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Le Sénégal à la 73ème place du Classement mondial de la liberté de la presse de RSF

Classement mondial de la liberté de la presse 2022Classement mondial de la liberté de la presse 2022
Écrit par Natacha Marbot
Publié le 4 mai 2022, mis à jour le 4 mai 2022

Comme chaque année, à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’ONG Reporters sans frontières dévoile son Classement mondial. Le Sénégal se place en 73ème position, dans la moyenne haute du continent africain, sans atteindre le top 10.

 

Le Classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF) a délivré son verdict : le trio de tête du classement est, sans surprise, la Norvège, le Danemark et la Suède. Le Sénégal se place en 73ème position, perdant 24 places par rapport à 2021.

Le Classement est établi par un panel d’expert de la liberté de la presse

Le classement des pays se base sur deux principaux critères : un relevé quantitatif des exactions commises à l’encontre des professionnels des médias et une analyse qualitative de la situation de chaque pays, mesurée au travers des réponses de spécialistes de la liberté de la presse à un questionnaire proposé par RSF en 23 langues. Un score est attribué à chaque territoire, qui peut varier de 0 à 100. Un haut degré de liberté de la presse est associé à un score élevé, et inversement.

Qu’est-ce que la liberté de la presse ?

Quelle est donc la définition de la liberté de la presse sur lequel se base ce classement ? Cette analyse est basée sur une définition élaborée par Reporters sans frontières (RSF) et son panel d’experts, dans le cadre de la révision méthodologique de 2022 :

« La liberté de la presse est la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menace pour leur sécurité physique et mentale. »

La couverture médiatique « foisonnante » au Sénégal

L’ONG se concentre sur le grand nombre de médias présents sur le territoire sénégalais. Elle insiste en effet sur les 27 quotidiens, notamment audiovisuels qui forment le paysage médiatique sénégalais. Cependant les tirages papier dépassent rarement les environs de Dakar, ce qui pose un problème d’accès à l’information.

Les conditions légales de la presse posent parfois problème

La liberté de la presse est garantie par la loi sénégalaise n° 2017-27 du 13 juillet 2017 qui comprend en revanche de lourdes peines privatives de liberté pour de simples délits de presse. RSF note que « le président de la République a toujours le pouvoir de nommer les membres du conseil chargé de réguler l’audiovisuel, ce qui pousse plusieurs acteurs de la presse à remettre en cause sa neutralité et à plaider pour le fonctionnement effectif de la Haute Autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA). » Les journalistes sénégalais ne peuvent d’ailleurs pas accéder librement aux informations publiques.

Les questions LGBT sont toujours sensibles au Sénégal

Les questions de religion, et surtout les problématiques des communautés LGBTQIA+ font l’objet d’une couverture médiatique faible, à cause d’un blocage culturel. Pour ce qui concerne la sécurité des journalistes au Sénégal, RSF note : « Alors que les cas d’agressions de journalistes sont relativement rares au Sénégal, l’année 2021 a été caractérisée par une recrudescence de violence inédite ces dernières années dans le pays. », ce qui lui a valu la perte de 24 places par rapport au Classement 2021.

 

Classement de RSF sur la liberté de la presse

 

L’Afrique est l’avant-dernier territoire en termes de garantie de la liberté de la presse 

Malgré quelques chutes dans le classement le Ghana (60ème mondial) a perdu 30 places par rapport à 2021, le continent a offert de belles progressions selon les données compilées par RSF. Par exemple, les Seychelles (13ème mondial), ont gagné 52 places depuis 2021, la Côte d'Ivoire a fait un bond impressionnant en passant de la 66e à la 37e place sur 180 mais. L’ONG semble pourtant plutôt pessimiste sur la situation de la liberté de la presse en Afrique, indiquant notamment que « deux journalistes espagnols ont été tués au Burkina Faso (41ème), le reporter français Olivier Dubois a été enlevé par un groupe armé au Mali (111ème) et plusieurs journalistes ont été expulsés du Bénin (121ème) ».

Proposant une analyse par territoire, RSF résume pour l’Afrique : « La liberté de l’information revêt plusieurs visages sur ce continent, où coexistent à la fois la presse foisonnante du Sénégal (73ème du Classement) ou d’Afrique du Sud (35ème) et le silence assourdissant des médias privés en Érythrée (170ème) ou à Djibouti (164ème). » Sur le continent, 14,58 % du territoire affiche une situation « plutôt bonne » en matière de liberté de la presse. 47,92% du continent affiche une situation « problématique », tandis que 33,33% affiche une situation « difficile ». Enfin, 4,17% de l’Afrique affiche une situation « très grave », en matière de liberté de la presse selon RSF.

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