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Gabrielle Coppée, des conseils ludiques et faciles pour vos lunchbox

Gabrielle copie Gabrielle copie
Écrit par Marie-Jeanne Acquaviva
Publié le 19 octobre 2019, mis à jour le 19 octobre 2019

« Faut faire la lunchbox ! » …Quel parent ne prononce ou n’entend ces quelques mots avec un petit frisson d’angoisse et de découragement ? Lequel d’entre nous a l’énergie jour après jour de mettre au point des repas équilibrés, savoureux, variés, joliment présentés (ne parlons pas de la pression sur Instagram où les mamans japonaises sont capables de vous faire en 5’ un repas complet, en forme de Totoro, multicolore, sans gluten ni arachide)…Sans oublier le plus important : que nos chers bambins acceptent de l’ingurgiter, histoire de ne pas passer la journée avec un paquet de chips dans l’estomac plutôt que de manger ce avec quoi nous les avons, plein d’espoir, envoyés en classe… Aujourd’hui Le Petit Journal viens à votre secours avec Gabrielle Coppée, une jeune femme pleine d’expérience dans la restauration et la grande distribution alimentaire, mais aussi maman de trois enfants pleine de bon sens,  qui a surtout la cuisine et le partage à cœur. Venez à ses côtés déculpabiliser et apprendre à envisager la préparation des repas sous un angle différent : plus sain oui, mais surtout plus ludique, plus facile et plus efficace.

 

 

Lepetitjournal.com/dubai : D’où vient votre intérêt pour la cuisine, que ce soit à titre personnel et professionnel, comment avez-vous démarré ?

 

Gabrielle Coppée : Je ne suis ni chef étoilé, ni nutritionniste, j’ai abordé la cuisine par un chemin inhabituel, en commençant par des études de journalisme (rires) et je me suis spécialisée ensuite en « santé publique »  Après quelques années dans un secteur qui ne me plaisait pas, j’ai frappé à la porte d’un resto que j’adorais, ai demandé au chef de me prendre à l’essai et que mon salaire des débuts soit ma formation. Nous avons travaillé ensemble pendant de nombreuses années. C’est comme ça que je me suis vraiment lancée

 

Vous allez ensuite travailler pour la grande distribution, c’est quelque chose dont le grand public est peu conscient : la création d’un menu ou le travail en amont d’une recette proposée dans un supermarché…

 

En effet, lorsque j’ai commencé c’était le début du quinoa et le renouveau des lentilles en Europe. La plupart des gens savait que c’étaient des ingrédients sains mais ignoraient  comment ça se cuisinait. En partenariat,  nous avons créé une ligne de salades préparées avec des recettes équilibrées et gourmandes, vendues en supermarché. Bien sûr aujourd’hui les rayons en sont saturés, mais à l’époque nous étions parmi les premiers. Ensuite je me suis lancée comme consultante indépendante dans la création de recettes pour la grande distributions et certaines franchises dans le domaine de la restauration .

 

Je travaille à rendre accessible la nourriture saine, j’essaie de guider mes clients dans les « nouveaux-anciens » ingrédients et de sortir des clivages entre les « tribus » alimentaires qui ne font que culpabiliser et décourager.

 

 

C’est à dire ?

 

Par exemple je pense qu’il n’y a pas (ou qu’il ne devrait pas) y avoir d’un côté les granivores vegan purs et durs et d’un autre côté les « viandards » qui ne jurent que par les protéines animales, comme il n’y a pas d’un côté ce qu’aiment les enfants (et qui serait exclusivement de la junk food) et ce que les parents voudraient les voir manger (des légumes)….je pense que l’on peut trouver une façon de s’alimenter qui soit à la fois respectueuse des impératifs de santé et du bon sens écologique, tout en étant facile d’accès et appétissante.

 

Pour qui travaillez-vous ? Qui sont vos clients ?

 

Mes clients sont en majorité des chaînes de restaurants ou de supermarchés. C’est très intéressant car créer des recettes pour la grande distribution ce n’est pas du tout la même chose que travailler dans la cuisine d’un bistrot. Il y a des contraintes techniques extrêmement rigoureuses notamment en terme de prix et de durée de vie des ingrédients, c’est un vrai casse-tête créatif. Il faut que les recettes soient relativement simples d’exécution et que cette exécution soit facile à reproduire dans le temps. La recette, donc ne doit pas être seulement jolie en photo, elle doit être extrêmement précise, détaillés et testée sur des grands volumes (une pincée de sel c’est quoi quand on reproduit la recette en 50 kg ?). Il faut aussi que le look et le goût résistent au transport et au temps, et puis bien sûr que le résultat plaise aux clients de mes clients, à savoir les consommateurs.

lunchbox facile

 

Dites-nous en plus sur votre page personnelle autour de la fameuse lunchbox ?

Ce que j’aimerais transmettre à travers cette page c’est justement ce qui me plaît dans la cuisine : c’est-à-dire le partage, la transmission, la découverte et l’échange. Tous les jours on me demande ce que je prépare ce soir, comment je cuisine tel ou tel légume…j’ai eu envie de partager de manière super simple sur une plate-forme accessible à tous mon expérience professionnelle traduite dans ma vie de famille.

 

Autrement dit comment vous cuisinez pour vos enfants ?

 

J’adorerais dire que mes  fils se réjouissent à l’idée de manger un saladier de quinoa - encore lui ! (rires) - mais la vérité est toute autre bien entendu !

Il faut savoir faire preuve de souplesse, adapter justement un cahier des charges dans lequel on a envie d’introduire le respect de sa santé, la protection de l’environnement – par exemple par l’adoption consciente et collective de repas végétariens réguliers -  tout en jonglant avec nos rythmes professionnels, l’organisation familiale et bien sûr le plaisir et le goût.

idée lunchbox

 

Comment avez-vous décidé de communiquer et de partager ce savoir-faire ? Quels sont vos projets en ce sens ?

 

Cette plate-forme (mypetite.lunchbox sur Instagram, ndlr) est née il y a à peine un mois et m’entraîne déjà dans des directions différentes de mon travail habituel. Je voudrais entre autre organiser des ateliers pour encourager à utiliser la cuisine comme outil de partage et d’acquisition. Lorsque l’on cuisine ensemble, que l’on met au sens propre les mains à la pâte, même juste pour 30 minutes, il est impossible de jouer avec son écran ou de faire autre chose en même temps : cerise sur le gâteau, si les mains sont occupées la langue va aussi se délier (c’est donc un temps d’échange) et le corps se détend, c’est vraiment une expérience positive, à 360 degrés. En attendant, partager mes conseils, mes recettes et mes idées à travers les médias sociaux cela me permet d’entrer directement dans la cuisine et le quotidien des gens…c’est déjà formidable !

 

Si vous n’aviez qu’un conseil ?

 

Je dirais que mon conseil principal, (je vais même aller jusqu’à deux !), serait de ne pas acheter de produits tout-faits et de cuisiner avec vos enfants, de les intégrer dans la cuisine, pas uniquement pour s’asseoir et manger... Ce qu’il faut transmettre c’est l’intérêt pour quelque chose de plus équilibré, et que les alternatives ne sont pas une punition (rires). Un exemple : si vous découpez du pain arabe frais en triangles que vous passez au four, c’est chaud, croustillant, délicieux, ludique à faire avec les enfants, aromatisable à volonté, ça permet de récupérer les restes et c’est incomparablement plus sain que des chips industrielles

 

Cette curiosité, cela passe par le goût et le plaisir de faire quelque chose ensemble. Mes trois enfants sont mes meilleurs testeurs, et j’adore le fait qu’ils m’aident à trouver un moyen de leur faire apprécier la plupart des légumes, peu importe si on fait des erreurs et que parfois ils finissent en soupe…

 

Je pense que la clé est aussi dans la discussion : si on choisit, on en parle ensemble alors on trouve la bonne balance entre ce qu’ils aiment, ce qui est bon pour eux et ce qui est facile à faire. Par exemple pour les miens, afin d’éviter les grignotages, ce qui fonctionne bien ce sont les soupes froides que je laisse à disposition dans le frigo et auxquelles ils ont recours lorsqu’ils « meurent de faim »  en rentrant de l’école ou du sport. Les petits déjeuner salés sont aussi quelque chose qui leur convient bien aujourd’hui, mais bien entendu nous avons fait plusieurs essais avant de trouver ce qui plaisait à chacun.

 

Cela fait six ans que vous êtes « Dubaïote », qu’est ce qui aujourd’hui constitue «votre Dubaï » ?

 

D’une part la chance de vivre dans un tel univers multiculturel et grâce à lui, avoir accès dans un tout petit espace, à une quantité gigantesque d’influences culinaires. Et d’autres part mes amis! Que ce soit dans mon quartier ou ailleurs dans la ville, ce sont toutes ces personnes avec qui nous avons tissé des liens très étroits, qui prenne la place de la famille qui est loin, qui connaissent mes enfants et dont j’adore les leurs - qui d’ailleurs n’en peuvent probablement plus de tester mes recettes (rires) !

 

lunch box cuisine idées

 

 

La « Petit Journal »’s lunch-box

  • Salade de quinoa, olives noires, mozzarella, tomates et dés de courgettes avec une vinaigrette au pesto (1 petite cuillère de pesto, maison ou non ? mélangée dans ¼  verre d’huile d’olive)
  • Des petits légumes (ici des edamames que j’achète surgelés et que je passe juste sous l’eau chaude avant de les mettre dans la lunch-box)
  • 1 cupcake (à la carottes, à la banane, à la vanille…je partage ci-dessous la recette de nos favoris, ceux au citron)
  • Des fruits frais (ici une pomme coupée en 4 avec un peu de jus de citron pour qu’elle ne noircisse pas)

 

Recette d'un snack salé

Sushi Balls

A la maison on est tous fans de sushis. Cependant, je trouve que cela prend un temps fou à faire et c’est assez cher à commander. Quand nous sommes parti au Japon, nous avons découvert les Onigiri (petit triangle de riz et d’algues farci au poisson ou aux légumes) ça nous a inspiré pour créer notre propre et nous les avons décliné en petites boules (+ beaucoup plus facile à réaliser à la maison). Mode d’emploi ci-dessous :

Ingrédients

1 grand bol de riz à sushi cuit et refroidit

1 petit bol (le 1/3 du grand ) d’un mélange d’ingrédients « inspiration sushi » coupés en tous petits morceaux (algues, thon, coriandre, saumon fumé…pas de poissons crus, trop fragile à emporter dans une lunch-box)

  • Faire cuire du riz à sushi (selon la marque, suivre les instructions au dos du paquet).
  • Bien le laisser refroidir en l’étalant dans le fond d’un plat ou d’un large tupperware
  • Ajouter ensuite ce que vos enfants aiment (petits dés de concombre, thon, algues, saumon fumé,…ainsi que du sel et un peu de poivre
  • Mélanger ensemble tous les ingrédients et former de petits boules avec vos mains
  • Rouler les boules dans des graines de sésame et conserver-les au frigo dans un récipient hermétique avant de les ajouter à la lunch-box (important d’utiliser une lunch-box de type glacière afin de garder le snack bien frais, en particulier si vous avez mis du poisson)

Cake au citron

Une des recettes sucrées préférées de mes fils. Hyper facile à faire, parfait en format cupcakes ou en tranche pour ajouter à la lunch-box ou les attendre sur la table du goûter.

3 citrons bio

200 gr de farine bio

160 gr de sucre de canne bio

200 gr de beurre bio fondu

4 œufs bio

 

3 secrets:

  • Ne pas trop mélanger les ingrédients afin d’obtenir une consistance aérée mais moelleuse
  • Attendre que le beurre fondu ai refroidit
  • Mélanger à la fourchette (utiliser le batteur électrique uniquement pour incorporer la farine si elle laisse des grumeaux)

     
  1. Allumer le four à 150°-160°  (pas plus chaud)
  2. Faire fondre le beurre et presser 2 des citrons
  3. Mélanger ensemble le sucre et les œufs
  4. Ajouter la farine et les jus de citron
  5. Gratter le zeste d’un des citrons et ajouter-le au mélange
  6. Ajouter le beurre fondu
  7. Verser ensuite dans des petits moules à cupcakes ou dans un moule à cake (avec du papier cuisson)
  8. Faire cuire pendant 35 minutes pour les cupcakes et 1h pour le cake (test de la pointe du couteau)
  9. Sortir du four, laisser refroidir 10 minutes et presser sur les gâteaux le jus du dernier citron
  10. Décorer avec un peu de sucre impalpable et des zestes de citron supplémentaires
  11. Ce gâteau se conserve mieux au frigo dans sa version cake que cupcakes refroidit et emballé dans un récipient hermétique

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 19 octobre 2019, mis à jour le 19 octobre 2019

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