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PASCAL CHARLERY – Interview avec le nouveau proviseur de LFIGP

Pascal CharleryPascal Charlery
Écrit par Marie-Jeanne Acquaviva
Publié le 25 novembre 2017, mis à jour le 14 juillet 2018

Le Petit Journal est allé à la rencontre de Pascal Charlery, le nouveau proviseur du Lycée français International Georges Pompidou, écoutons le évoquer son parcours et ses ambitions :

 

 

Lepetitjournal.com/Dubaï : Quel a été votre parcours ? Avez-vous été enseignant vous-même ?

 

 

Pascal Charlery : Je suis titulaire d’une Licence et maitrise de langues et civilisation étrangères, spécialisé en traduction littéraire auprès de la Sorbonne. J’ai fait mes débuts effectivement en tant qu’enseignant,  puisque j’ai été professeur d’anglais en Région Parisienne  puis en Guyane Française  et Mayotte. Avant d’arriver à Dubaï, j’étais en poste en tant que proviseur à Yaoundé. 

 

 

En quoi un lycée français à l’étranger est-il différent d’un lycée sur le sol français ? Est ce que le curriculum est adapté ?

 

 

P.C : Nous sommes soumis aux mêmes programmes qu’un établissement français. Les établissements de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement du Français à l’Etranger) sont homologués par des missions pédagogiques régulières : Le chef d’établissement est garant de la bonne mise en œuvre des programmes.

 

 

Quelle vision avez-vous de votre établissement et dans quelle direction voudriez-vous le faire aller ?

 

 

P.C : Le LFIGP est sans aucun doute à mes yeux un établissement d’excellence, qui répond à la politique pédagogique, culturelle, sportive et citoyenne de l’AEFE sous la tutelle de laquelle nous nous plaçons Je souhaite poursuivre les axes déjà travaillés par mes prédécesseurs, et renforcer plusieurs aspects :

  • l’engagement des collégiens et lycéens dans la vie de leur établissement
  • renforcer encore la confiance des familles et renforcer le sentiment d’appartenance au LFIGP et au réseau de l’AEFE, plus grand réseau scolaire au monde ;
  • poursuivre la recherche d’excellence en veillant à favoriser un climat scolaire serein ;
  • offrir des conditions d’enseignement toujours meilleures en termes d’installations sportives, d’espaces d’accueil et de repos où on a envie de rester, chaleureux ;
  • former des citoyens de demain responsables, autonomes, respectueux de l’environnement et protecteurs.


Y aura t-il toujours des classes bilingues? Comment fonctionnent-elles?

 

 

P.C : Notre mission est de promouvoir le français comme langue de référence, langue cible et vecteur universel. Les autres langues enseignées doivent être des vecteurs d’ouverture et d’enrichissement culturel. Parler de parcours bilingue est restrictif, on devrait parler plutôt de parcours plurilingue.

 

La tendance actuelle est de tout faire pour l’anglais, mais il ne faut pas oublier les autres langues !

 

Quelle est la taille moyenne des classes ? Combien d’enseignants par classe?

 

 

P.C : Les effectifs ont tendance à tourner autour de 26 élèves par classe. En moyenne au collège lycée les élèves ont de 10 à 12 disciplines donc autant d’enseignants sur l’ensemble de la semaine. De plus en plus les groupes classes sont éclatés pour aller vers des groupes de compétences ou des enseignements interdisciplinaires qui permettent de considérer l’élève dans sa globalité plutôt que de le saucissonner.


 

Acceptez-vous les élèves non francophones mais avec une certaine pratique du français, et si oui ont-ils des classes de FLE par exemple ? Quels sont les critères d’admission pour les élèves?

 

 

P.C : Nous acceptons tous les élèves dans une école inclusive et qui doit apporter les réponses à tous les profils, notre devise est bien « l’excellence pour tous ». L’immersion est un allié de poids. Au besoin un parcours peut être créé qui se doit d ‘être évolutif et sur une durée limitée.

 


Quelles sont vos statistiques des taux de réussite au bac? Ou d’acceptation des élèves qui rentrent en France, est-ce que l’école de Dubaï est au niveau des écoles de la métropole?

 

 

P.C : Les taux de réussite au baccalauréat – entre 97% et 100% - sont très bons et au-delà de la moyenne en France, voire même pour certaines années au-delà de la moyenne des établissements de l’AEFE ! Nombreux sont nos élèves à décrocher des mentions, plus de 80 %, et notamment des mentions Très Bien, qui viennent confirmer la qualité du travail fourni ici. Les orientations vers l’enseignement supérieur d’excellence sont briguées assidument par nos élèves. Ils sont nombreux à partir vers Science Po, vers des écoles d’ingénieurs, des CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles), des établissements étrangers également et notamment dans les meilleures universités anglaises, américaines ou canadiennes.

 


Quels sont ses critères de recrutement pour les enseignants ? Sont-ils tous de langue maternelle française ou non?

 

 

P.C : Les enseignants travaillant au LFIGP sont de divers horizons. Certains sont mis à disposition par l’Education nationale française, suite à l’accord d’un détachement à l’étranger. Certains sont expatriés avec des missions de formation et d’accompagnement pédagogique. Repérés par l’AEFE après un système d’entretien et d’évaluation draconiens, ils sont sous contrats pour des missions de 3 à 5 ans. D’autres résidents sont en détachement aussi, mais recrutés par une commission délocalisée à l’étranger. Bien souvent ils sont déjà implantés dans le pays. Enfin les enseignants de droit local sont employés du lycée, recrutés lors de commissions de recrutement locales.

Tous les enseignants ne sont pas francophones. Nous essayons de mettre en place des formations pour les intégrer, afin que la langue de travail soit le français. L’enjeu est grand.

 

 

Pourquoi choisir une éducation à la « française » ? Quelle est la différence avec le système anglo-saxon ou IB ?

 

 

P.C : L’éducation à la française a fait ses preuves. Confrontée à d’autres systèmes elle doit pouvoir se renforcer, évoluer, répondre à de nouvelles attentes. Les exigences académiques sont importantes. Les programmes sont variés, solides, les disciplines s’interpénètrent et l’interdisciplinarité est une modalité pédagogique efficace. Il nous reste à travailler davantage l’autonomie, la prise de risque, la responsabilisation. En cela le système anglo-saxon a pris de l’avance sur nous.

 

 

Pouvez-vous nous parler de vos événements à venir ? Comme le forum des métiers par exemple ?

 

 

P.C : Il ne se passe pas une semaine sans un évènement fédérateur phare au LFIGP. Nous sommes ouverts aux autres établissements dès que nous le pouvons, avec lesquels nous promouvons les échanges autour de projets de tout ordre, qu’ils soient éducatifs, pédagogiques, citoyens, sportifs, ou culturels. Nous soutenons également des projets de développement durable, ou des projets media avec « radio cartable » par exemple. Le Forum des Métiers, centré sur l’orientation, est aussi l’occasion de travailler avec les entreprises locales et des chefs d‘entreprises aux parcours enrichissants.

 

 

Quels sont vos projets ?

 

 

P.C : Nous souhaiterions développer des projets notamment envers les écoles Emiraties pour faciliter la meilleure connaissance de nos systèmes éducatifs respectifs. Je souhaite promouvoir la musique au sein de notre établissement : Il se joue tellement de choses autour de la musique, autour d’une chorale et d’un orchestre scolaire ! Nous avons de nombreux talents, il serait pertinent de les promouvoir. Je souhaite pouvoir développer des dispositifs dédiés aux élèves qui en ont le plus besoin. Ceux qui ont des difficultés, ou ceux dont les parents ne sont pas là le soir pour organiser les devoirs, assurer un temps où les adultes peuvent les accompagner face à des fragilités quelles qu’elles soient. Et je souhaite également que l’on continue à nourrir ceux qui se destinent à des écoles d’excellence, et qui ont besoin de développer des compétences de pointe. Enfin je souhaite aussi porter haut les élèves qui peuvent prétendre au programme de la Bourse Excellence Major de l’AEFE, et promouvoir bien entendu toutes les actions pédagogiques qui font ou feront sens pour nos élèves.


 

 

 

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Publié le 25 novembre 2017, mis à jour le 14 juillet 2018

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