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Rencontre avec Ruth Burke, la nouvelle proviseure de la SISD

ruth burke proviseure SISDruth burke proviseure SISD
Écrit par SISD
Publié le 5 mai 2021, mis à jour le 25 mai 2021

On ne présente plus Ruth Burke : un vrai vétéran de la scène pédagogique et scolaire, vivant depuis plus de 20 ans à Dubai et avec 13 ans d’expérience à la tête de certaines écoles d’excellente réputation, comme JESS Jumeirah (Jumeirah English Speaking School), GEMS Wellington International School et Deira International School qui ont obtenu sous sa gouvernance le convoité statut d’école « outstanding » accordé par le KHDA. Mais Ruth c’est aussi une maman active et impliquée de trois enfants âgés de 8 à 27 ans, qui expérimente donc encore au quotidien les problématiques de tous les autres parents dubaïotes, et surtout une enseignante absolument passionnée, pour qui la transmission, la passion et l’ouverture d’esprit sont primordiaux. Non décidément, ce n’est pas une directrice d’école comme les autres !

 

 

lepetitjournal.com/dubai : Êtes-vous impatiente d'assumer ce nouveau rôle, de découvrir une nouvelle école ? Qu'est-ce qui distingue la SISD à vos yeux ?

 

Ruth Burke : Le bilinguisme ! Cela a toujours été une valeur fondamentale de mon enfance, quelque chose avec lequel j'ai grandi. Et la SISD a en ce sens un énorme potentiel, dans le monde multiculturel dans lequel nos enfants grandissent. C'est un monde très différent de celui dans lequel nous, en tant que parents, avons grandi. Ils auront plus que jamais besoin de ces compétences non-techniques que l’on désigne en anglais sous le nom de soft skills, ils auront besoin de développer et d’entretenir leur tolérance, leur capacité à comprendre les ambiguïtés d'un monde changeant… Ils sont tellement plus internationaux que nous ne l'étions, et ce sentiment international est très certainement présent ici à la SISD, soutenu par une vraie pédagogie bilingue. Le véritable bilinguisme est incroyable, je suis une grande fan (rire) et cela donne tant aux enfants en termes d'ouverture, de résilience, de culture…. Tout vraiment !

 

Et il y a l'IB bien entendu, tout aussi cher à mon cœur : c'est l'une des rares écoles à proposer un programme complet de l'IB, et ce dès la maternelle. De toute évidence - comme quiconque visite l'école le comprendra immédiatement - il y a aussi le fait que les installations sont tout simplement incroyables. Je pense qu’il y a un potentiel extraordinaire qui n’est pas encore exploité au maximum de ses capacités et de sa reconnaissance. C’est comme d’avoir entre les mains une pierre précieuse encore un peu prise dans sa gangue et qu’ensemble nous allons révéler totalement, dans toutes ses facettes. Il y a tant de choses à dire sur ce potentiel : une piscine olympique, un département des arts du spectacle fantastique….

Oui je pense que le potentiel est énorme et qu’il n’est pas encore complètement atteint.

 

Qu’est-ce qui vous importe le plus en tant que directrice, quelle est votre « marque de fabrique » ?

 

Toutes les écoles sont différentes, et tous les enfants aussi bien sûr. Mais justement ce que je souhaite c’est d’implémenter profondément et activement l’un des grands principes de l’IB : trouver en chaque enfant ce en quoi il excelle, et le porter à s’y développer au mieux de ses capacités. Mettre en place ce principe vraiment vital qui reconnait que chaque enfant peut se passionner pour son apprentissage à partir du moment où il trouve un angle qui l’intéresse, lui, personnellement. À partir du moment où il se sent reconnu à sa juste valeur, et où il est célébré dans ses apprentissages.

 

Vous avez une réputation de « Mme Outstanding » en référence à vos accomplissements reconnus par le KHDA, et aux écoles que vous avez amenées à recevoir cette reconnaissance de la part de l’entité parfois redoutée du ministère de l’éducation nationale locale….

 

Je comprends bien après toutes ces années à Dubaï le fonctionnement et les attentes du KHDA, et bien entendu c’est important justement de les comprendre et d’y répondre. Mais ce n’est pas mon objectif premier. Ma priorité absolue c’est de travailler avec et pour la communauté de l’école. Il s’agit de « rassembler les troupes », les parents, les enfants, et les enseignants.

L’objectif est que la SISD se démarque dans le paysage scolaire de Dubaï, d’actualiser son potentiel à 360 degrés.

Par exemple de s’assurer de l’équilibre entre la technologie et la pédagogie, du Primaire au Secondaire. Il est évident qu’après le passage de la pandémie et de l’école à distance il n’y aura pas de retour en arrière, mais la technologie est un outil d’avenir si et seulement si les élèves reçoivent une éducation de pointe et un accès à la culture, à un corpus de connaissances approfondies.

 

Vous êtes en train de faire connaissance avec la SISD, quelles sont vos premières impressions ?

 

Vous le savez – l’ai-je assez dit (rires) ? – le bilinguisme est mon dada, et de voir précisément ce bilinguisme vivre au quotidien, de croiser des élèves s’exprimer de façon fluide en jouant et en travaillant dans deux, trois, et jusqu’à 5 langues, de voir de ses propres yeux le niveau de sociabilité que cela induit, c’est vraiment extraordinaire. De voir aussi comment le corps enseignant, des petites classes jusqu’à la librairie, est impliqué dans le soutient de cet apprentissage, pour qu’il ait lieu de façon la plus naturelle et la plus authentique possible. Au-delà du développement cognitif, cela implique aussi comme nous le mentionnions au début, une ouverture d’esprit et une tolérance extrêmement élevée. Cela ouvre à tous les possibles, et de façon réfléchie. J’apprécie aussi de noter que le ratio élèves/enseignants est très généreux. Ce n’est un secret pour personne que l’apprentissage en petit groupes est plus profitable. Et bien sûr je me réjouis de venir à la rencontre petit à petit de la communauté des parents !

Quel est votre plan pour la prochaine année scolaire ?

 

Nous voulons raconter l’histoire de la SISD, je voudrais que l’on parle de nous en ville, et que l’on soit connus pour être un endroit où les enfants prospèrent… oui je pense que la SISD mérite d’être ambitieuse, de mettre en avant son approche holistique, très personnalisées, et ses hauts standards.

 

Pensez-vous que la communauté francophone est encore un peu intimidée par l’IB ? Ce « grand méconnu » de la pédagogie française ?

 

Je pense qu’il y a encore un travail de vulgarisation qui peut être mené à bien. Je ne pense pas que ce soit encore une inconnue complète, mais je pense qu’il existe encore des barrières liées à l’incompréhension. Je pense que là encore il y a beaucoup à faire pour que les parents – que ce soient les parents des enfants déjà élèves de la SISD ou les parents qui envisagent d’y inscrire leurs enfants – dépassent les préjuges et les zones de flou et apprennent à bien maitriser les codes et le vocabulaire du PYP et de l’IB. Il est très important aussi de construire les ponts, les liens, entre le curriculum scolaire et les choix universitaires ou d’études secondaire, et même les choix de vie en général. C’est un curriculum qui s’exporte partout et qui « arme » les enfants pour la vie.

Aujourd’hui on sait que les enfants issus de l’IB savent mieux affronter les aléas d’une carrière universitaire ou professionnelle. Ils abandonnent moins facilement et savent se remettre en question et poursuivent leurs études plus qu’avant 

Et pour cela le point clef c’est de transmettre cette connaissance, cette compréhension aux parents. Afin qu’ils ne soient pas tentés de pousser leurs propres enfants vers des choix déterminés « par défaut » par ce qu’eux (les parents) maîtrisent et non par ce qui réellement s’offre à leurs enfants.

 

Vos trois points clefs pour septembre ?

 

Développer l’IB, voir les chiffres monter dans le département de l’IBDP, que nous en soyons fiers et qu’il soit reconnu partout en ville. Développer l’internat qui est assez unique dans le Moyen Orient et qui je pense propose une offre alliant excellence, flexibilité et sécurité dans une période encore incertaine en termes de santé publique.  Mais plus que tout infuser et développer la qualité de l’enseignement. Ce que nous voulons avant toute chose ce sont des leçons, des cours  exceptionnels… et pour cela il faut que j’aide le corps enseignant à faire le ménage dans leur esprit et dans leur bureau (administrativement parlant) pour qu’ils puissent s’y consacrer à 200%.

 

Vous avez toujours enseigné : est-ce que vous allez aussi à la SISD assumer cette  double casquette ?

 

Je suis une enseignante avant toute chose. C’est mon métier, ma vocation. Et je trouve aussi que cela me donne à la fois une connaissance approfondie de l’école, de ses élèves, et une crédibilité auprès des enseignants : si je parle d’implémenter une technique, une méthode, ils savent que je sais de quoi je parle. Ils m’ont vue des deux côtes du bureau. Je veux être à la tête de l’enseignement, pas seulement des élèves. Et c’est la meilleure méthode pour cela !

Pour plus d'informations SISD

 

 

 Interview réalisé par Marie-Jeanne Acquaviva

 

SISD
Publié le 5 mai 2021, mis à jour le 25 mai 2021

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