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REPORTAGE - La Love Ulster Parade déclenche une émeute dans le centre de Dublin

Écrit par Lepetitjournal Dublin
Publié le 27 février 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

La première Love Ulster Parade àDublin qui devait commémorer les victimes de l'IRA, a déclenchésamedi l'émeute la plus violente dans la capitale irlandaise depuis 25 ans. Devant l'ampleur de la contre-manifestation, les Unionistes d'Irlande du Nord ont renoncéàdéfiler sur O'Connell Street. Quatorze personnes ont dû être hospitalisées, dont six policiers et un journaliste

Une voiture brûlée par les émeutiers àLeinster Street (photo LPJ Emmanuel Tixier)

Samedi àO'Connell Street, coktails molotov, pavés et barrières métalliques pleuvent sur la police. La manifestation contre la Love Ulster Parade des Unionistes d'Irlande du Nord venus commémorer les victimes de l'IRA, dégénère. Dès onze heures, plusieurs centaines de personnes réunies àla jonction d'O'Connell Street et Parnell Square brandissent des drapeaux noirs et des pancartes en hommage aux victimes de violences loyalistes. Les drapeaux orange, blanc et vert, symbole de la République d'Irlande, côtoient les affiches du Republican Sinn Féin, les dissidents du parti. Derrière les barrières qui bordent la rue encore calme, Sean Fallan, l'un des manisfestants républicains justifie sa présence : "Les Unionistes veulent longer des lieux symboliques de la lutte républicaine. Ils viennent commémorer leurs morts àdeux pas de l'endroit oùl'attentat des loyalistes a étéperpétréen 1974. Cette parade est une provocation !".
De fait, jamais les Unionistes n'atteindront O'Connell Street. Leur marche est annulée. A midi et demie, la contre-manifestation se transforme en émeute. La police sert de cible aux émeutiers. Ces derniers déplacent violemment les barrières vers le centre de la rue pour former un mur infranchissable. Un mouvement de foule déborde les forces de police. Très vite, les deux camps s'organisent. La police anti-émeute s'aligne derrière les barrières enchevêtrées. Face àeux, des émeutiers déchaînés scandent des slogans àla gloire de l'IRA. Engoncés dans leurs foulards pour ne pas être identifiés, un groupe de jeunes assure d'une seule voix qu'ils ne font partie d'aucune organisation : "On est juste Irlandais. Une telle marche àDublin est intolérable. Ils ont du sang sur les mains". Un autre vient les rejoindre, le visage ensanglanté"C'est bon, on a stoppéles Unionistes !" jubile-t-il, surexcité, avant de repartir affronter la police.

"Jeunes fanatiques"

Un émeutier s'en prend àune vitrine sur O'Connell Street (photo LPJ Emmanuel Tixier) 

Une confrontation musclée entre les forces de l'ordre et les émeutiers s'installe pendant des heures àO'Connell Street, devant des Dublinois et des touristes médusés. Visiblement excédée, Dorothy Prendegast, une Dublinoise de 65 ans, s'insurge : "Ce ne sont que des jeunes fanatiques. Ils ne représentent pas les gens de cette ville. Je ne comprends pas pourquoi le gouvernement a acceptéqu'une telle parade ait lieu dans une rue en travaux". En effet, les débris du chantier alimentent en projectiles les émeutiers. Alors qu'ils se replient vers O'Connell Bridge, des émeutiers en profitent pour saccager quelques vitrines et vandaliser des magasins.  
La contre-manifestation se déplace en ordre dispersévers Kildare Street pour rejoindre Leinster House. Deux voitures sont incendiées au passage. La police anti-émeute avance en ordre pour disperser les fauteurs de troubles. Un violent mouvement de foule en direction de Grafton Street surprend alors les passants éberlués de cette rue commerçante. Quelques affrontements mineurs se poursuivent en fin de journée dans les rues perpendiculaires àO'Connell Street. Bilan provisoire : 14 personnes hospitalisées et 40 arrestations.
Charlotte LASSALLE. (LPJ) 27 février 2006

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Publié le 27 février 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

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