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Annie Thomassian et ses 400 couleurs pour un vernis parfait à Dubai 

the nail station the nail station
Écrit par Marie-Jeanne Acquaviva
Publié le 18 août 2021, mis à jour le 19 août 2021

La « mani-pédi », voici un mot-valise incontournable à Dubaï, un peu de frivolité quasi hebdomadaire, un rendez-vous féminin qui au pays de la plage perpétuelle a pris le pas sur le traditionnel coiffeur. Relativement discrète - et c’est dommage -  nous avons découvert une jolie marque 100% française, résultat d’une aventure entrepreneuriale familiale de plus de 20 ans, qui propose dans un salon calme et confortable en plein Jumeirah une gamme de près de 400 vernis magnifiques, une totale transparence sur leurs ingrédients, et même une gamme bio ! Venez découvrir cette aventure qui nous a apporté jusqu’à Dubaï un peu de l’esprit parisien de la rue Saint Honoré, beaucoup de fraîcheur, de chic et de couleur : quoi de mieux en ces temps difficiles que de prendre un peu soin de soi, et qu’une touche vive et gaie au bout des doigts?

 

Lepetitjournal.com/Dubaï : racontez-nous votre histoire et celle de « Nailstation » ?

 

Annie Thomassian : J’ai effectué mes premières études dès 2000, c’était au départ un projet d’entreprise avant tout, nous n’avions pas d’idée préconçue avec mon mari mais nous voulions monter une entreprise ensemble. Et puis j’ai pensé qu’il existait un créneau, et j’ai commencé par faire beaucoup de recherches, auxquelles mon mari s’est joint après une formation de chimiste, à croire que c’était prédestiné ! (rires) et nous démarrons avec une toute petite boutique rue d’Anjou, à Paris. Nous voyageons beaucoup pour son travail et dès le départ nous nous posons la question de venir à Dubaï, on fait beaucoup d’aller et retours. À l’époque les choses sont bien différentes : il existe à peine deux ou trois salons, la Marina n’a pas encore vu le jour, vraiment rien de rien par rapport à ce que l’on trouve aujourd’hui ! 

 

Mais vous vous lancez tout de même, c’est une bonne intuition ?

 

Notre projet de départ était d’importer la marque Peggy Sage, avec leur gamme complète, ils font beaucoup de produits autour de la manucure et du soin - mais finalement cela ne s’est pas fait. Il faut savoir qu’en 2005, 2008 la concurrence c’est surtout Essie et OPI, et moi ce qui m’importait c’était d’avoir une gamme de couleurs la plus belle possible, et surtout de ne pas avoir de ruptures de stock, ce qui arrivait très souvent avec OPI. Donc je vais développer mes propres couleurs, et c’est là que la formation de chimiste de mon mari se révèle décidément très utile : nous travaillons avec un labo et je développe des teintes que j’aime et que je ne trouve nulle part ailleurs, ou uniquement pendant un temps trop court. Par exemple des collections limitées que très rapidement on ne trouve plus.  Au début, en même temps que je développe ma marque, je distribue toute la gamme OPI, c’est l’époque du film Legally Blonde que la marque sponsorise, et disons que j’avais un look pas très éloigné de celui de Rheese Whitherspoon (rires) et cela a créé un buzz, c’était une période très amusante, effervescente.

 

Dites-nous-en plus sur vos produits, vos teintes favorites, leur composition ?

 

Nos vernis sont fabriqués en France. Nous apportons beaucoup de soin au choix de nos matières premières et nous sommes extrêmement scrupuleux quant au respect des normes sanitaires Européennes. D’ailleurs vous trouvez la composition complète de chacune de nos gammes sur notre site internet, en totale transparence. J’ai démarré avec du blanc : c’était l’époque où la fameuse French Manucure très contrastée était un must absolu (rires), et c’était une teinte qui était perpétuellement en rupture de stock, puis on s’est développés bien sûr, jusqu'à proposer presque 400 teintes aujourd’hui.

 

Aujourd’hui on propose quatre gammes différentes, dont le semi-permanent. Elles sont Vegan, et même plus, car « 9 free* » : c’est un acronyme pour signifier que nos vernis se passent de neufs produits chimiques qui ont tous été signalés comme posant un risque de santé, ce qui en fait les vernis parmi les plus sûrs du marché. Nous avons aussi une gamme certifiée bio, c’est à dire avec jusqu’à 85% d’ingrédients d’origine naturelle, issus du maïs, du blé, du manioc et de la pomme de terre. On a commencé le bio il y a dix ans donc nous le maitrisons très bien, et ce n’est pas un geste marketing : nous intégrons le respect de l’environnement aussi dans les petits gestes, comme celui de recycler nos bouteilles de vernis vides par exemple…  C’est amusant d’ailleurs le tout premier pays à être en demande d’une gamme bio, c’était le Danemark, ils adoraient les collections pastel et on leur a proposé en bio, ce qui a beaucoup plu !

On a aussi une gamme que l’on appelle « breathe » car elle laisse respirer l’ongle, le vernis a une certaine porosité, il est « respirant » ce qui est meilleur pour l’ongle bien sûr, mais cela signifie aussi qu’il laisse passer l’eau, ce qui est très important au Moyen Orient pour respecter les rites d’ablution musulmans.

Annie Thomassian the nail station

 

Comment se passe votre aventure à Dubaï, à la hauteur de vos espérances ?

 

Notre marque a eu rapidement beaucoup de succès ici, nous avons été distribués partout, dans tous les salons, et nous avions aussi nos propres instituts, dont celui emblématique du grand magasin Debenhams par exemple. Nous étions au bon endroit au bon moment, le soin des mains et la manucure ont connu un essor énorme : c’est un pays où l’on montre ses pieds en sandales toute l’année, et les femmes du Moyen Orient aiment aussi cette sophistication : c’est un détail que l’on voit, même avec l’abaya, et il prend toute son importance, comme les accessoires, les chaussures, les lunettes, les sacs…Aujourd’hui nous proposons près de 400 couleurs, au fond le choix est sans limite, l’envie d’en rajouter chaque année c’est presque vertigineux (rires). J’aime beaucoup la mode, suivre les tendances, donc bien sûr nous préparons toujours des collections spéciales. Nous avons même monté un petit laboratoire de remplissage ici, à Ajman, pour avoir plus de réactivité, pouvoir proposer une teinte sur le marché à peine elle devient tendance.

 

Qu’est-ce qui a changé pour vous, et qu’est-ce que Dubaï a changé à votre entreprise ?

 

Ce qui a changé aujourd’hui c’est que nous nous sommes à la fois développés à la distribution, aujourd’hui nous existons presque dans tout le Moyen Orient, Bahreïn, Jordanie, Liban, Qatar, Oman… et que nous avons fermé nos salons pour ne conserver que celui Dubaï. À Paris nous sommes distribués dans des salons partenaires et dans quelques pharmacies notamment celle du Drugstore Publicis sur les Champs-Elysées. Quant à Dubaï, cette ville nous a apporté beaucoup… presque tout, je dirais ! De cette petite idée de parisienne, avec de l’ambition certes, finalement Dubaï nous a permis de grandir et développer une vraie entreprise. C’est le mélange justement entre ma culture parisienne qui est l’ADN de la marque - par exemple encore aujourd’hui le nom des couleurs du semi-permanent se sont les stations du Metro parisien - et toute l’énergie, la rapidité, la force de Dubaï qui a fait notre marque.  Mes trois filles ont grandi avec, et aujourd’hui travaillent toutes de près ou de loin avec moi. L’une est notaire, l’autre est animatrice et designer 3D, et travaille sur beaucoup de visuels de la marque, c’est aussi elle qui est en charge de la gamme des couleurs. La cadette a quant à elle été très vite et depuis pratiquement le tout début à mes côtés, en s’occupant du marketing. C’est elle entre-autre qui a développé le site de vente en ligne et la distribution des produits dans le GCC. C’est toujours avec elle que nous préparions nos participations aux salons Beauty World à Dubaï. Cette aventure au fond c’est notre famille. Mon mari a beaucoup participé aussi, il a créé des parfums d’ambiance pour les boutiques, c’est très Dubaï par exemple ce concept ! Mon préféré c’est « Bulles », qui rappelle les chewing-gum roses géants de notre enfance, les bubble-gum, créé sur mesure pour nos salons. Nous avions aussi proposé une male station  pour la clientèle masculine, avec un vernis noir mat, très rock (rires) ! Enfin, c’est beau de pouvoir travailler en famille surtout quand on est sur la même longueur d’onde !

the nail station

 

Et demain ?

 

Aujourd’hui j’adore cette aventure, personnellement et professionnellement ça a été un pur plaisir, un défi, et beaucoup de satisfactions. J’ai fait de tout et dans tous les secteurs, de la création des couleurs jusqu'à la formation des techniciennes - que je supervise encore aujourd’hui, après avoir moi-même suivi la formation OPI au début de l’aventure. Mes clientes sont passionnées, fidèles. Et j’adore la transmission qui se dessine avec nos enfants, j’ai hâte de voir où elles porteront la marque.  Un rêve plus qu’un projet se serait de laisser un petit objet en héritage, un beau livre pour raconter cette histoire, sans prétention, un bel album avec toutes les photos de ces derniers 20 ans et quelques anecdotes merveilleuses liées à notre aventure… Oui, ce serait bien !

 

* « 9 free » signifie sans aucun des produits suivants : Toluène, Butyle Phthalate, Formaldéhyde, Formaldéhyde Resin, Camphre, Xylene, Triphenyl Phosphate, Parabens, Parabens, Ethyl Tosylamide.

 

*Pour essayer les produits et les soins rendez-vous au salon Nailstation, au premier étage du Town Center de Jumeirah 1, au premier étage. Tel +971 4 349 0123.

NB : En plus de tous les soins mains et pieds, vous y trouverez aussi des shampouineuses d’exception et les soins Kerastase pour vos cheveux.

 

*Pour en savoir plus sur la marque nailstation 

Pour suivre son actualité : @nailstation

Pour acheter en ligne : nailstation-boutique.com

 

Rediffusion de notre article du 30 janvier 2021

 

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Publié le 18 août 2021, mis à jour le 19 août 2021

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