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MELANIE KOPINSKI - « Le luxe a encore de belles années à vivre au Moyen-Orient ! »

Écrit par Lepetitjournal Dubai
Publié le 31 mars 2017, mis à jour le 1 avril 2017

Venue à Dubaï en vacances en 2001 un peu « par hasard », Mélanie Kopinski découvre la région pour s'y installer cinq ans plus tard. Malgré une arrivée difficile, aujourd'hui, elle s'y sent chez elle et ne désire plus partir. Assistante de direction au sein de la célèbre marque de luxe française Chanel, Mélanie nous parle de sa vie à Dubaï et nous donne son avis sur la mode et cette ville en pleine expansion.

Lepetitjournal.com/dubai : Vous êtes arrivée à Dubaï en 2006, afin de suivre votre ami pilote chez Emirates. Onze ans plus tard, vous travaillez au sein de la célèbre griffe Chanel. Racontez-nous votre parcours.

J'ai découvert la région du Moyen-Orient en 2001. À l'époque, mon ami, pilote de profession, nous avait pris des billets à tarif préférentiel pour partir au Canada en vacances. Arrivés à l'aéroport, on nous a signalé une impossibilité de monter dans notre avion et on nous a proposé de nous envoler pour le Qatar, destination que nous avons acceptée. Nous y avons passé un séjour très agréable. Fort de cette expérience, nous sommes retournés à plusieurs reprises dans la région pour y découvrir Oman, mais aussi Dubaï. Nous avons été très vite attirés par cette ville, désireux de nous y installer un jour. Trois ans plus tard, en 2006, mon ami a eu l'opportunité d'aller travailler pour la compagnie aérienne Emirates. Nous avons saisi cette chance. Cela fait maintenant onze ans que je vis à Dubaï. Les premiers mois ont été difficiles. Venir en tant que touriste ou y vivre, cela n'est pas tout à fait la même chose. Mais en définitive, j'ai vite trouvé mes repères. Avec pour bagages, un BTS d'assistante manager et un DEUG de psychologie, j'ai trouvé un travail en tant qu'assistante de direction pour une filiale de la Banque Islamique qui avait en charge la gestion du Polo Club Plantation. Ce furent de très belles années où je pouvais jouer au polo le matin et le soir, une fois ma journée de travail terminée. Puis en 2011, j'ai été contactée par un cabinet pour un poste au sein d'une maison de luxe. Le début de mon aventure chez Chanel a commencé.

On présente Dubaï comme la cinquième capitale de la mode. Quel est votre avis sur ce positionnement ?    

Je pense que la ville de Dubaï se profile peu à peu comme un nouveau pôle de la mode internationale. C'est Karl Lagerfeld qui a ouvert la danse avec sa collection croisière Paris-Dubaï en mai 2014 pour laquelle il a invité des centaines de journalistes à venir découvrir la ville futuriste. L'évènement a eu lieu sur l'Island, une minuscule île privée déserte, en plein Golfe persique, face aux tours de Dubaï. Depuis, de nombreux autres créateurs sont passés par les frontières de l'émirat. Dubaï présente de nombreux atouts. C'est une ville « hub » avec son aéroport qui dessert plus de 70 millions de passagers à l'année, vous avez des plages de sable blanc, pas de taxes et une position géographique et politique confortablement nichée entre l'Orient et l'Occident. De plus, Dubaï se donne les moyens d'augmenter son attractivité avec la création de nouveau quartier tel que d3, Dubaï Design District, une zone franche gérée par le gouvernement et destinée à accueillir les médias, sièges sociaux et créatifs du monde de la mode et du design. Ce quartier, qui se compose de neuf bâtiments aux courbes modernes et que nous pouvons distinguer derrière la Burj Khalifa, accueille, en autre, les bureaux Chanel. 

Les Émiratis aiment le luxe à la française, gage de qualité et de raffinement. Je peux d'autan le confirmer du fait que j'ai été secrétaire générale pour le comité Colbert pendant deux ans. Il faut savoir que le Comité Colbert est une association fondée en 1954 à l'initiative de Jean-Jacques Guerlain, qui se consacre à la promotion de l'industrie française du luxe en France et à l'étranger. J'ai été amenée à travailler sur différentes problématiques comme la contrefaçon et je peux vous dire que le luxe à la française est fortement apprécié et reconnu par la population locale dans la région du Moyen-Orient.

On dit que Dubaï est une ville qui se métamorphose d'année en année. Partagez-vous ce sentiment ?  

J'ai découvert Dubaï en 2006 et je peux vous dire que ce n'était pas la même ville qu'aujourd'hui ! Donc oui, je partage ce ressenti. Dubaï est en perpétuel mouvement. Je pense que s'installer à Dubaï à l'heure actuelle est plus simple qu'il y a onze ans. Imaginez qu'en 2006, quand je suis arrivée avec mon container, la ville s'arrêtait au niveau du Mall of the Emirates. Le Dubaï Mall et la Burj Kalifa étaient en construction. Il n'y avait que deux magasins Carrefours et il était difficile de trouver des aliments français. Tout ceci est bien différent aujourd'hui. En tout cas, j'apprécie énormément ma vie ici et je m'y sens chez moi. Je trouve qu'il est dommage qu'il y ait encore autant d'aprioris sur cette ville. L'image de Dubaï véhiculée par les journalistes n'est pas toujours réaliste. Ils présentent souvent cette ville comme un eldorado et beaucoup de personnes déchantent en arrivant. Certes, il y a beaucoup de succès story, mais il est important de dire qu'il n'est pas si évident que cela d'y trouver un bon job.  Quant à certaines personnes de mon entourage, elles pensent encore que je dois aller travailler voilée ! Au contraire, je n'ai jamais ressenti la moindre discrimination dans le travail en tant que femme depuis mon arrivée à Dubaï.

Pétronille ROSTAGNAT (lepetitjournal.com/dubai) le 2 avril 2017

Pétronille est rédactrice au petit journal de Dubaï et romancière. Son premier roman policier, la fée noire, a été publié aux éditions Incartade(s) en juin 2016.  

 

 

 

     

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 31 mars 2017, mis à jour le 1 avril 2017

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