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ÊTRE UN FRANÇAIS DU MONDE

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Écrit par Fanny Bernard
Publié le 10 février 2018, mis à jour le 6 janvier 2021

Être français. Quitter la France. S’expatrier. Sortir de son pays. Fuir sa terre. Chercher l’Ailleurs, l’Inconnu, le Différent. De soi. Des nôtres. Sortir de soi, dis-je. Pour mieux y retourner ? Pour mieux s’y retrouver ? Difficile de s’échapper de soi-même. On se transporte, on se prend dans les bagages. On se redécouvre parfois.

Je suis une Française du monde. Vous non plus ?

Être un Français de l’étranger, pour moi, c’est d’abord parler une langue qui ne ressemble à aucune autre. Un panaché. Un cocktail bien assaisonné. Nos traditions françaises accompagnées d’un zeste des idiomes du pays hôte. Cela revient parfois à maitriser mille façons de dire: « Bonjour, ça va ? S’il vous plait. Merci. » « Nangadef, yambo, teplé, anitié ». Cela s’étend souvent à notre bouche, aux mots maternels, à notre langue mère, nourricière. Cela la colore, la contamine, la métisse, la double ou la triple. Les interlocuteurs français de France en arrivent donc à ne plus saisir nos expressions étranges, exotiques, empruntées aux pays qui nous accueillent, nous, les français hors de France.

Être un Français du monde, c’est ensuite avoir un quotidien en déséquilibre : aéroports, valises, administrations. Déménagements. Toujours les mêmes étapes : on découvre, on s’adapte, on s’en va. Parfois certains refusent ce destin et s’installent. Enfin. Se sentir chez soi partout et étranger à tout. Je vis ici, où serais-je demain ? Hier ? Aujourd’hui ? Sur quel continent ? À quelles coutumes devrais-je m’ouvrir ? À quelles contraintes devrais-je me conformer ? À quels saints faudra t-il se vouer ? Le français du monde est un caméléon dont la peau, comme la langue, épouse les contours de la terre où il a posé les pieds. Le français du monde est un oiseau. L’albatros de Baudelaire peut-être ? Celui si majestueux dans les airs et pourtant empoté sorti de son contexte.

Enfin, être un Français du monde, pour moi, ça se termine comme un repas de famille international. D’abord, parce que nos goûts qu’ils soient culinaires (ou pas) sont aiguisés, renouvelés, surpris et éduqués à chaque espace fréquenté. Mais surtout, à mes yeux, nous les Français du monde appartenons à une grande famille. On se croise ici, on se sépare, on se retrouve là. On côtoie le frère ici et la cousine de la sœur a déjà été notre amie ailleurs. On se reconnaît d’un coup d’œil. Ca saute aux yeux.  Un regard habitué à la nouveauté peut-être. Une tenue influencée par nos voyages parfois. Un accent qui chante ? Une aptitude à s’adapter souvent. Un je-ne-sais-quoi de blasé, c’est vrai. On sait s’identifier et se réunir.

Il y a mille et une façons d’être un Français du monde. Chaque parcours sur le globe façonne le sien. Notre point commun ? Le désir d’apprendre. Notre devise ? La solidarité. Notre force ? La capacité à dépasser nos limites en même temps que les frontières.

Le deuxieme roman de Thomas Simon.

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