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MARIAGE EMIRIEN – Derrière le faste, la réalité 

Écrit par Lepetitjournal Dubai
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 7 décembre 2016

Qui n'a jamais voulu assister à un mariage émirien ? On imagine aisément une fête digne des mille et une nuits, les invités tous plus beaux les uns que les autres, parés de tissus précieux et fardés des maquillages les plus sophistiqués, ravis par les mets les plus succulents?

? Et effectivement, la réalité est loin d'être décevante, le mariage traditionnel émirien peut généralement se tenir sur trois à sept jours, en fonction des désirs de la mariée, sublimée par des tenues aussi luxueuses les unes que les autres. Mais avant le grand « oui », des préoccupations bien plus terre-à-terre doivent être gérées. Parmi elles, la question douloureuse de la dot, financée par le futur marié. En effet, les deux familles respectives doivent s'accorder sur son montant, qui servira à préparer le mariage, et à financer le trousseau de la mariée. Ce dernier comprend généralement des bijoux précieux, des vêtements, du parfum. Traditionnellement, la dot sert à rassurer la famille de la mariée quant à la capacité du jeune homme à subvenir aux besoins de sa future famille, et peut s'élever entre 27 000 et 54 000 dollars.

Le coût moyen d'un mariage émirien ? 85 000 dollars !

Dans la société émirienne, il est de bon ton de célébrer des mariages fastueux, pouvant, pour les plus riches, inclure plus de 1000 invités. Pour faire plaisir à leur future femme, qui rêve souvent d'un mariage de princesse, le fiancé, qu'il soit riche ou de classe moyenne, doit souvent mettre la main à la poche plus que ses moyens ne le lui permettent? En moyenne un mariage émirien coûte environ 85 000 dollars, et le nombre de couple dépensant plus de 135 000 dollars pour leur mariage aurait doublé depuis 2013. Conséquence : le jeune homme est parfois contraint de faire un emprunt à la banque. Cette décision pèsera de longues années sur le portefeuille du couple, alors que d'autres lourdes dépenses viendront s'ajouter, comme l'achat d'un logement. Les difficultés financières liées au coût du mariage mènent alors parfois le couple au divorce : en 2014, le taux de divorce est passé à 38 % dans la population locale, faisant des Emirats le pays du Golfe où le taux de divorce est le plus important! Autre conséquence du gouffre financier que représentent ces mariages : les émiriens s'unissent de plus en plus souvent à des étrangères, dont les attentes sont plus raisonnables. 

Un taux de divorce de 38 %

Face à ce désastre sociétal et pour inciter ses citoyens à se marier entre eux, le gouvernement a mis en place en 1992 le « Marriage Fund », ainsi que la possibilité de se marier en groupe (« mass wedding ») dans des salles de noces, afin d'économiser des frais. Ainsi, en 2015, 81 millions de dirhams ont été versés par le gouvernement à 2137 nouveaux couples.

Les émiratis ne peuvent bénéficier de ce don que sous certaines conditions, les principales étant : Le futur mari et sa femme doivent être des citoyens émiratis ; l'homme doit avoir au moins 21 ans et la femme 18 ans ; le candidat doit être dans l'incapacité de payer les frais du mariage, ou bénéficier d'aides sociales ; son salaire ne doit pas dépasser 20 000 dirhams par mois après avoir déduit ses frais de pension et son loyer (qui doit être inférieur à 5000 dirhams) ; l'homme ne doit pas avoir été marié avant, sauf s'il est veuf ou que son ancienne femme ne pouvait lui donner d'enfant.

Pour aller plus loin, Le Federal National Council (l'équivalent du Parlement) et le Minister of Community Development ont mis en place un comité de cinq membres afin de comprendre pour quelles raisons un nombre croissant d'émiriens s'unissent à des étrangères, et parer au phénomène.

La rédaction (www.lepetitjournal.com) le 7 décembre 2016 

 

 

 

 

 

lepetitjournal.com Dubai
Publié le 6 décembre 2016, mis à jour le 7 décembre 2016

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