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PORTRAIT - De Paris à Dublin, des musées aux bijoux

Écrit par Lepetitjournal Dublin
Publié le 26 avril 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

Quand la migration suscite la création? C'est un peu ce qui est arrivé à Céline, arrivée en Irlande après avoir suivi son mari. De l'histoire de l'art elle est passée à la confection de bijoux, dans son Boudoir du sud de la ville

Pourquoi le Boudoir ? En référence au biscuit bien sûr, très français, qu'on trempe dans le champagne. Mais pas seulement. Le boudoir c'était aussi, au XVIIIème siècle, une pièce intime strictement réservée aux femmes, conçue pour qu'elles s'y sentent immédiatement chez elles : exactement ce qu'est la boutique de Céline. Niché dans les beaux quartiers dublinois, l'espace est petit, déborde de matières et de couleurs, de vieux meubles et de miroirs. Un mélange chaleureux de calme et d'intimité, qui donne envie de poser son manteau, de boire une tasse de thé et d'essayer des colliers. Juste pour se faire plaisir, juste pour prendre le temps.

Reconstruire son univers?
Le Boudoir est chic, élégant et romantique : très parisien en somme. "J'ai vécu dix ans dans le Marais à Paris, un quartier que j'adore, très culturel, très créateur? J'avais envie de reconstruire autour de moi ce monde qui m'inspire beaucoup." Ici on trouve également des pièces d'autres créateurs, français eux aussi. La plupart des matériaux viennent de France ; en chinant les brocantes, Céline mêle le vintage au distingué. D'une série de vieilles montres achetées d'occasion, elle récupère les cadrans émaillés, ajoute une fleur, des pierres semi-précieuses, et en fait une collection. Assez peu de matières proviennent de Dublin, finalement. "En France, les gens aiment bien bricoler, s'amuser avec ce qui leur passe par les mains et en faire quelque chose. Ici je trouve les gens assez peu créatifs ; les habitudes sont plutôt à acheter du tout fait."

? En goûtant à la nouveauté
Si elle reste très liée à la France, Céline s'est pourtant bien prêtée au jeu du changement en arrivant à Dublin, en 2006. Elle qui travaillait à la programmation des expositions du centre Georges Pompidou, profite de l'occasion quand son mari irlandais, lui propose de l'accompagner sur ses terres natales. Et décide de se laisser aller sur le terrain de l'invention. "Partir de chez soi comme ça, ça donne envie de se renouveler. En arrivant j'ai cherché du boulot dans les musées, puis j'ai réalisé que j'avais envie de faire des choses nouvelles, pourquoi pas essayer tout autre chose." Et la création de bijoux, de passe-temps, est devenue un métier en août 2008.

Mélange des saveurs
Tant de matières dans une multitude de couleurs, on ne sait plus trop si c'est à porter ou à croquer. Ce qui semble être au goût des femmes d'ici : "Les Irlandaises sont très féminines, plus que les Françaises je trouve ; elles aiment paraître, se faire plaisir. Elles aiment énormément les couleurs. Peut-être à cause du climat !" Finalement, en important son monde parisien tout en se nourrissant des tempéraments des Irlandaises, Céline a vu juste. "J'avais peut-être plus de chance de réussir en Irlande qu'en France, où le marché des créateurs est saturé." Le parcours de Céline serait le fruit d'un échange de bons procédés entre deux pays : apporte-moi tes créations, je te trouverai ta vocation.
Fanette Merlin (www.lepetitjournal.com/dublin) lundi 26 avril 2010

Boudoir by Céline C : 7 Pembroke Lane (Off Waterloo Road), Dublin 4 et sur le site www.celinec.com

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Publié le 26 avril 2010, mis à jour le 13 novembre 2012

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