Thomas Lepeltier est candidat aux élections législatives de juin dans la circonscription des Français de l’étranger d’Europe du Nord pour le Parti animaliste. Il a répondu à nos questions.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Si je me présente aux élections législatives, c’est pour défendre la cause animale. L’enjeu est fondamental. Tout le monde – ou presque – reconnaît que beaucoup d’animaux vivent et meurent dans des conditions abominables dans notre société. Par exemple, à chaque vidéo tournée dans un abattoir, l’indignation est unanime. Pourtant, rien n’est fait pour améliorer cette situation.
Il y a aussi la question des animaux sauvages. La grande majorité des Français est opposée à ce que l’on tue des animaux uniquement pour le plaisir. Pourquoi donc la chasse de loisir est-elle encore autorisée ? Et je pourrais ainsi continuer longtemps à dresser la liste des situations où notre société fait souffrir et tue des animaux sans nécessité.
Malheureusement, nous sommes coincés dans une forme d’archaïsme, dans la mesure où nous n’arrivons pas, collectivement, à sortir de pratiques que la morale commune réprouve. D’où la nécessité d’un parti politique qui affronte ce problème à bras-le-corps. Soutenir ce parti et voter pour lui sont donc deux très bons moyens d’adresser un signal très fort aux autres partis politiques et à l’ensemble de la société : de la même manière qu’il faut respecter les humains, quelle que soit la couleur de leur peau ou la spécificité de leur sexe, il est temps que nous nous mettions à respecter les autres animaux, quelle que soit l’espèce à laquelle ils appartiennent.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je vis depuis une vingtaine d’années en Angleterre. Cela m’a permis de comprendre les difficultés que des Français peuvent avoir à s’installer dans un pays étranger et ce qu’il faudrait faire pour améliorer leur situation.
Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?
Catastrophique. En tant que membre de la majorité présidentielle, il s’est opposé à toutes les avancées législatives proposées pour les animaux, alors même qu’elles étaient légères au regard des enjeux. Il illustre donc la déconnexion totale de l’actuelle majorité présidentielle vis-à-vis de la souffrance animale et de l’attente sociétale à cet égard.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Le député a une double fonction. D’un côté, il représente les intérêts des personnes vivant dans sa circonscription. D’un autre, il élabore et vote les lois dont beaucoup concernent l’ensemble de la société. Dans ces conditions, un député du Parti animaliste veillerait bien sûr à répondre aux attentes des personnes vivant dans sa circonscription, mais aurait aussi à cœur de défendre une approche éthique de la politique, telle qu’elle se retrouve dans la cause animale.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Les Français de l’étranger, notamment ceux de ma circonscription, sont bien sûr confrontés aux problèmes classiques de personnes vivant dans un pays étranger. Comme ma circonscription comporte plusieurs pays, les difficultés des uns et des autres peuvent être un peu différentes. Mais, au-delà de ces différences, ils vont être confrontés, dans les années à venir, aux défis de l’ensemble des pays développés, notamment ceux en rapport aux énergies fossiles.
Les Français de l’étranger y seront même particulièrement confrontés puisqu’ils ont souvent besoin de voyager pour retourner à France et donc de prendre l’avion. Or il est évident que l’on ne va pas arrêter demain d’utiliser ces énergies fossiles car notre économie en dépend encore fortement. Mais, de l’avis de tous les experts, il y a un autre levier très important pour baisser les gaz à effet de serre : c’est de réduire drastiquement la part de l’élevage dans l’agriculture. Ce qui aurait aussi pour avantage de libérer une grande partie des terres agricoles, dont la grande majorité est actuellement utilisées pour nourrir le bétail. Cette mesure permettrait donc aux forêts, qui sont des puits de carbone, de se développer. Or seul le Parti animaliste porte un projet crédible pour végétaliser l’alimentation dans les années à venir. Cette réduction drastique de l’élevage est vraiment « the elephant in the room » dont tout le monde évite de parler, même ceux qui disent lutter pour le climat. C’est là que l’on voit que la question animale est fondamentale et est au cœur des grands défis de l’avenir.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Le Parti animaliste a très peu d’argent. En outre, pour une circonscription de l’étranger, il n’est pas possible d’aller distribuer des tracts sur les marchés. Dès lors, la campagne se mène principalement sur les réseaux sociaux et, comme ici, par l’intermédiaire des médias.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
En tant que représentant du Parti animaliste, j’aurais à cœur de proposer des lois et des amendements en faveur des animaux. Mais un poste de député m’offrirait également une formidable tribune pour défendre la cause animale, non seulement auprès du monde politique mais aussi des médias. Comme je le disais en réponse à votre première question, la cause animale interpelle les Français – c’est normal : comment peut-on être insensible au triste sort des animaux ? –, mais tout est fait dans notre société pour qu’elle ne soit pas considérée comme un problème politique, pour laquelle il y a des réponses relativement faciles à mettre en œuvre. En accédant à l’Assemblée, au-delà de mon rôle de législateur, je pourrai ainsi plus facilement montrer à l’ensemble de la société que celle-ci a tout à gagner à développer une politique du respect : respect envers les humains et respect envers les autres animaux.