Il y a quelques jours sortait le nouvel album du duo Claire Nivard – Glenn Arzel. Il fait suite à un disque 6 titres publié en 2018. Pourquoi parler du disque – chanté en anglais - d’un duo de deux jeunes français qui habitent à Lyon dans les pages du petit journal Irlande ?
Tout simplement parce que dès les premières notes de la première chanson l’on se retrouve dans la brume en haut des cliffs of Moher. Parce que ce disque sonne comme ce que l’on entend de mieux dans les pubs de musiques traditionnelles à Galway ou Dublin. L’influence de l’Irlande et de l’Ecosse était déjà présente sur leur premier disque « Evening Songs ». Il y a dans ces 10 morceaux tout un univers musical que les francophones vivant en Irlande connaissent bien. Deux instrumentaux montrent tout le talent du multi-instrumentiste Glenn Arzel. Quant à Claire Nivard, elle chante dans ses textes les promesses des hommes et des réalités qui, même avec un esprit « Old time », parleront peut-être à des femmes qui vivent aujourd’hui un quotidien brumeux.
Nous avons voulu savoir comment le duo en était arrivé à faire une musique qui sent bon la mandoline et le violon, un « disque plein d’authenticité » comme Claire le dit. Et comment fait-on un disque en temps de confinement…entretien.
LPJ: Vous faites clairement référence à l’Irlande dans la présentation du disque, d’où viennent les racines celtes de votre musique?
Glenn « J’ai beaucoup d’influences de musiques celtiques de par mes origines, bretonnes en l’occurrence et ça m’a toujours accompagné. Mon père, mes oncles, mes cousins, on a tous écouté de la musique celtique en général. Je suis aussi allé en Irlande et en Ecosse. J’ai cette fibre. En Bretagne c’est encore très présent et fort. On fait aussi de la musique américaine, qui est un mélange de plein de musiques et notamment de musique irlandaise.
Claire « Je me suis intéressée à cette musique par extension quand j’ai découvert la musique américaine en m’intéressant à tout l’historique de ce terreau de musique des Etats-Unis et forcément c’est venu des vagues d’immigration, Irlande, Ecosse et îles britanniques. J’aime ces sonorités-là. »
LPJ: Glenn, tu disais être venu en Irlande, as-tu un souvenir en lien avec le pays?
Glenn « Je suis venu en Irlande en voyage organisé avec ma grand-mère quand j’étais jeune adolescent. C’était un voyage organisé mais sportif, notamment avec des randonnées. Un jour nous avons gravi un mont dont j’ignore le nom, à un moment il fallait marcher dans de la tourbe, avec des chaussures de marche, c’était très spongieux, on s’enfonçait. J’ai amené ma grand-mère là-dedans, qui avait 80 ans à l’époque et on a fait une randonnée comme ça avec ma grand-mère de 80 ans. Je trouvais ça assez fou comme image. C’est un souvenir qui m’a marqué. »
LPJ: Vous sortez ce disque alors que le covid est toujours dans notre quotidien, comment avez-vous fait un album pendant cette période ?
« En fait il était déjà bien entamé. Les prises de sons étaient terminées tout juste en février, On a ensuite perdu du temps sur la phase de mixage, mastering…Là on ne pouvait pas se rendre au studio pour le faire. On aurait dû sortir le disque au début de l’été juste avant tous les concerts. Pendant cette période on a donc peaufiné le graphisme, le livret. En avançant au ralenti mais en avançant quand même.
Notre idée était de le sortir avant les nombreuses dates de l’été. Tout s’est annulé mais on a quand même fait le choix de sortir cet album en 2020 car c’était important pour nous de marquer cette année. On le présentera en concert quand les choses reviendront à la normale. On ne voulait pas attendre 2021 pour le sortir. »
LPJ: D’ailleurs qui vient vous voir en concert ?
« Ce sont des gens qui écoutent de tout. Ou qui nous découvrent quand on joue dans une autre région. Des gens qui tombent sous le charme de ces musiques. C’est un spectre large, grand public.
Ce sont des gens aussi qui aiment le folk, les musiques acoustiques. Ils nous disent que ça leur rappelle leur jeunesse dans les 70’s. Joan Baez, Neil Young, Bob Dylan… On sent qu’ils découvrent aussi le côté musiques du monde, musiques traditionnelles. Du Banjo old time en plus du folk plus commercial qu’ils peuvent avoir en tête.»
LPJ : Comment voyez-vous le développement de la musique pour l’après covid ?
«Pour l’instant « l’après » n’est pas joyeux. Les gestes barrières portent bien leur nom. C’est une barrière entre les gens. Socialement le mot barrière est choisi. C’est moins évident de se retrouver autour d’un concert, dans des animations, des stages ou des workshop, des jams… Ça devient compliqué. On espère que ça redevienne le plus possible comme avant. C’était quand même bien avant ! »
LPJ: Question subsidiaire? Pourrait-on vous voir jouer en Irlande un jour?
«C’est un peu un rêve de faire une tournée Irlande – Ecosse – Angleterre. On aimerait beaucoup ! »
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