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HUSSAIN AL JAZIRI - " la France occupe une grande place dans mon coeur "

Écrit par Lepetitjournal Dubai
Publié le 3 septembre 2016, mis à jour le 29 janvier 2024

Hussain al Jaziri est une personnalité qui compte dans la communauté francophone de Dubaï. Cet avocat émirien, associé dans le cabinet EAU Jaafar Alwa, Al Jaziri & Associates, cumule non seulement ses fonctions avec la présidence de l'Alliance française de Dubai, mais a été fait Chevalier de l'Ordre de Léopold (Belgique) en 2004, et Chevalier de l'Ordre National du Mérite (France) en 2012. Nous avons eu l'honneur de le rencontrer pour une interview dans le restaurant Vendôme, au sein de l'Alliance Française.

lepetitjournal.com/dubai : Vous êtes né à Dubaï avant l'ère pétrolière, pourriez-vous nous confier quelques mots sur votre enfance ?  

Hussain al Jaziri : Lorsque je suis né il n'y avait ni électricité ni eau courante dans les maisons. Mon père était pêcheur de perles comme la plupart des hommes de son âge à l'époque, mais aussi enseignant dans une des premières écoles de Dubaï (Al Ahmadiah), qui a été aujourd'hui transformée en musée. J'allais à l'école à pied, nous nous retrouvions tout le temps à la plage... Je suis aujourd'hui nostalgique de cette époque très simple. la communauté était petite, tout le monde se connaissait . 

Quel regard avez-vous sur l'évolution de la ville de Dubaï ? 

Vous ne pouvez pas imaginer ? Je ne pense pas que cela ait déjà existé ailleurs sur la terre ?. Si vous voyiez les images de cette ville que j'ai dans mes souvenirs et celles que je vois tous les jours, c'est surréaliste! Surréaliste!

Imaginez-vous ici l'été dans cette petite ville plantée entre mer et désert sans l'air conditionné, comment les gens supportaient cette atmosphère? 

Pourriez-vous nous parler de votre parcours, de vos études en droit ? 

Lorsque j'ai fini mes études secondaires à Dubaï, année de la constitution de la fédération des émirats en 1971, il n'y avait pas d'universités, et le gouvernement m'a envoyé en tant qu'étudiant boursier au Caire. J'ai donc étudié pendant cinq années en Egypte le droit et la législation musulmane. Mes études en droit faisaient souvent référence à des articles français et à la jurisprudence française, par ce biais, j'ai donc décidé de commencer à apprendre le français.

Je prenais des cours du soir de la langue française au Caire et c'est pendant mes vacances scolaires que je suis parti en France avec une seule adresse dans la poche qui était celle du centre linguistique appliqué de Besançon .

Je suis arrivé pour la première fois en France un dimanche, tout était fermé, je ne savais ou aller, c'était l'aventure totale ! Cela a duré trois étés. En 1978 je terminais mes études universitaires au Caire et je commençais à travailler comme assistant à l'université de droit d'AL AIN. J'ai voulu faire un troisième cycle en France mais mon français n'étant pas assez bon on m'a envoyé au centre linguistique de Vichy. On nous a alors conseillé d'écouter régulièrement les informations et les chansons pour perfectionner notre français: j'ai un souvenir impérissable de l'annonce du décès de Claude François. Je ne savais pas qui c'était mais j'ai vite compris que mon pays d'adoption avait perdu un de ses plus grands talents! Aussi, la chanson " le déserteur " de Serge Réggiani passait en boucle? 

Parlez-nous de votre rapport à la France ? 

J'ai passé ensuite un diplôme de finance publique et je me suis inscrit à un DEA de droit publique à Clermont Ferrand.

C'est là que j'ai rencontré mon épouse Feouzia, au restaurant universitaire. Comme vous pouvez le constater la France occupe une grande place dans mon coeur! Lorsque j'ai fini mon DEA, nous nous sommes installés à Paris, où nous avons eu nos deux enfants Chafiah et Ali. Nous sommes ensuite rentrés aux Emirats pour accepter l'offre que j'avais reçue d'un cabinet d'avocat à Dubaï, dans lequel je travaille encore aujourd'hui, en tant qu'avocat partenaire. 

Quels sont les domaines de compétence de votre cabinet ? Quel conseil aimeriez-vous donner à nos lecteurs ?

On travaille principalement sur le droit des affaires, mais également en droit civil, et parfois en droit pénal, domaine dans lequel nous restons assez sélectifs.

Le conseil que l'on peut donner c'est que l'avocat ne peut pas toujours faire de miracle: en droit il vaut mieux prévenir que guérir. Nous conseillons aux gens de bien se renseigner avant de s'engager dans un contrat. Nous avons une bonne connaissance du terrain et des lois en vigueur. Notons que certaines personnes de bonne foi ont été piégées par des transactions sans avoir consulté auparavant un spécialiste. Il faut se méfier des apparences?

Marion LONGIN (www.lepetitjournal.com/dubai) le 4 septembre 2016

lepetitjournal.com Dubai
Publié le 3 septembre 2016, mis à jour le 29 janvier 2024

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