Le job de rêve pour Mathieu qui s’y épanouit.

J’étais commercial secteur sur le terrain pour visiter le réseau traditionnel, donc les crémiers, les épiciers, les cavistes, etc.” Il enchaîne directement les postes et reste dans l’entreprise plus de dix ans. “C’était super de vendre ces produits de qualité, de faire connaître ce savoir-faire. En plus, à Francfort, là où j’avais déjà fait un stage, une ville internationale. Très rapidement, je me suis rendu compte que c’était le métier qui me correspondait.

Et tout cela, il le doit aussi au directeur de Fromi avec lequel il s’est très bien entendu. “On avait le même amour du produit et on pouvait parler producteur, fermier, terroir. Cela m’a permis de faire carrière chez Fromi au point de pouvoir à la fin faire des voyages fournisseurs : un véritable privilège. Mon emploi du temps était divisé entre missions commerciales et développement de l’assortiment de produits en rendant visite aux producteurs directement sur leur exploitation. Je partais une semaine dans le Jura pour rendre visite aux fournisseurs de comté par exemple. Le rêve !

 

C’est très important d’être au cœur du produit, de comprendre que derrière il y a des hommes, du savoir faire, du terroir.

Arrivé à la fin de son potentiel d’évolution chez Fromi, il commence un nouveau contrat avec Bridor, le grand nom de la distribution de viennoiseries et de pains français à l’étranger. Mais au même moment, un de ses anciens clients le contacte. Ce gérant d’une fromagerie à Francfort part bientôt à la retraite et demande à Mathieu s’il serait intéressé pour reprendre l’affaire. La réflexion n’est pas longue et le jeune homme passe les mois suivants à préparer la passation du magasin en parallèle de son emploi salarié. Il commence la passation en novembre 2022 et en janvier 2023, il ouvre le magasin pour la première fois seul.


 

L'aventure entrepreneuriale et le Käseladen Leipziger à Francfort

C’est un magasin qui a ouvert en avril 2005. C'est la plus grande fromagerie de Francfort où on trouve une belle diversité de produits, comme dans une fromagerie française. On a également un peu de viennoiseries le matin, des quiches le midi, du pain, du vin et quelques produits d’épicerie français. Tout a un lien avec la France, mais le cœur de l’activité reste le fromage.


Depuis son arrivée, Mathieu a encore poussé le plaisir en développant de plus d’un tiers la gamme de fromages déjà bien fournie. “Je veux aller encore plus dans le terroir et représenter le savoir-faire français à l’étranger. Je voulais que la clientèle se sente un peu en France.” Et le pari est réussi ! Mathieu nous explique qu’en moyenne un quart des clients de la fromagerie est français. “Les clients allemands aiment beaucoup se sentir un peu comme en France quand ils poussent la porte du magasin.

 

Alors, quel fromage nous conseille Mathieu Ducamp ?

Les amoureux de chèvre ne seront pas en reste. L’assortiment a été beaucoup travaillé, avec un focus sur les fromages fermiers au lait cru. “En moyenne, nous proposons une vingtaine de références de chèvre l’été, et entre trente et quarante l’hiver. Et bien sûr, on propose plusieurs types d’affinage. C’est important car chaque personne a son propre palais, son propre goût. Certains l’aimeront frais, d’autres fort et bien sec.”


L’autre coup de cœur du patron ? Les pâtes dures. “On propose trois affinages différents en Comté. Certains producteurs sont presque exclusivement distribués chez nous. Nous proposons un Beaufort chalet d’alpage au goût unique par exemple. Certains clients reviennent expressément pour ce fromage !” Certains fromages sont aussi produits dans des conditions originales, comme le A1652, affiné dans un ancien fort militaire, à la place des anciens obus !
 

Transmettre ces histoires et cette passion pour le produit, c’est le privilège de Mathieu et de son équipe. “On fait l’un des plus beaux métiers au monde car on donne du plaisir aux gens et on représente le travail exceptionnel des fermiers de notre terroir.” 


On vous invite à leur rendre visite à la fromagerie Maison Ducamp pour découvrir cet assortiment de fromages.

 

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Emma Granier
Publié le 7 août 2024, mis à jour le 8 août 2024

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