Pour son parcours exemplaire, Pascal Meyer, originaire d'Alsace, proviseur du Lycée français Victor Hugo de Francfort depuis 2012, s'est vu remettre les insignes de Chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur par Matthias Fekl, le nouveau Secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l'étranger. Le proviseur encore très ému et malgré la grande modestie qu'on lui connait, a accepté de se confier à lepetitjournal.com/francfort.
Pascal Meyer, Proviseur du Lycée français Victor Hugo de Francfort et Matthias Fekl, Secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l'étranger
(Photo DO)
La cérémonie s'est déroulée le 2 octobre dernier à Berlin à l'occasion du 325e anniversaire du lycée français connu dans la capitale allemande sous le nom de "Französisches Gymnasium" ou FG. ?Un très grand nombre de convives ? près de 300 personnes - dont le nouvel Ambassadeur de France en Allemagne, Philippe Etienne, les représentants du Sénat de Berlin, de l'AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger) et des familles assistaient à l'événement? explique Mr Meyer.
Après les Palmes, la Légion !
Très apprécié à Francfort pour la main de maître avec laquelle il fait tourner le lycée français Victor Hugo et participe au rayonnement de la langue et la culture françaises à l'étranger mais aussi pour sa serviabilité auprès de la communauté francophone, n'hésitant pas à mettre régulièrement les locaux du lycée à disposition pour des événements, Pascal Meyer n'en est pas à sa première récompense. Il nous avoue avoir été reçu en 2005 Chevalier dans l'Ordre des Palmes Académiques alors qu'il exerçait en région parisienne. Instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte, la Légion d'Honneur est la plus haute décoration honorifique française et seuls les cas de mérites ?éminents? militaires ou civils rendus à la Nation se voient décrocher cette récompense très enviée.
Intermède, la chorale
(Photo DO)
Mais pourquoi toutes ces distinctions ?
Pascal Meyer qui est lui-même très surpris et ému nous brosse le tableau de son parcours ? des Usines Peugeot de Mulhouse où il a commencé en tant qu'électricien aux fonctions de Proviseur de lycée, il a très tôt été gagné par la passion de l'enseignement. Déterminé à exercer dans ce domaine, c'est en poursuivant ses études en cours du soir qu'il empochera plusieurs diplômes et gravira les échelons avant d'intégrer l'Education Nationale en 1986.
?J'ai puisé mon énergie dans ma passion grandissante de l'enseignement et je me réjouis d'avoir un parcours riche en relations humaines, autant que relationnelles et professionnelles? souligne-t-il.
Et si la fibre de l'enseignement vibrait déjà en lui très jeune, son fort désir de venir en aide aux autres le conduira au Liban en 1989 où il s'engagera bénévolement au lendemain de la guerre pour former les futurs professeurs de ce pays, puis en ex-Allemagne de l'Est, dans un projet d'échange pédagogique franco-allemand dans le domaine technique. Pascal Meyer exercera entre autres comme Principal adjoint puis Proviseur en région parisienne avant d'être détaché au Nigéria en 2009 où il sera victime un an plus tard d'une terrible agression qui l'obligera à rentrer en France pour être soigné.
C'est depuis 2012 que Pascal Meyer dirige le lycée français Victor Hugo de Francfort qui compte près de 1000 élèves et participe activement à son développement. Doté d'une filière franco-allemande et d'une section européenne de langue anglaise et affichant pas moins de 98 % de réussite au baccalauréat, le lycée Victor Hugo de Francfort est une formidable réussite pédagogique.
Des honneurs à partager
Si le parcours insolite et exemplaire de Pascal Meyer justifie pleinement la remise de la Légion d'Honneur, sa nouvelle décoration revient aussi, comme celui-ci aime à le souligner, à tous les acteurs du milieu scolaire, au corps médical qui l'aide encore dans sa reconstruction mais aussi à sa famille dont ses oncles disparus sur le front russe en 1943 sans oublier sa compagne Sylvie, qui, à ses côtés depuis 35 ans, représente un soutien physique et moral au quotidien.
Et de citer en guise de conclusion le célèbre alsacien Albert Schweitzer, comme un clin d'?il à ses origines :
"Que chacun s'efforce dans le milieu où il se trouve, de témoigner à d'autres, une véritable humanité ; c'est de cela que dépend l'avenir du monde".
Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), lundi 20 octobre 2014
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