A Düsseldorf, Nadège Megazzini vend des douceurs fabriquées dans le sud de la France. Cette Alsacienne de 44 ans a créé il y a près d'un an le deuxième magasin La Cure gourmande d'Allemagne, deux mois après l'ouverture du premier, à Berlin. Une reconversion professionnelle pour cette ancienne infirmière, qui a dû apprendre à créer et gérer une boutique.
"Ouvrir un magasin était pour moi un rêve de jeune fille, affirme Nadège Megazzini. Le contact avec les gens me plaît." Depuis octobre 2014, cette quadragénaire originaire d'Alsace gère sa boutique de biscuits, confiseries et chocolats à Düsseldorf : une franchise de l'enseigne française La Cure gourmande qu'elle a créée, du business plan jusqu'à l'aménagement. Si elle aime son magasin et se lève volontiers le matin pour aller y travailler, le commerce n'est pas sa vocation première : pendant dix ans, Nadège Megazzini est infirmière en France. Elle arrive en Allemagne quand son mari décroche un poste à la maison-mère de sa société d'équipement automobile, basée à Lüdenscheid, en Rhénanie du Nord-Westphalie. Ils décident alors de s'installer à Düsseldorf pour scolariser leurs deux enfants au lycée français. Une ville dont la famille apprécie la qualité de vie.
Pour Nadège Megazzini, l'idée d'entreprendre vient au bout de trois ans : mère au foyer depuis la naissance de son deuxième enfant, en 2004, l'ancienne infirmière veut reprendre une activité. "Je me suis mise à la recherche d'un projet, explique-t-elle. Je ne me sentais pas assez à l'aise avec l'allemand pour devenir infirmière ici. Et ce métier peut poser des problèmes d'horaires : c'est quand même bien d'être à la maison le soir, quand on a des enfants. Aujourd'hui, je rentre à 20h30." L'idée de La Cure gourmande vient d'une discussion : l'une de ses connaissances qui travaille pour la chaîne lui suggère d'ouvrir une franchise."J'avais déjà acheté chez eux, mais sans me souvenir du nom de l'enseigne, explique-t-elle. Avant de prendre ma décision, ils m'ont envoyé un gros colis et on a fait une dégustation à la maison." Séduite, Nadège Megazzini décide de se lancer dans l'aventure. Soutenue par son mari qui l'aide à concrétiser son projet, elle convainc l'enseigne de lui faire confiance, le centre commercial Schadow Arkaden de lui céder un local vacant et obtient un prêt bancaire.
"Je savais que ça allait être beaucoup de travail", avoue l'entrepreneure. Dans sa boutique colorée, elle accueille les clients aidée par deux employées, l'une à temps plein, l'autre à mi-temps. Après avoir supervisé en allemand les travaux initiaux du magasin avec un maître d'?uvre, elle gère aujourd'hui la caisse, les commandes, les stocks et doit respecter un plan marketing. Un univers que l'ancienne infirmière découvre en accéléré, durant six semaines de formation dans le sud de la France dispensée par la chaîne. Elle y apprend également les règles de l'enseigne en concernant la tenue du magasin et l'accueil des clients. "En ce moment, je dois mettre en avant les biscuits à la pâte à tartiner, comme toutes les autres boutiques La Cure gourmande", explique-t-elle. Malgré sa formation et la présence régulière d'une employée de la chaîne qui vient la conseiller, la réalité du métier s'impose d'elle-même à Nadège Megazzini pendant ses premiers mois d'activité. "J'ai appris le métier sur le tas !" affirme-t-elle. "Ces temps-ci, je travaille entre quarante et cinquante heures par semaine, alors qu'au début, j'y étais du lundi au samedi, de 9h à 21h. Cela a duré un bon mois. Je pouvais, par exemple, passer une demi-journée à aménager un linéaire 1 Aujourd'hui, cette tâche me prend entre une heure et demi et deux heures. Je pourrais le faire plus vite, mais je suis perfectionniste !"
Démarcher des entreprises
"Une fois, j'ai vu arriver une princesse du Qatar, explique Nadège Megazzini, amusée. Nous avons fait un tour du magasin et elle m'a montré ce qui l'intéressait. Elle voulait tout par seize. Ensuite, elle est partie et m'a laissé gérer son imposante commande avec ses gardes du corps..." Dans son nouveau métier, l'ancienne infirmière amatrice de relations humaines est en contact avec des clients - autant d'hommes que de femmes - de tous les âges et de différentes nationalités. "Mes clients sont surtout des Allemands et des gens venus des Emirats, explique-t-elle. Il y a aussi quelques asiatiques et assez peu de Français". Pour être rentable, son activité doit encore se développer, mais le magasin a déjà des clients réguliers. "Le prochain objectif, c'est Noël", annonce Nadège Megazzini. Elle prévoit de démarcher des entreprises françaises et allemandes pour se faire connaître davantage. Si l'entreprenariat demande un important investissement, surtout quand on saute le pas à l'étranger, l'ancienne infirmière se veut rassurante : " La barrière de la langue se surmonte. J'encouragerais tous ceux qui hésitent à se lancer !"
Axelle Vaisse (www.lepetitjournal.com/cologne) Jeudi 10 septembre 2015
La Cure gourmande
Schadow Arkaden
Schadowstraße 11
40212 Düsseldorf
Plus d'informations : http://www.curegourmande.com/
1 Rayonnage destiné à présenter des produits
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