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Danemark : Manifestation contre la suppression du Store Bededag, grand jour de prière

Ce dimanche 5 février, des dizaines de milliers de Danois sont descendus dans les rues pour manifester contre la suppression d’un jour férié, le Store bededag ou Grande Journée de prière. Décryptage. Ce dimanche 5 février, des dizaines de milliers de Danois sont descendus dans les rues pour manifester contre la suppression d’un jour férié, le Store bededag ou Grande Journée de prière. Décryptage. 
crédits : France Télévisions
Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 5 février 2023, mis à jour le 6 février 2023

“Ne touchez pas à nos jours fériés”. Ce dimanche 5 février, des dizaines de milliers de Danois sont descendus dans les rues pour manifester contre la suppression d’un jour férié, le Store bededag ou Grande Journée de prière. Décryptage. 

 

Si les manifestations touchent de plein fouet la France ou encore le Royaume-Uni, il en va de même pour le Danemark. Selon la police, entre 40.000 et 50.000 civils se sont rassemblés dimanche 5 février devant le Parlement de Copenhague. En cause : la suppression du jour férié, Store bededag, traduit en français par Grande Journée de prière (fête religieuse tombant le quatrième vendredi après Pâques).

 

Financer le ministère de la défense danois en supprimant un jour férié 

Instauré depuis le 17e siècle au Danemark, ce jour férié est remis en cause par la coalition gauche-droite et de la Première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen. Le gouvernement souhaite en effet utiliser l’argent généré ce jour pour augmenter le budget de la défense, et atteindre l’objectif de l’Otan (soit augmenter de 2 % le PIB d’ici 2030, au lieu de 2033 comme initialement prévu). 

 

Selon le gouvernement danois, cette mesure s’inscrit dans une période de risque, notamment avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle impliquerait 7,4 heures de travail supplémentaire par an. Les Danois devraient donc accepter un jour de travail supplémentaire, avec une hausse de salaire équivalente, pour rapporter les 3 milliards de couronnes manquantes au porte-monnaie de l’État. 

 

Une mesure gouvernementale discutée par les Danois

Face à ce projet de loi, la Confédération des syndicats danois - comptabilisant 1,3 million de membres, soit presque un quart des 5,9 millions d’habitants - appelle à la manifestation. Une pétition mise en ligne a également rassemblé près d’un demi-million de signatures. 

 

Les syndicats assurent que faire travailler les Danois un jour supplémentaire enfreindrait les conventions salariales collectives. Comme les Allemands et les Irlandais, les Danois bénéficient de 9 jours fériés par an. La décision du gouvernement “est une attaque contre notre modèle danois”, déclare Lizette Risgaard au micro de l’AFP.  De son côté, Johannes Gregers Jensen, le doyen de Copenhague au sein de l'Église luthérienne du Danemark, déplore ce projet. Le Danemark a une longue tradition selon laquelle les affaires de l'Église “sont décidées par les fidèles, et le gouvernement ne devrait pas se mêler à ça” affirme t-il. “Mais il le fait (...) et c'est un énorme problème”.


Si les trois partis majoritaires au parlement soutiennent cette mesure, neuf autres familles politiques, allant de l'extrême gauche à l'extrême droite, font aussi barrage. Ces dernières refusent de participer à un nouvel accord sur la politique de défense tant que le gouvernement ne fera pas marche arrière.

Anne-Claire Voss
Publié le 5 février 2023, mis à jour le 6 février 2023

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