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EVELYNE THOMAS - "Ensemble on calme les angoisses "

Écrit par Lepetitjournal Dubai
Publié le 29 août 2017, mis à jour le 29 août 2017

Installée dans les Emirats depuis plus de 30 ans, Evelyne THOMAS est Thérapeute Relationnelle, Psychothérapeute et Coach de Vie. Entretien .

lepetitjournal.com/dubai - Quel est le profil de votre clientèle ?

Ma clientèle est principalement composée de couples ayant des difficultés relationnelles ou de personnes souffrant d'anxiété, d'angoisse et de dépression.  

Je pratique la Thérapie Centrée sur les Emotions (Emotionally Focused Therapy) qui est amplement validée par la recherche et qui utilise les émotions comme ressource fondamentale afin d'apporter une meilleure compréhension de soi-même et de nos relations avec les autres. 

Ma formation et mon expérience sont riches et j'offre à mes clients une aide éclectique et personnalisée.

Formatrice par passion, j'aime également travailler avec les groupes et j'anime des ateliers ?Serre-moi fort' pour aider les couples à approfondir leur relation. Je suis aussi Formatrice de Springboard, le Programme de Développement Personnel et Professionnel pour les Femmes. 

Installée aux Emirats il y a plus de 30 ans vous devez témoigner de nombreux changements, bouleversements dans le pays ...

Ces bouleversements ne sont pas seulement dans le profil des villes qui se sont transformées à une allure folle (pour exemple, quand je suis arrivée en janvier 1985, le Trade Centre était l'un des repères de Dubaï) mais également dans le profil des populations, dans les professions que l'on peut exercer aujourd'hui, dans la multitude et disponibilité de services dont on peut bénéficier maintenant, dans les nombreux sports et loisirs que l'on peut pratiquer, dans le choix des écoles.

A l'époque, il n'y avait pas grand-chose ; ?Imaginez Abu Dhabi avec un petit Spinneys, un Choitram, un Abella et un petit Prisunic, quelques écoles européennes, un ou deux hôtels pour se retrouver au bord d'une piscine ou dans un restaurant? Dubaï n'avait rien de plus à offrir'. 

Bien sûr, il y avait déjà le désert, les montagnes, beaucoup moins de routes et toutes les côtes sur le Gulf Persique tout comme le long de l'Océan Indien étaient sauvages.  Aujourd'hui, je trouve que le dépaysement est autre, il est plus dans la diversité des nationalités qui se côtoient et dans la vitesse à laquelle la région se transforme.

Quel souvenir gardez vous de votre arrivée ?

Si maintenant je me sens bien ici, les débuts n'ont pas toujours été faciles. Tout comme elle peut l'être aujourd'hui, l'expatriation à l'époque avait ses challenges. ?Je n'oublierai jamais mes premiers mois ici alors que j'arrivais de Londres ; la transition a été rude; rien ni personne ne nous avait préparés à ce que serait notre vie ici. Peu de personnes pouvaient dire où se situait Abu Dhabi et encore moins comment y était la vie. Après tout, nous n'étions là que pour 9 mois, le temps d'un contrat sur un chantier de construction ! Etait-il vraiment utile de s'investir ? Comme beaucoup de femmes à l'époque, j'avais suivi mon mari qui lui travaillait de longues heures. Je me suis vite sentie seule, isolée, dépendante, loin de ma vie en Europe et pas encore ?connectée à ma vie ici'. 

Puis les mois, les années ont passé ; nous nous sommes investis : une famille, trois enfants : ça n'empêche pas le sentiment de solitude, de déconnexion, de doute. Les tensions de tous genres étaient inévitables, les changements aussi. Une bonne dose de flexibilité et de détermination m'a aidée à surmonter les obstacles, à reprendre des études, à bâtir une vie professionnelle, à élever mes enfants et à vaincre quelques démons intérieurs.  

Et aujourd'hui ?

Je me sens privilégiée de vivre ici. J'ai eu la chance de travailler pendant 6 ans dans un des collèges Emiratis et je garde de très bons contacts avec mes élèves. C'est toujours un plaisir de passer une journée avec leurs familles dans le désert de Sharjah ; ?j'ai l'impression que le temps s'arrête : on parle, on mange, on rit beaucoup, on joue avec les enfants. Les traditions sont différentes mais les curiosités sur les expériences de chacun et les besoins de contacts sont les mêmes.'

Je suis également ravie d'avoir des projets professionnels dans une activité qui me passionne et qui me donne la possibilité d'être en contact avec des personnes enrichissantes dans leurs diversités. Elles ont chacune leur histoire, leur passé, leurs rêves et aspirations, leurs challenges et je suis heureuse de pouvoir faire un bout de chemin avec elles. Ensemble on calme les angoisses, on remet sur pied une relation dans laquelle elles se sentent souvent seules, négligées, oubliées, épuisées ou débordées et agressées ; on remet de l'ordre dans les idées afin d'encourager une meilleure connexion à soi-même et aux autres. 

Que faites-vous de votre temps libre ?

Entre mes clients et les préparations pour les projets futurs, les journées sont bien remplies mais j'essaie de commencer la journée par une marche le long de la plage. On essaie d'y aller presque tous les matins de bonne heure (à deux c'est plus facile pour se motiver !) et le vendredi, on se lève tôt pour apprécier le lever du soleil depuis la piste cyclable d'Al Qudra. Un super moment pour apprécier le silence du désert, les oryx qui se sont habitués aux cyclistes et qui osent approcher la piste ; un bon moment pour être en adéquation avec soi-même ou s'évader dans un livre audio. 

Souvent on me demande si je vais rester dans les Emirats encore longtemps. Pour l'instant, je me sens bien ici. J'ai trouvé un équilibre professionnel et personnel, et je n'ai pas de projet de départ.

?Un petit bémol tout de même?. Trois supers ?enfants' adultes qui ont grandi trop vite et qui sont un peu loin pour ?une petite visite le temps d'un weekend'.  

Phone: 055 732 99 66 

La rédaction (www.lepetitjournal.com/dubai) republication du 27 novembre 2016

 

 

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Publié le 29 août 2017, mis à jour le 29 août 2017

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